35 millions de dollars, somme-fétiche de Matata pour rejeter un projet

Lundi 6 avril 2015 - 08:03

Sama Lukonde a, lui aussi, été pris à l’improviste, à contre-pied par la girouette de la primature. A la FECOFA, Constant Omari l’avait déjà, tout franc, fait savoir. Aussi nombre des députés sont-ils d’avis que c’est le Premier ministre Matata Ponyo qui aurait dû plutôt répondre à la question orale avec débat de l’honorable Dédé Makwa sur le désistement de la RDC à l’organisation de la CAN U-23 ans. A l’ex-RVM, l’on doit en rire.

Hélas, le ministre des Sports sera de nouveau, - probablement le lundi prochain car la plénière du jeudi 2 avril a été annulée-, devant les députés pour sa réplique aux préoccupations des élus à la suite de la question orale de l’Honorable Dédé Makwa. Toutefois, il sied de rappeler que Matata Ponyo a brandi les urgence financières en vue de prochaines échéances électorales pour enjoindre Sama Lukonde, son ministre des Sports, d’informer la CAF du désistement de la RDC. Selon les explications données par le Premier ministre à son ministre des Sports, organiser la CAN des moins de 23 ans aurait nécessité des dépenses additives de l’ordre de…USD 35 millions. Curieusement c’est le même montant que le gouvernement a sorti, il y a encore quelques jours, pour justifier son incapacité à doter la CVM, Congolaise des voies maritimes ex-RVM d’une drague pour le balisage du bief maritime de l’embouchure du fleuve Congo à Matadi. Hasard des chiffres, simple coïncidence? Plutôt un stratagème bien mûri et truffé d’espiègleries à peine voilées, telle une rengaine, un code comme il est de pratique au sein d’un groupe d’amis, croient savoir ceux qui se disent avoir été dessillés par des pratiques des conseillers au 5 venue du roi Baudouin. Aussi à la CVM ex-RVM, l’on rappelle que la drague tombée en panne a été acquise à moins de 100.000 euros en Grèce vers 2007. Et que dans le cadre du PTM, projet de transport multimodal financé essentiellement par la Banque mondiale, la cellule d’exécution du projet de transport multimodal, CEPTM, avait approché la société française ALU Marine en vue d’un contrat de fourniture, pour environ 870.00 0 euros, de deux vedettes hydrographiques neuves équipées chacune d’un système automatique de positionnement GPS et de traitement des données bathymétriques. Que la faramineuse somme de USD 35 millions n’aurait été avancée par le gouvernement que pour justifier le PPP, Partenariat public privé, qu’il tient à soumettre à l’ex-RVM…pour 10 ans.(…) En vue de la tenue du sommet de la Francophonie, l’Etat a dû dépenser, selon l’Azadho, 24 millions USD pour requinquer l’esplanade du Palais du peuple. Qu’il est curieux que, pour un événement qui, à coup sûr, aurait dû rapporter de substantiels revenus à l’Etat (Horeca, télécoms, etc.,), le gouvernement Matata n’ait même pas daigné associer les privés pour la tenue de la CAN U 23. L’histoire sociopolitique de la RDC est, en effet, truffée d’anecdotes du genre «35 millions de dollars». Un ancien ministre de la Santé a fait modifier le plan de construction d’un bâtiment d’un hôpital de Kinshasa au motif que les R-dCongolais n’avaient pas la culture d’une maison en étages. Mais l’argent décaissé, pour ce faire, équivalait au plan initial.