60 milliards de dollars d’aide chinoise à l’Afrique:La RDC veut rafler plus de 10%

Lundi 7 décembre 2015 - 11:13

Moïse Ekanga du BCPSC conseille la présentation de projets bancables

« Nous devons maintenant travailler et présenter des projets bancables », explique Moïse EKANGA, le Secrétaire Exécutif du Bureau de coordination et de suivi du programme Sino congolais « BCPSC ».

Il a appelé la République Démocratique du Congo, à présenter des projets bancables pour arracher plus de 10% du montant annoncé par le Président chinois Xi Jinping, au sommet Chine – Afrique qui a réuni plus de 40 Chefs d’Etats africains à Johannesburg en Afrique du Sud.

Il s’agit d’une somme de 60 milliards de dollars d’aide chinoise à l’Afrique, principalement, sous forme de prêts inclue 5 milliards de prêts à taux zéro et 35 milliards de prêts à taux préférentiels

« Nous, au niveau du pays (RDC), poursuit-il, nous travaillons pour présenter des projets qui ont un bon profil et nous pouvons arracher un minimum de 10% de ce qui a été annoncé (par le Président chinois).

Pour ça nous devons travailler à tous les niveaux : du Gouvernement à d’autres institutions de la République. Nous avons beaucoup de projets au pays.

Ce qui nous manque ce sont des études de faisabilité. Et je pense que le Gouvernement qui a suivi le Président chinois va mettre des moyens à disposition pour réaliser des études de faisabilité de l’ensemble des projets que nous avons », a-t-il souligné, dans une analyse technique assortie des propositions réalistes.

Les projets concernent l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, le commerce et la facilitation des investissements, la réduction de la pauvreté et le bien-être, la santé publique, les échanges entre les peuples, et la paix et la sécurité.

Pour le secteur de l’énergie électrique en RDC, Ekanga Lushyma a précisé qu’ « Inga est un projet commercial et rentable. Il peut ne pas être financé dans ce cadre du partenariat sino congolais, parce qu’il y a des partenaires occidentaux, chinois et africains qui voudraient nous accompagner dans le cadre de ce projet Inga.

Donc, il ne faut pas voir directement Inga ». Il a cité d’autres projets importants comme le Port en eau profonde de banana, les chemins de fer des Uélé, de Sakanya à Ilebo, de Lubumbashi (Katanga) à Kindu (Maniema). Il y a également les aéroports, la route qui va relier Lubumbashi à Kinshasa, celle qui part de Lubumbashi à Kisangani.

Et, pour ce qui est de l’Industrialisation de la République Démocratique du Congo, il est prévu l’installation des parcs industriels au pays. En  dehors du programme sino congolais, a Moïse Ekanga a fait savoir qu’ »il y a beaucoup de projets qui sont bloqués dans le cadre de financement à cause des conditions de taux de concessionnalité qui ne sont pas réunies. »

10 programmes de coopération sur trois ans

Le président chinois Xi Jinping a annoncé que son pays lancera 10 grands programmes afin de promouvoir la coopération avec l’Afrique dans les trois prochaines années.

Pour, le n°1 du programme sino-congolais qui a salué cette aide de la Chine : «  … 60 milliards de dollars sur deux, trois ans, en fonction de la capacité d’absorption de l’Afrique au niveau des investissements tant dans les infrastructures que pour l’industrialisation, c’est un très bon début.

Quant au  président chinois, ces programmes visent à aider les pays africains à faire face à trois goulots d’étranglement de développement, à savoir l’insuffisance des infrastructures, la pénurie de talents et le manque de fonds, à accélérer l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture, et à réaliser un développement indépendant et durable.

Cependant, malgré la chute des cours des matières premières, le Secrétaire exécutif du programme sino congolais reste optimiste quant au développement de l’Afrique : »Si l’Afrique s’y prend très bien, on peut démarrer ; et surtout, en cette période où les cours de matières premières sont en chute, on peut utiliser de manière efficiente ce financement pour poursuivre la croissance économique que l’Afrique connaît depuis 5 ans».

L’Afrique peut aussi promouvoir des investissements dans les domaines de l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, le commerce et la facilitation des investissements, la réduction de la pauvreté et le bien-être, la santé publique, les échanges entre les peuples, et la paix et la sécurité.

Coopération et non colonisation

Le principe d’égalité est respecté dans ce modèle de coopération entre la Chine et l’Afrique. C’est l’élément clé dans cette coopération. La Chine se base sur le principe de la complémentarité économique avec l’Afrique.

Elle ne vient pas avaler, coloniser ou recoloniser le continent africain. Chacun se retrouve, comme l’a reconnu Ekanga Lushyma : « Nous voulons nous développer ensemble (la Chine et l’Afrique). La chine se développe et l’Afrique se développe (en même temps), explique t-il.

« L’Afrique voit ses intérêts. Nous voulons de l’industrialisation de l’Afrique et d’une intégration économique africaine », martèle l’Exécutif du programme sino-congolais qui reste confiant quant à ce nouveau départ entre la Chine et l’Afrique : Si la Chine veut aider l’Afrique à atteindre ses objectifs, nous sommes partants dans le cadre de cette coopération.

« La chine a tissé des relations de coopération et de partenariat avec l’Europe et avec l’Amérique. Ce n’est pas un problème qu’il y ait un partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique », précision de Moïse Ekanga qui a salué cette coopération qui s’articule autour de 5 axes principaux basés sur l’égalité,  la complémentarité, la Solidarité et la confiance mutuelle.

Dans son discours, le Président chinois a reconnu que les Africains sont assez grands pour décider de leur sort sur le plan politique, le plan du développement et la promotion de la coopération gagnant-gagnant. Le développement de l’Afrique par le développement de la Chine concerne développement en commun, la promotion des échanges à tous les niveaux : (culturel et  commercial entre l’Afrique et la Chine), la coopération, la coordination dans le domaine sécuritaire, et d’une assistance mutuelle dans le domaine sécuritaire  et la coordination des discussions entre la Chine et l’Afrique sur les questions internationales.

Par John Omombo Tshumba/CP