La République démocratique du Congo est à la croisée des chemins. Le tournant qui se négocie en une période extrêmement délicate. A l’agenda politique vient de s’ajouter le choc extérieur de l’ajustement économique qui impose un changement radical dans le comportement des dirigeants. Le Conseil des ministres, présidé par le chef de l’Etat, s’est penché sur des mesures urgentes à prendre à la suite de la chute des cours des matières premières. La politique qui a accaparé les dirigeants est en crise. Le pays traverse, sans doute, une phase politique extrêmement délicate et difficile de son histoire. La fin du mandat constitutionnelle d’un président de la République issue de deux cycles électoraux et qui doit s’interdire de briguer un troisième mandat, afin de permettre d’inscrire dans les annales du pays une passation pacifique du pouvoir avec son successeur. Un vrai défi herculéen pour un pays post-conflit et qui doit s’assurer à côté une stabilité face à des voisins aux appétits insatiables et aux prétentions démesurées sur le pays.
A côté, une conjoncture économie impitoyable se dresse avec des contraintes les plus incroyables en termes d’affaissement des cours des produits d’exportation, notamment le cuivre et le pétrole. Les ressources budgétaires vont ainsi connaître des baisses inimaginables qui ne pourront prendre en charge les humeurs politiques du moment. Le social est donc là l’invité surprise qui va bouleverser les calculs politiciens et devrait réveiller les uns et les autres de leur sommeil. Le chef de l’Etat et le gouvernement viennent de réaliser que la distraction politicienne n’a aucun effet sur l’économique qui ne pardonne aucun mauvais gestionnaire. Cette réalité implacable a fait perdre au budget 2016, 1,3 milliard USD. « Une action corrective ordonnée et maîtrisée s’impose dès lors en vue de préserver les acquis de plusieurs années de stabilisation et de relance économique et maintenir l’économie congolaise sur la voie d’une croissance forte et soutenable », a déclaré le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.
Cette prise de conscience tardive doit également concerné les autres acteurs de la classe politique, y compris ceux qui aspirent à prendre la direction des affaires de l’Etat que l’heure est grave parce que toute incertitude conduit à des réactions. Et des mesures pour réussir des ajustements exigent un minimum d’harmonie au pays. Les dirigeants qui, malheureusement, ont décidé de faire du défi un mode de gouvernance doivent aussi se dire que sans des signaux réels d’apaisement dans leurs gestes et paroles, des temps difficiles seront au rendez-vous en cette année 2016. A chacun de prendre la mesure des attitudes suicidaires dans la prise des décisions. Dans tous les cas, la délicatesse de la situation ne doit pas dédouaner les gouvernants de réduire leur train de vie et d’assurer un minimum aux plus démunis qui seront, une fois de plus, appelés à serrer la ceinture.
A la crise politique qui secoue le pays depuis un temps, en lieu et place d’une accalmie économique, c’est un véritable ouragan économique qui risque d’imposer un autre rythme au pays. Ci-dessous, l’intégralité du compte rendu du Conseil des ministres du vendredi 22 janvier 2016.
Compte-rendu de la 7ème réunion ordinaire du Conseil des ministres des ministres du 22 janvier 2016
Sous la présidence du S.E. M. Joseph Kabila Kabange, Président de la République, Chef de l’Etat, la 7ème Réunion Ordinaire du Conseil des Ministres s’est tenue ce vendredi 22 janvier 2016 au Bâtiment du Gouvernement à Gombe.
À l’ordre du jour était inscrit un seul point :
- Examen et adoption d’un dossier relatif aux mesures urgentes pour la stabilisation et la relance économique de la République démocratique du Congo suite à la chute des cours des matières premières.