Beni : les promesses de Kabila déjà mises à mal

Lundi 3 novembre 2014 - 16:03

Les rebelles d’ADF-NALU ont encore perpétré un massacre assassinant 14 personnes quelques heures seulement après la visite du chef de l’Etat congolais.

La visite que le chef de l’Etat congolais vient d’effectuer à Beni, ville située à plus de 350 Km de la capitale du Nord-Kivu (Goma), plusieurs jours après les massacres perpétrés par les rebelles ougandais d’ADF-NALU sur les populations, n’a rien changé au calvaire de ces compatriotes qui continuent à être la cible de ce groupe armé instrumentalisé par Kampala et Kigali. Pour preuve, quelques heures seulement après la fameuse visite de Joseph Kabila dans cette ville, les rebelles ougandais se sont encore illustrés par une autre attaque non moins meurtrière à Beni, dans la nuit de samedi 1er novembre 2014.

Le bilan de cette nouvelle attaque attribuées aux rebelles d’ADF-Nalu fait état de 14 personnes tuées par balles dont deux militaires, à en croire la société civile locale citée par une source onusienne. Des sources concordantes indiquent que les assaillants ont fait une incursion dans la commune de Ruwenzori, à 19H heure locale et ont procédé à ce nouveau massacre, avant de se retirer dans la brousse de Kasinga, à l’arrivée de quelques éléments FARDC.

Les habitants de Beni qui venaient pourtant de recevoir les assurances de Joseph Kabila concernant les mesures prises pour améliorer la sécurité dans cette ville en particulièrement et dans la province du Nord-Kivu en général se sont vite sentis trahis. C’est sans doute ce qui a poussé les « Beninois » à exprimer leur colère hier dimanche en descendant dans la rue.

Dans leur colère, les manifestants auraient même endommagé le monument du chef de l’Etat, au quartier Malepe, avant de se diriger ensuite vers la mairie de Beni où ils ont été dispersés par des éléments de la police et des militaires, signale la radio onusienne Okapi.

La colère de la population de Beni se justifierait surtout par le fait que ce nouveau massacre intervient quelques heures seulement après le départ du chef de l’Etat congolais de cette ville. Car, pendant les quatre jours qu’il a passés à Beni. Joseph Kabila s’était entretenu avec les forces sociales et politiques de cette ville meurtrie tout en promettant de mettre fin à l’insécurité qui prévaut depuis plus d’un mois dans ce territoire du Nord-Kivu où les présumés rebelles ougandais des ADF ont tué près 100 personnes en l’espace d’un mois.

Pour rappel, dans son adresse de vendredi 31 octobre à la population de Beni, Joseph Kabila a émis le vœu de voir la Monusco renforcer sa présence dans cette zone pour faire face aux problèmes d’insécurité. Pourtant, la Monusco ne fait que venir en appui aux FARDC. La protection des populations et de leurs biens revenant avant tout aux Forces Armées de la République Démocratiques du Congo (FARDC).

Quant à cela ne tienne, en bon diplomate, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler, a « accueilli favorablement » la demande de Joseph Kabila de renforcer la présence des troupes de la Monusco dans le territoire de Béni et les environs (Nord-Kivu).

Dans un communiqué de presse publié vendredi 31 octobre, le patron de la Monusco s’est voulu rassurant en affirmant que ces renforts «permettront aux FARDC de s’engager plus vigoureusement contre les rebelles des ADF».

Par DMK