Audit du fichier électoral par l’OIF : Samy Badibanga suspend sa participation

Mardi 28 juillet 2015 - 10:40

L’Opposition parlementaire vient de suspendre sa participation à l’observation de l’audit du fichier électoral par l’expert de l’organisation internationale de la Francophonie, OIF. Les données disponibles ne pourront garantir des résultats sans reproche. En plus, le court délai ne permet pas non plus de terminer matériellement le travail d’audit du fichier électoral.
Le délégué de l’opposition parlementaire, le président du groupe UDPS, le parti de l’Opposition historique, le député Samy Badibanga qui a claqué la porte est aussitôt rejoint par l’opposition extraparlementaire, a-t-on appris.

L‘Organisation internationale de la Francophonie a délégué une équipe d’experts pour auditer le fichier électoral de la République démocratique du Congo. Cette organisation qui regroupe les pays ayant en commun la langue française fait de la transparence et de l’équité démocratique l’une de ses valeurs de base. Aussi s’intéresse-t-elle à assurer plus de garantie de transparence dans les pays membres confrontés à l’organisation d’élections crédibles.

Pour mener à bien cette opération d’audit, la Commission électorale nationale indépendante était dans l’obligation de mettre à la disposition de l’équipe toutes les données lui permettant de mener convenablement l’audit. Selon une source crédible, la durée de la mission est de loin inférieure à l’étendue des attentes. Une rapide comparaison indique qu’une mission similaire s’était rendue au Sénégal et y avait consacré six mois de travail d’audit pour le corps électoral réduit. Pour la RDC, il n’est prévu que quin2ejours. Et le nombre d’électeur est d’un volume important.

L’autre difficulté est celle liée aux données. Les bases de données de 2010 et de 2011 ainsi que les données fiabilisées de 2015 ne sont pas entièrement disponibles. Seules les données de 2015, fiabilisées, ont été mises à disposition empêchant ainsi de mener une comparaison objective.

Les données de ZETES et Hologramme n’ont pas été à la portée de l’expert. Selon une- source proche du député Samy Badibanga, « le président du groupe parlementaire UDPS et délégué de l’opposition a fait le constat de l’impossibilité de mener ce travail d’audit sans que les données biométriques ne soient disponibles ».

En conclusion, « le délégué de l‘Opposition a tiré la conséquence qui en découle qu’il y a absence de volonté d’accompagnement de l’audit », a déclaré notre source.

Jusqu’au bouclage, toutes les tentatives d’avoir le son de cloche du bureau de la CENI se sont avérées sans succès. De même, le député Samy Badibanga est resté inaccessible. Cette information inquiète dans des milieux intéressés d’autant que si l’OIF fait un rapport négatif ou biaisé, cela enlèverait tout crédit à la suite du processus et ce serait un discrédit qui s’ajouterait sur tout ce qui se fait pour la préparation des élections. Sans l’Opposition à la CENI, il est difficile que ce travail d’audit ne soit exempté d’une possibilité de contestation. Ni l’OIF, encore moins la CENI ne voudrait d’une telle publicité négative.

Par LP

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