La Belgique et la France « préoccupées » par la condamnation du député Ewanga à « la prison ferme »

Lundi 15 septembre 2014 - 11:15

La Belgique déclare avoir « pris connaissance avec préoccupation de la lourde condamnation à 12 mois de prison ferme du député de l’UNC, Jean-Bertrand Ewanga » jeudi 11 septembre 2014 à Kinshasa pour « offense à un chef de l’Etat ». Une « décision » qui, selon la France, « ne va pas dans le sens d’un débat démocratique ouvert ». « Je m’inquiète en particulier de la réduction de la liberté d’expression que cette décision pourrait engendrer en République démocratique du Congo. Je m’étonne également que cette condamnation qui touche un parlementaire en activité ne soit pas susceptible d’appel », a déclaré vendredi 12 septembre 2014 à Bruxelles le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. Il s‟est également étonné que “cette condamnation, qui touche un parlementaire en activité, ne soit pas susceptible d’appel”. « A l’aube d’enjeux électoraux importants pour le pays et la région, je souligne à nouveau la nécessité pour les autorités congolaises d’assurer un espace démocratique ouvert et respectueux des libertés civiles et politiques, conformément aux engagements pris par la RDC en signant l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération d’Addis Abeba », a encore déclaré Didier Reynders dans un communiqué cité par Belga. De son côté, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a exprimé la même inquiétude quant à la condamnation du député Ewanga. « D‟après nos informations, ce dernier a en effet été condamné à un an de prison ferme pour outrage au chef de l‟État ainsi qu‟au président du Sénat, de l‟Assemblée nationale et au Premier ministre et ce, sans possibilité de faire appel », a-t-il indiqué. Avertissant qu‟« à la veille des scrutins locaux et présidentiels, la condamnation de Monsieur Ewanga est un mauvais signal pour le respect des libertés civiles et politiques en République démocratique du Congo », il a ajouté qu’il restera « extrêmement attentif aux suites de cette condamnation ». Paris déplore « une décision qui ne va pas dans le sens démocratique ouvert ». Dans un communiqué officiel de son ministère des Affaires étrangères, la France « fait part de sa préoccupation après la condamnation, le 11 septembre, du député d’opposition Jean-Bertrand Ewanga à un an de prison ferme ». « Cette décision ne va pas dans le sens d’un débat démocratique ouvert, alors que la République démocratique du Congo s’apprête à entrer dans un nouveau cycle électoral », explique-t-elle. A ce propos, « la France rappelle que la République démocratique du Congo s’est engagée, en signant l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération d’Addis Abeba, à +promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, la tolérance et la démocratisation+ ». Elle invite donc « tous les acteurs politiques congolais à inscrire leur action de façon constructive dans le respect de ces principes ».