Ce combattant de la paix apparaît avec un pinceau à la main à la place d’une kalachnikov. Avec une fougue colorée, impérieuse, il articule des compositions très rythmées où la pâte subit une gestualité impérieuse. Dans sa collection picturale, Botembe laisse couler les richesses de la trans-symbolique traditionnelle, restant ainsi attaché à l’Afrique, berceau archaïque de vie chaleureuse, exubérante.
Ce combat pacifique associe sur une même enseigne foi et espérance. Pour transmettre ses messages, il s’inspire particulièrement des masques, des cornes de taureau et de la passion de Jésus-Christ sur la croix. Le tout gravite autour d’un même message de la renaissance africaine. Il s’illustre lui-même l’artiste en masque solaire pour repousser les tragédies africaines au moyen de son art. Dans certaines de ces toiles, il se sert des masques comme un médium pour exorciser l’Afrique de sa torpeur. En collectionneur d’art ancien, Roger Botembe actualise les masques de l’art traditionnel pour baliser l’avenir de l’Afrique. « C’est à partir d’une touche de symbolisme que se dégage la renaissance africaine par la création artistique », a renchéri l’artiste. Et par le taureau, l’artiste voit le symbole du travail, de la résistance, du dynamisme…
« Je suis toujours un combattant, un commando de l’art fort. La force de l’art par les moyens de pinceau et de crayon me permet de défendre aussi ma propre culture enclavée…contrairement au combattant de la rébellion qui agresse l’histoire de mon pays. Nous devons réveiller cette culture de sa léthargie, participer à sa renaissance. Comme le masque solaire, l’âge de la lumière apparaîtra pour l’Afrique », déclare l’artiste.
Et enfin, les crucifix dans l’œuvre de Botembe renferment tous les maux qui rongent l’Afrique. Les couleurs vives constituent le bout du tunnel, une lueur d’espérance. Pour l’artiste, le Christ finira par descendre de la croix pour libérer l’Afrique et le reste du monde, noirs et blancs sans distinction.
(Saint Hervé M’Buy)