Affaire Moïse Katumbi : la Majorité Présidentielle recadre le jeu

Jeudi 12 mai 2016 - 09:42
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Par souci de transparence et par respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire, le Majorité Présidentielle exige que toute la lumière soit faite sur ce dossier par les autorités judiciaires compétentes. Tel est le credo de la famille politique du chef de l’Etat lors de la conférence de presse tenue hier à son siège par l’Ambassadeur ndré-Alain Atundu Liongo, porte-parole. Pour avoir négligé et sous- évalué des informations ayant trait à certaines activités, les Etats-Unis d’Amérique ont connu l’horrible tragédie du 11 septembre 2001 et c’est aussi dans ce cadre que le pays a perdu ses deux regrettés héros, à savoir Lumumba et M’Zee Kabila. De même, malgré toutes les tentatives d’influencer la justice par la rue, la famille présidentielle invite tant l’opinion nationale que la classe politique à garder son calme pour que la justice fonctionne sans pression et selon l’âme et la conscience des magistrats. Quelle que soit la gravité des faits portés à la connaissance du public par le Ministre de la Justice et par souci de la transparence, la famille politique du chef de l’Etat soutient « que la présomption d’innocence est de rigueur conformément à la loi. De plus, les fait mis à la disposition de la justice ne sont que des prétentions juridiques qui n’auront de qualification judiciaire qu’à l’issue de l’enquête du Parquet Général ». Ainsi, la Majorité Présidentielle recadre le jeu pour permettre aux magistrats du Parquet Général de Lubumbashi de mener leurs enquêtes en toute indépendance et conscience professionnelle, afin que le droit soit bien dit pour le bien des toutes les parties et de l’opinion nationale. Mesdames et Messieurs des Médias, Quand il est mort, le Poète, tous ses amis pleuraient, le monde entier pleurait. Ainsi chantait Gilbert BECAUD pour célébrer la mort d’un ami Poète. A la mort de Papa WEMBA, le monde entier pleurait, et tous ses amis étaient là, à ses obsèques. En témoignent la présence innombrable des médias sur place à Kinshasa et de nombreux reportages à travers le monde entier. Durant toute sa vie, Papa WEMBA a lutté pour l’unité du continent africain, !a cohésion nationale et la reconnaissance universelle de la musique .africaine. Sa mort spectaculaire, sur scène, à Abidjan, porte un message fort et profond pour tous ses contemporains et sa lignée musicale. Véritable légende de son vivant, Papa WEMBA est aujourd’hui un mythe africain planant sur le monde par la mystique magie de la Mort. Le Président KABlLA a eu les mots justes et les actes adéquats pour traduire la dignité et l’affliction de tout un peuple, mais aussi la fierté légitime et l’engagement spontané du Peuple Congolais. L’élévation à titre posthume de Papa WEMBA à la dignité de grand officier dans l’ordre national des héros LUMUMBA et KABlLA est un message fort• et solennel lancé à la jeunesse par le Président KABlLA, à savoir que la nation sait reconnaître le mérite des siens quel que soit le domaine d’activité. Ce geste s’adresse particulièrement à ceux qui considèrent les artistes comme des marginaux et des oubliés de la Société. Car, pour le Président KABlLA, seul le travail est un élément de référence et d’élévation sociale méritée. Sensible à la belle expression de la compassion du Peuple Ivoirien, la Majorité Présidentielle tient à rendre un hommage public et mérité au Président OUATTARA pour son geste d’estime et de grande fraternité à l’égard de notre Compatriote, Papa WEMBA. La Majorité Présidentielle salue l’artiste et son immense rayonnement sur la musique universelle. Mesdames, Messieurs des Médias, Un régime politique n’est vraiment démocratique que si, au-delà de l’inaliénable liberté d’expression, toute la gouvernance du Pays vise l’amélioration du vécu quotidien des populations. D’où la prépondérance du projet de société et de la méthodologie d’action dans le choix démocratique lors des élections. Cacher son incapacité à présenter un projet de société en focalisant le combat politique sur des attaques ad hominem est une tentative d’abuser de la bonne foi de l’électeur. Lui ravir un chèque en blanc en somme. La préoccupation de la situation sociale du Citoyen Congolais est avantageusement traduite dans la doctrine sociale du Président KABILA, Autorité Morale de la Majorité Présidentielle. La base et la finalité de la gouvernance KABILA sont tendues vers et par l’amélioration de la condition sociale des populations congolaises aussi bien sur l’ensemble du territoire national qu’à travers le monde. La mise en place de nouvelles provinces et l’élection de leurs Gouverneurs entrent dans cette logique. La doctrine sociale du Président KABlLA, socle et ciment de la Majorité Présidentielle autour de Son Autorité Morale, repose sur quelques principes de base : 1. La diminution de la pénibilité de la vie quotidienne du Citoyen Congolais; 2. L’accès, pour tout Congolais, aux facilités et au confort du vécu quotidien; 3. L’amélioration de l’environnement pour un meilleur épanouissement du Citoyen Congolais dans son milieu naturel ; 4. La consolidation et la défense des acquis sociaux. Dans cet ordre d’idées et dans la mesure où les difficultés de trésorerie de la BlAC risquaient de remettre en cause certains acquis sociaux comme la bancarisation, la stabilité des foyers et l’équilibre monétaire par une précarité générale des termes de change avec le risque de provoquer des conséquences sociales inédites, et prenant très tôt la mesure du danger de perturbation sociale, le Président KABlLA a donné des instructions précises et urgentes tant à la Banque Centrale du Congo qu’au Gouvernement de la République pour conjurer à temps le spectre du désordre économique et de troubles sociaux. Il s’agit quand même de près de 500.000 comptes sur l’ensemble du territoire national, représentant quelques millions de Congolais. Evidemment, conformément à sa charte, la Majorité Présidentielle a accompagné Son Autorité Morale sans réserve dans cette phase critique. Il en a été ainsi aussi bien dans le cas de la crise de la farine au Katanga que pour les poches d’insécurité à l’Est du Pays, chaque fois que les dispositions ne sont plus à la hauteur des défis et des enjeux. A ce jour, les autorités monétaires sont en train de stabiliser ou en tout cas de maitriser les rapports de la BlAC avec ses clients. Nous pouvons dire à juste titre que le pire est derrière nous. La prompte et vive réaction du Chef de l’Etat à ce genre de situation est une preuve évidente que le vécu quotidien du Congolais est une• préoccupation constante de l’Autorité Morale qui n’hésite pas à s’impliquer personnellement. Mesdames, Messieurs des Médias, Tous ceux qui ont la passion de la République Démocratique  du Congo se posent à juste titre la question du retard dans la mise en place du comité préparatoire, pourtant annoncé par le Facilitateur, et du démarrage effectif du dialogue. A la demande du facilitateur international, la Majorité Présidentielle, l’Opposition et la Société Civile devaient donner, chacune en ce qui la concerne, la liste des membres du comité préparatoire, soit 12 pour la Majorité, 12 pour l’Opposition et 6 pour la Société Civile. La Majorité Présidentielle s’est promptement exécutée en donnant,  dans le délai imparti, les noms de 12 personnalités. La situation au sein de l’Opposition, véritable responsable du blocage que nous déplorons tous, est beaucoup plus complexe. Plusieurs explications plausibles sont évoquées pour comprendre le blocage du processus du dialogue dans sa phase actuelle. La complexité inextricable des enjeux, des défis et des intérêts ne facilitent pas le discernement dans le chef des adeptes de l’opposition radicalisée. D’où leur incapacité à déterminer avec justesse les objectifs à atteindre et les intérêts à sauvegarder. La lutte pour le leadership, évidente par la méfiance systématique entre les différents leaders et groupes de l’opposition, aboutit à une certaine hémiplégie de l’opposition. Les précoces déclarations multiples de candidatures à l’élection présidentielle ne facilitent pas non plus leur synergie d’action. D’ailleurs, elles ne constituent qu’une petite face visible de leurs• relations compliquées. Certains ne sont pas loin de penser à une mauvaise foi de la part de l’opposition radicalisée qui ne veut pas du dialogue pour ne pas cautionner la banalisation de leurs leaders ou de leurs groupements politiques. Le débat sur la définition préalable et l’identité authentique de l’opposant pour entrer dans le quota de l’opposition en est une iIlustration. Le combat pour la participation au dialogue ne se pose donc plus par rapport à la Majorité qui a déjà déposé sa liste en toute sérénité. Il faudrait aussi tenir compte des explications superficielles qui ne couvrent pas toute la réalité mais en expriment néanmoins la complexité. Le statut de nouvel opposant de certaines personnalités expliquerait aussi cette tendance au prosélytisme et à la rigidité qui consiste à dire non à toutes les propositions qui n’émanent pas d’elles pour affirmer leur identité nouvelle aussi bien vis-à-vis de la Majorité Présidentielle que vis-à-vis des opposants de longue date. A cela s’ajoute vraisemblablement un problème d’égo flexibilité qui risque d’apparaître comme une faiblesse. En tout état de cause, la Majorité Présidentielle espère que la passion du Congo et l’amour du Peuple Congolais viendront à bout de ces handicaps qui ne sont d’ailleurs pas insurmontables. Mesdames, Messieurs des Médias; Le printemps est une saison propice à la floraison. Et donc, l’éclosion d’une nouvelle fleur ne peut ni étonner ni surprendre outre mesure. Encore qu’en ce temps marqué par le changement climatique, l’on peut connaître un printemps précoce qui ne permet pas à toutes les fleurs d’atteindre l’été en tout éclat. Il faut croire que la perspective de l’élection présidentielle est une période propice aux déclarations de candidature et aux arrangements particuliers entre prétendants, au point d’assister régulièrement à la naissance de nouvelles plates-formes et à la condamnation de certaines déclarations de candidatures jugées précoces par certains leaders de l’opposition au regard de l’enjeu du dialogue. En réalité, toutes ces candidatures et toutes ces plateformes ne font que compléter le décor sans modifier fondamentalement les cartes et le rapport de forces vis-à-vis de la Majorité qui observe toutes ses manoeuvres avec sérénité et amusement. Mesdames, Messieurs des Médias, Il revient dans ce contexte, de rappeler que considérer la victoire électorale comme la seule issue envisagée est une tentation peut-être douce mais dangereuse dans la mesure où elle ne garantit pas l’accomplissement de ses ambitions même légitimes. Ces diverses déclarations de candidatures, appuyées par des proclamations de foi sur l’alternance politique, devraient normalement amener tous ces candidats présidents à présenter leurs projets de société alternative et leur méthodologie de travail. Malheureusement, en lieu et place, ils n’offrent à l’opinion et aux futurs électeurs qu’un discours mythique sur l’alternance démocratique, confondant allégrement alternance et rotation, ou encore une légende mythologique sur l’origine supposée de leurs patrimoines et richesses. De plus, une présentation fantaisiste de la Constitution et une interprétation erronée de certaines dispositions pertinentes de la Constitution ne visent qu’à installer un flou artistique pour dérouter l’opinion. En réalité, toutes les tribulations et agitations politiques de certaines personnalités trainent, comme une lame de fond, le sort de la Constitution de 2006. Peut-elle être appliquée en l’état? Faudrait-il modifier ou adapter certaines dispositions? La Constitution de 2006 était abondamment inspirée par les belligérants dans le but évident de sauvegarder leurs intérêts.  La disparition des belligérants de la vie politique n’introduit-elle pas un élément rédhibitoire? L’évolution de la vie politique nous amène à nous .poser certaines questions sur la réalité bipolaire de la vie politique, la définition du concept opposant,  l’opportunité d’un statut médian entre la Majorité et l’Opposition pour donner droit de cité à ceux qui ne se reconnaissent ni dans l’une ni dans l’autre. Mesdames, Messieurs des Médias, Force est de constater que l’Histoire se répète toujours’ même si à l’instar du fleuve du Philosophe, elle ne revient jamais sur ses pas. En effet, l’agitation fébrile de certains groupements et personnalités politiques nous rappelle étrangement l’aventure de deux Citoyens athéniens -ELVEPIDES et PISTHE TAIROS pour ne pas les citer mise en scène par ARISTOPHANE en 414. Fatigués des passions politiques et des tracas de la vie athénienne, ces 2 compères rêvent de réaliser une fiction charmante en s’exilant d’Athènes pour la Cité des oiseaux qu’ils sont appelés à construire pour aider les oiseaux à récupérer leur antique souveraineté sur le monde. Il leur suffira à cet effet de fonder une ville aérienne entourée d’une vaste muraille comme Babylone. Aujourd’hui, certains ont cru à tort qu’il suffit de rejoindre l’opposition et de se proclamer Candidat Président de la République pour l’être déjà et jouir de toute la rente de situation d’un Président en exercice. ,Ils comptent sur la manipulation et l’intoxication du Peuple pour atteindre le sommet de l’Etat sans coup férir selon le principe bien connu «MENTEZ, MENTEZ, il en RESTERA TOUJÔURS QUELQUE CHOSE. » Véritables adeptes de la mauvaise foi comme art consommé et philosophie d’action en politique, ils n’hésitent aucunement à manipuler l’opinion de façon honteuse, en se déclarant Candidat Président de la République après avoir pris connaissance de la déclaration du Ministre de la Justice pour créer à dessein une confusion opportunément relayée par leurs partisans chauffés à  blanc ou en réclamant la protection de la MONUSCO et en tentant  de se réfugier au consulat de Belgique à Lubumbashi. Fort heureusement, ni les Autorités Belges ni les Autorités du  Secrétariat Général de l’ONU ne se sont pas laissées abuser. En vérité, ces personnages ne croient pas à la démocratie ni au dialogue. Incapables d’avoir une adhésion aveugle du Peuple à leur dessein machiavélique, ils en sont réduits à chercher des raccourcis. La déclaration du Ministre de la Justice sur un réseau de recrutement de mercenaires à travers « JONES GROUP» avec pour tête de pont, un service de gardiennage dénommé «POMBA SECURITY» suscite de profondes préoccupations à la Majorité Présidentielle sur la cohérence de la démarche politique de certains citoyens. Par souci de transparence et par respect de l’indépendance du Pouvoir Judiciaire, la Majorité Présidentielle exige que toute la lumière soit faite sur ce dossier par les autorités judiciaires compétentes. Cette préoccupation est d’autant plus légitime que l’activité de mercenariat est prohibée aussi bien par les lois nationales que par les lois internationales parce que de nature à porter gravement atteinte à la souveraineté et à la sécurité des Etats. De telles pratiques conduisent généralement à des actes irréparables dont nous avons encore la mémoire à travers les assassinats du premier Ministre LUMUMBA et de M’zee, nos deux regrettés héros nationaux. Vivant dans un monde où pour avoir sous-évalué et négligé les informations de ce genre concernant les activités de certains élèves pilotes, les USA ont connu l’horrible tragédie du 11 septembre, le Gouvernement ne pouvait négliger ce genre d’information. La Majorité Présidentielle place donc toute sa confiance à la justice congolaise avec la conviction qu’elle va travailler assidument et en toute sérénité pour la manifestation de la vérité malgré les pressions inconsidérées de la part de présumés responsables qui n’hésitent pas à détourner le Peuple du véritable enjeu que constitue le dialogue politique et inclusif en vue d’élections apaisées pour servir leurs ambitions précoces. C’est ainsi que la Majorité Présidentielle salue la visite du Chef de l’Etat vendredi passé au siège de la CENI comme un encouragement au processus d’enrôlement d’électeurs, première condition et étape aux élections tant souhaitées. La Majorité Présidentielle, soucieuse donc de préserver les acquis démocratiques et de promouvoir un processus électoral consensuel, appuie la démarche du Gouvernement et encourage les autorités judiciaires à travailler sans relâche à la manifestation de la vérité, sur cette affaire à la fois inquiétante et ténébreuse. La Majorité Présidentielle rappelle qu’elle croit à une démocratie qui préserve l’ordre public, la moralité et les droits d’autrui. Cette obligation couvre des actions de renseignement, de défense, de police, mais aussi l’obligation de censure, de la défense du droit de chacun à s’exprimer en toute légalité. C’est pourquoi, devant l’agitation ambiante et les tentatives d’influencer la justice par la rue, la Majorité Présidentielle invite l’opinion nationale et la classe politique à garder raison et calme pour que la justice fonctionne sans pression inconsidérée, selon l’âme et la conscience des magistrats . En effet, quel que soit la gravité de faits portés à la connaissance de l’opinion par le Ministre de la Justice, par souci de transparence, la Majorité Présidentielle soutient que la présomption d’innocence est de rigueur conformément à la loi. En tout état de cause, à ce stade, les faits mis à la disposition de la justice ne sont que de prétentions juridiques qui n’auront leur qualification judiciaire qu’à l’issue de l’enquête du Parquet Général. En conclusion, la Majorité Présidentielle reste concentrée sur le véritable agenda politique du Pays, à savoir, le lancement du processus électoral à travers le dialogue dont nous appelons la mise en place du comité préparatoire, de tous nos voeux. Je vous remercie. Fait Kinshasa, le 11 Mai 2016 Ambassadeur André-Alain ATUNDU LlONGO Porte-Parole