C’est le lundi 6 avril 2015 qu’est prévue la sortie officielle du long métrage de Ndungi Mambimbi « Masumu Debrindet » intitulé « Simon Kimbangu ». Masumu fait des appels du pied appuyés au gouverneur de la ville de Kinshasa pour qu’il parraine la soirée.
Des projections de « Simon Kimbangu » dans les communes de la capitale, des tournées dans l’arrière-pays et à l’étranger ( Angola et Congo/Brazzaville) où on compte des milliers de kimbanguistes sont aussi inscrites à l’agenda du numéro un de « Théâtre Plus ». Ce long métrage d’une heure et demie en version lingala et sous-titré en français va certainement captiver les cinéphiles. Réalisateur, metteur en scène et producteur de « Simon Kimbangu », l’auteur du film n’a pas bénéficié du soutien des tierces personnes pour réaliser son rêve. C’est justement le problème de trésorerie qui a retardé la sortie officielle du film quand on sait que la présentation a eu lieu il y a plus d’une année.
Une fois l’étape de présentation et de vulgarisation bouclée, Masumu songe à l’impression des DVD. D’ici trois semaines, les DVD de « Simon Kimbangu » seront sur le marché. Le tournage du film a pris sept ans.
Masumu y incarne le père spirituel des kimbanguistes. Ses ouailles de Théâtre Plus interprètent les autres rôles. Ces informations ont été livrées hier mercredi 11 mars 2015 aux chevaliers de la plume par l’intéressé à l’hôtel Inter Matonge. Il a précisé avoir réalisé ce film pour mieux pérenniser la pensée du fondateur du kimbanguisme qui, déjà au début du 20 ème siècle, avait prédit l’indépendance du Congo.
Tout en rendant hommage à Martin Luther King et Mandela pour leur combat en faveur de l’émancipation de leurs compatriotes, Masumu a relevé que Kimbangu avait passé plus d’années en prison que l’ancien président sud-africain. Il a souligné que ce prophète avait prédit l’émancipation des noirs du Congo quarante ans avant que Martin Luther King prononce à son tour la célèbre phrase « j’ai fait un rêve ».
A des dates bien précises de l’année, hommes politiques et des médias du monde retracent les parcours de deux icônes et ignorent a contribution de Simon Kimbangu.
Retraçant l’historique de son film, il a souligné avoir commencé à s’intéresser de près à Kimbangu dans les années’80. Il avait monté un spectacle sur ce personnage à la même époque et joué dans plusieurs écoles kimbanguistes. Dix ans plus tard, il avait réussi un remake. Les responsables de l’Eglise kimbanguiste de l’époque n’avaient trouvé aucun inconvénient à voir un comédien concevoir un spectacle sur Kimbangu.
En juillet 2008, il s’était rendu à Nkamba pour faire part à qui de droit de son intention de réaliser un film sur Simon Kimbangu. L’idée avait été chaleureusement accueillie par les fidèles et le staff de l’Eglise kimbanguiste.
Ces derniers lui avaient recommandé de s’ouvrir à leurs historiens pour éviter toute interprétation erronée de la vie du prophète. Il a précisé avoir retravaillé plusieurs séquences pour être plus proche de la réalité. Kinshasa, Matadi, Kasangulu… sont les sites où le film a été tourné.
Les séquences les plus frappantes sont celles où on voit Kimbangu opérer son premier miracle, émigrer vers la capitale pour travailler aux Huileries du Congo Belge devenues plus tard Plantations Lever au Congo, retourner dans son terroir et prêcher la bonne nouvelle. Il y a aussi la mésaventure survenue au policier qui avait ravi les poissons de Kimbangu… et le procès de Mbanza- Ngungu, au terme duquel il avait été condamné, en 1921, à 30 ans de prison et à la relégation au Katanga, loin de sa famille, où il allait trouver la mort en 1951.
Jean- Pierre Nkutu