A partir de l’Ouganda : Beni infiltré par des ex-M23

Mercredi 17 décembre 2014 - 10:18

La société civile qui tire la sonnette d’alarme se dit exaspérée par les massacres des populations dans cette zone et craint un nouvel assaut sur la chefferie de Watalinga

De l’Ouganda où ils avaient trouvé refuge, plusieurs éléments de l’ancien mouvement rebelle défait il y a de cela une année par la coalition Fardc-Monusco, le M23, infiltrent à nouveau la province du Nord-Kivu par la ville de Beni, dans le but de reprendre des activités belliqueuses et terroristes dans cette partie du territoire national.

Du coup, il n’y a plus de doute à attribuer la responsabilité de toutes les tueries perpétrées ces derniers jours à l’arme blanche à plus de 200 Congolais à ces rebelles dont certains ont même bénéficié de l’amnistie en République démocratique du Congo.

En effet, la triste nouvelle a été révélée lorsqu’une délégation des représentants de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (Cirgl) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc) était arrivée lundi 15 décembre dernier dans la ville de Beni pour évaluer la situation sécuritaire dans la zone.

Après avoir rencontré les autorités locales et les responsables militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) et de la Monusco, cette mission a eu des entretiens avec les structures de la société civile.

Au cours de cette rencontre, la société civile du territoire de Beni a dénoncé un mouvement des ex-rebelles du M23 réfugiés en Ouganda vers le territoire congolais.

La société civile locale se dit exaspérée par les massacres des populations dans cette zone. Tout en demandant la neutralisation des rebelles ougandais des Adf, accusés également de massacres des civils dans ce territoire, cette structure dénonce aussi un mouvement des ex-rebelles M23 refugiés en Ouganda vers le territoire congolais

Pour elle, il n’y a plus aucun doute un mouvement de troupes, des bruits de bottes qui ne cessent de traverser la frontière entre le district de Bundibugio et la chefferie de Watalinga, mais aussi entre le district de Kasese et le secteur de Ruwenzori. Il s’agirait beaucoup plus des ex-M23 qui chercheraient à lancer un nouvel assaut sur la chefferie de Watalinga.

Après leur défaite militaire au Nord-Kivu, plusieurs combattants de cette ancienne rébellion ont trouvé refuge en Ouganda et au Rwanda.

Pour le secrétaire exécutif de la Cirgl, Alphonse Tumba Lwaba, un rapatriement de ces ex-M23 est en cours de préparation.

Il a, par ailleurs, annoncé l’envoi, à Kampala, d’une mission du mécanisme conjoint de vérification. Il rassure que tout est mis sur pied pour organiser les convois pour le retour des éléments ex-M23, et que ces derniers ont déjà renoncé à l’action armée. Pour lui, il s’agit de cas résiduels, et que ceux qui s’y livrent subiront le sort des récalcitrants.

Il promet que la Cirgl devra envoyer le mécanisme conjoint de vérification élargie pour procéder au contrôle.
Quant à la société civile, elle a aussi demandé à la Cirgl et à la Sadc de mettre tout en œuvre pour rétablir la paix et la sécurité à Beni.

Il ne faudra pas ignorer que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba interdit à tous les pays signataires de recevoir, dans son territoire, les rebelles et autres groupes armés terroristes qui insécurisent la région des Grands-Lacs. Bizarrement, ni le Rwanda, ni l’Ouganda n’a été frappé d’une mesure sévère pour avoir accepter d’accueillir les M23 sur leur territoire lorsqu’ils fuyaient les combats contre l’armée régulière congolaise.

Par Lefils Matady

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