La proposition formulée par plusieurs confessions religieuses visant la convocation d’un dialogue national en République démocratique du Congo continue de diviser la classe politique. Au sein de la majorité présidentielle, certaines voix s’élèvent pour contester la pertinence d’un tel processus dans le contexte actuel.
C’est le cas du député national Aldos Tshitoko, élu de Dibaya au Kasaï-Central et membre de l’Union sacrée de la Nation, qui rejette fermement l’opportunité d’un nouveau forum politique.
Pour l’élu, la crise qui déchire l’Est du pays dépasse largement le cadre des divergences internes. Il rappelle que les exactions et déplacements massifs de populations observés dans cette partie du territoire s’inscrivent dans une logique d’agression extérieure, qu’il attribue au Rwanda.
«Après avoir analysé les propos du président Rwandais Paul Kagame, je me suis dit oui, aujourd'hui il est établi noir sur blanc qu'il est lui même commanditaire de toute la crise que nous subissons dans notre partie orientale. C'est ainsi que je me tourne vers tous les congolais qui chantent à longueur des journées, dialogue. Vous voulez quel dialogue, et avec qui ? Qui va venir à la table de négociation pour représenter ceux qui sont à Bunagana, Goma et autres», fait-il savoir, samedi 30 novembre 2025 dans une interview accordée à 7SUR7.CD.
Dans ce contexte, Aldos Tshitoko estime qu’inviter les forces politiques à négocier des accords institutionnels ou à envisager un quelconque partage du pouvoir serait non seulement inopportun, mais aussi contraire à l’histoire, à la place, il demande aux prêtres de conscientiser les fidèles pour l'unité.
«Avec tout le respect que j'ai, aux prêtres catholiques, chers prêtres, il n'est pas temps de réclamer le dialogue (...) C'est maintenant le temps de lever le flambeau du pays, de conscientiser les fidèles que vous dirigez, qu'il nous faut une force, qui est l'unité, nous devons nous lever afin de nous battre pour sauver la nation», a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs décennies, l’Est de la RDC subit les affres d’une guerre qui n’en finit pas. Aujourd’hui, c’est une offensive massive d’un mouvement armé, M23, largement soutenu, selon de nombreux rapports internationaux et le gouvernement congolais, par l’armée rwandaise, Rwanda Defence Force (RDF). Dans cette stratégie, le Rwanda est accusé non seulement de fournir des armes, mais aussi d’avoir déployé des milliers de soldats sur le territoire congolais, participant directement à des combats.
Alain Saveur Makoba, à Kananga