Bancarisation : Les enseignants contre la gestion de la paie d’Ecobank

Vendredi 3 juin 2016 - 12:09

Les enseignants de Kinshasa s’engagent à renoncer au paiement de leur salaire via l’Ecobank. Et pour cause ? Les frais de tenue de compte récupérés sur leur salaire par cette banque sont jugés exorbitants.

 

Bien que le système de bancarisation ait sensiblement diminué la fraude dans la paie des fonctionnaires, il s’applique non sans réclamation. Aujourd’hui, ils ne souhaitent plus recevoir leur salaire par le biais de cette banque suite aux frais de tenue de compte qui sont à leur charge et qui sont prélevés contre leur gré.

La banque qui assure le paiement des enseignants (Ecobank) serait accusée de retenir au moins 3500 francs congolais qui sont équivaut à 3.7 dollars américains sur leur salaire qu’ils estiment déjà être maigre. Cette retenue de frais intervient chaque mois lors de la paie.

Face à ces plaintes, l’Ecobank a affirmé de ne pas effectuer de retenue sur les salaires des enseignants, sauf pour ceux qui ont souscrit à certains services, comme celui des SMS alertes. « A chaque fois qu’il y a paie, les enseignants sont signalés un jour avant et c’est sur les frais retenus que sont facturés les messages alertes qui leur parviennent.» a fait remarquer la banque.

Malheureusement, cette réaction ne convainc pas du tout les enseignants. D’après eux, cette banque n’est plus digne de confiance. Car hormis cette retenue, il y a aussi l’ non-respect de l’heure de paiement. Les agents de l’Ecobank ralentissent le paiement et ont comme excuse la lenteur de la connexion. Alors qu’en réalité, ce ralentissement est fait pour augmenter des heures supplémentaires en leur faveur.

 

Les enseignants réagissent...

« A chaque fois qu’il y a paie à l’Ecobank, tu dois te préparer en conséquence, c’est-à-dire prendre des précautions, parce que tu ne sais quand est-ce que tu vas rentrer. Les agents de l’Ecobank ralentissent la paie en leur faveur », se lamente un enseignant. Un autre s’est plaint dans ce sens : « Le salaire que nous gagnons semble déjà être insuffisant, rien ne nous reste quand l’Ecobank nous retire encore quelques francs. Cela perturbe notre survie quotidienne, car tout est calculé sur ce maigre salaire. »

Les enseignants souhaitent être informés de tout changement qui interviendra entre l’Ecobank et l’EPSP, au lieu d’être à chaque fois surpris devant les guichets de la banque.

Par Kristel Annie Kienza