Prolifique, il n’en est pas moins. Banza Mukalay Nsungu vient d’en donner une preuve supplémentaire avec un nouveau livre, tout aussi enrichissant que ses illustres devanciers.
C’est plus qu’une passion. Banza Mukalay a un amour-fou pour l’écriture dont il ne peut s’en passer Dans les rayons, un livre de plus qui porte sa signature : « Les mots récurrents de la vie politique en RD Congo » paru aux éditions L’Harmattan.
UN ÉCLAIRAGE NOUVEAU
Acteur politique et témoin privilégié de l’histoire politique tumultueuse que la République Démocratique du Congo (RDC) a connue ces dernières années, l’actuel ministre de la Culture et des Arts est aussi un écrivain dont l’amour pour le domaine ne faiblit pas.
Dans ce nouveau livre préfacé par le professeur Sesep N’Sial, Banza Mukalay qui a déjà eu à participer lui- même à la construction du sens de plusieurs mots, essaie de « restituer dans leurs contextes » les matériaux inventoriés en apportant un éclairage nouveau sur le réseau des significations véhiculées par te vocabulaire politique congolais.
Cet éclairage ne s’arrête pas là. Il porte également sur « les enjeux, les tensions et les contradictions qui ont marqué la vie politique entre l‘année 1997 et 2015;. soit depuis l‘avènement du président Laurent-Désiré Kabila à nos jours ».
Bien que l’échantillon des mots repris dans cette étude ne s’avère pas suggestif, « ces matériaux suffisent amplement pour ressortir l’ampleur de la production et de la profusion des mots et concepts parfois incompréhensibles ». Surtout si l’on ne maîtrise pas la complexité des enjeux du contexte politique congolais caractérisé, entre autres, par la longue transition de 16 ans (1990-2006) que la RDC a connue.
MOTS LES PLUS RÉCURRENTS
De toutes les façons, lorsqu’on plonge dans le vocabulaire politique congolais à travers cette sélection de mots, on se rend compte que l3anza Mukalay « rompt d’une certaine manière avec cette tradition qui confine l’étude du vocabulaire et du discours politique dans les sphères des chercheurs spécialisés de la sémiologie et de la linguistique ».
Parmi les mots les plus récurrents du nouveau vocabulaire politique congolais, l’auteur en égrène plusieurs. En parcourant ce livre de 68 pages, on retrouve es mots tels que «Accord-cadre d’Addis-Abeba », « alternance », « autorité morale », « bancarisation », « calendrier global », « cinq chantiers », « cohabitation politique », « consensus », « cohésion nationale », « découpage territorial», « délai constitutionnel », « dialogue inter-congolais », « élections couplées », « enjeux politiques », « fichier électoral », « forces négatives », « glissement », « légalité », «pays émergeant», «parité », « tolérance zéro », et bien d’autres.
Ce sont en effet tous ces mots que l’auteur tente de restituer dans leurs contextes en amenant un éclairage sur ce réseau de significations véhiculées par le vocabulaire politique.
QUATRE FOIS DE SUITE DÉPUTÉ NATIONAL
Actuellement ministre de la Culture et des Arts après avoir cumulé, dans un passé récent, cette fonction avec celle de ministre du ministre de la Jeunesse et des Sports, Banza Mukalay est « un acteur politique de premier plan dans l’enclenchement du processus démocratique » en RDC.
Natif du Katanga où il a été élu quatre fois de suite député national pour la circonscription de Lubumbashi, il a aussi créé l’Union pour le Développement du Congo (UDCO), un parti membre de la Majorité présidentielle bien implanté à travers le territoire national.
Marcel LUTETE