ALBERT YUMA : " 2015, ANNÉE AU COURS DE LAQUELLE TOUS LES INDICES SONT RESTÉS EN BERNE "

Lundi 25 janvier 2016 - 08:39
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Le patron des patrons salue le dialogue, une voie qui va permettre d’éviter les troubles qui peuvent surgir à la suite des contestations des politiciens.

Le président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma, a présenté jeudi 21 janvier, les vœux du secteur privé national aux principaux responsables des Institutions de la RDC, au corps diplomatique, aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, à leurs partenaires sociaux ainsi qu’à toute la communauté des entreprises. Pour le patron du patronat congolais, 2015 a été une année au cours de laquelle tous les indices de production sont restés en berne. Cette cérémonie de vœux offre une opportunité à la FEC de jeter un regard sur la situation socioéconomique qui a prévalu au cours de l’année 2015, de livrer son analyse et partager avec l’ensemble de ses invités sa vision pour l’avenir.

Se penchant sur la situation socioéconomique de la RDC en 2015, Albert Yuma a d’abord brossé un bref aperçu de la situation économique du monde. Au plan international, note-t-il, la situation économique est demeurée fragile et équilibrée durant l’année écoulée.En précisant que selon l’OCDE, le rythme de production s’était légèrement infléchi en 2015, passant de 4% en 2014 à 2,9% en 2004, soit un recul de 1,1%. D’après le patron de la FEC, cette mauvaise performance annuelle depuis 2009, serait due principalement au ralentissement des économies émergentes, à la faiblesse des échanges internationaux ainsi qu’aux incertitudes relatives à la production potentielle. Il faut y ajouter aussi l’amplification des tensions géopolitiques et sécuritaires.

MORAL EN BAISSE DES CAPITAINES D’INDUSTRIE
S’agissant du niveau macro-économique, la RDC n’a pas échappé à cette tendance baissière internationale. " La chute continue des cours mondiaux des produits de l’industrie extractive, dont dépend hélas principalement l’économie de notre pays et à laquelle s’ajoutent, les spéculations politiques liées à l’approche des échéances électorales, l’insécurité encore observée dans certaines parties du pays, l’insuffisance de l’offre de l’énergie électrique, la prolifération des taxes et la dégradation des infrastructures de communication ont contribué à l’aggravation des difficultés économiques et sociales de nos populations ", a fait savoir Albert Yuma.
Sur le plan conjoncturel, le Président de la FEC souligne que 2015 a été une année au cours de laquelle tous les indices sont restés en berne. L’indice de la production du cuivre a enregistré une baisse de 1,2% au 3ème trimestre par rapport au deuxième. Celui de la production du cobalt a enregistré une hausse de 7,9% au cours de cette même période. En revanche, seule la production de pétrole n’a pas fléchi au cours du trimestre sous revue, mais elle a enregistré une hausse par rapport au trimestre précédent. Cependant, il a fait savoir que les enquêtes de la Banque Centrale du Congo montrent que cette évolution a été attestée par une baisse sensible du moral des chefs d’entreprise.

CONTACTS FRUCTUEUX AVEC LES PARTENAIRES EXTERIEURS
Au niveau juridique, le numéro un du patronat congolais a noté des avancées législatives, ayant profité ou qui profiteront aux opérateurs économiques. Mais, en dépit de ces avancées qui contribueraient à coup sûr à la sécurité juridique des investisseurs, cette structure regrette que sur d’autres sujets et malgré les efforts de concertation, il n’a pas été possible d’obtenir des évolutions significatives. " La FEC poursuit des contacts avec le Gouvernement afin de trouver des solutions qui puissent satisfaire l’intérêt des parties ", a-t-il déclaré.
Quant aux relations de la FEC avec les partenaires extérieurs, Yuma se réjouit des contacts fructueux avec notamment le BIT, la BAD….

NECESSAIRE DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF
" Je salue la sagesse du président de la République, garant de la nation et de l’avenir de tout le peuple congolais, qui a convoqué le dialogue politique inclusif afin de mettre autour d’une table tous les filles et fils de ce pays pour réfléchir ensemble sur les questions liées à l’organisation des élections et ainsi éviter les troubles qui peuvent surgir à la suite des contestations des politiciens et perturber encore la bonne marche de la nation congolaise. Ce dialogue est nécessaire, incontournable et urgent. Je salue avec enthousiasme la nomination d’un facilitateur en la personne de l’éminent homme politique africain Edem Kojo. La FEC lance un vibrant appel patriotique à tous les politiciens et les invite à placer au premier plan l’intérêt général de notre pays afin de trouver des solutions consensuelles capables de garantir un climat de confiance et de paix ", a martelé Albert Yuma
Par ailleurs, le président de la FEC a rappelé que le rôle de sa structure n’est pas de contester systématiquement, ni de s’opposer aux actions du gouvernement. Bien au contraire. Leur volonté est d’accompagner les dirigeants en amont pour leur donner une chance de réussite sur le terrain. " Chaque fois que nous en avons l’occasion, en notre qualité de partenaire du Gouvernement, nous n’avons jamais cessé de rappeler ce dernier sur l’impérieuse nécessité de consolider les acquis de la stabilité macroéconomique par une diversification accrue de nos activités économiques ", a-t-il conclut. Alfred LUKAMBIL

 

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