«Après la BC, Banque congolaise, deux autres banques commerciales de la place sont près du tombeau. Il s’agit dune grande banque et une autre qui n’est pas la moindre. Je ne dis pas cela pour créer la panique. J’alerte l’opinion pour préserver l’épargne des R-dCongolais ». Scoop signé Michel Somwe, ex-DG de la BCA et membre, il y a peu, du Secrétariat du comité de suivi des banques en difficultés à la Banque centrale du Congo, BCC.
Somwe s’abstient cependant de citer nommément ces banques moribondes. Mais livre quelques indices pour les identifier, entre autres, nombre de leurs locaux ont été mis en location, l’activité bancaire s’étant réduite à sa plus simple expression. Ça n’est donc plus que trompe-l’œil et tape-à-l’œil de somptueux enseignes -de dites banques- qui donnent sur la principale artère de Kinshasa.
Chez Déogratias Mutombo, à la BCC donc, on s’est hâté de démentir. Mais Michel Somwe reste formel. «A moins qu’on joue de la complaisance jusqu’au bout pour éviter de dévoiler les faiblesses et les complicités des uns et des autres, déclare-t-il. On peut continuer à entretenir un malade de façon artificielle. Cela s’est déjà fait avec la BCCE, Banque congolaise du commerce extérieur, déclarée en faillite et en liquidation qui a cependant continué à recevoir des crédits de la BCC ». Ce n’est pas une révélation, la BCC, comme le gouvernement, a multiplié ces derniers temps des comptes et sous-comptes dans les banques privées de la place. Et l’ancien de DG de la Banque des crédits agricoles de poursuivre, «quasiment toutes les banques commerciales opérant en RDC sont malades à l’image de la Banque centrale du Congo… Je n’en connais pas une seule qui soit saine ».
Naguère membre du Secrétariat du comité de suivi des banques en difficultés à la Banque centrale du Congo, Michel Somwe, indexe la BCC comme étant à l’origine de la banqueroute des banques commerciales. «La BCC est moralement responsable. Elle a une double responsabilité. En premier lieu, la BCC c’est la banque des banques, le prêteur en dernier ressort, le dernier filet de sécurité du système bancaire. En second lieu, la BCC a pour mission de protéger l’épargne publique».
Prenant l’exemple de la Banque Congolaise dont les clients, plus de 3 ans après la liquidation, ne sont toujours pas rentrés dans leurs droits, Michel Somwe dit craindre pour les épargnants de deux banques de la place dont la cessation des activités est inéluctable. D’autant plus que l’assurance des dépôts bancaires n’existe pas en RDC. L’autorité de supervision bancaire, non plus. La BCC s’est octroyée cette mission alors qu’elle nécessite une commission spéciale. (…). « La BCC, tranche-t-il, c’est le virus qui ronge l’économie nationale, qui empêche la moindre chance de faire éclore même un embryon de l’économie nationale ». Avant de poursuivre « le gouvernement doit rapidement s’assumer ». 7sur7 y reviendra en profondeurs.
POLD LEVI