Bientôt la reprise du trafic ferroviaire entre Kisangani et Lubutu

Jeudi 7 mai 2015 - 08:41

Kisangani est en train de renaître de ses cendres. La réorganisation du système économique de la Province Orientale est désormais en marche avec la mise en place, par les structures étatiques du pays, d’un programme de transport multimodal. Après la reprise du trafic fluvial sur le fleuve Congo, dans l’axe Kinshasa - Kisangani et la réhabilitation de certaines routes d’importance économique en Province Orientale, c’est la reprise du trafic ferroviaire entre Kisangani et Lubutu qui est annoncée.

Cette assurance a été faite par le ministre des Transports et voies de communication, lors de son passage dernièrement à Kisangani, à l’occasion de l’arrivée du bateau ITB Kokolo au port de la SCTP. Justin Kalumba a fait savoir que, d’ici la fin de l’année, quatre nouvelles locomotives prendront la direction du chef-lieu de la province pour desservir la ligne Kisangani-Lubutu.
Il voulait par là dire aux populations riveraines qu’un système de transport multimodal est mis en musique par le Gouvernement Matata en vue de faciliter l’accès des produits vivriers vers la capitale, mais aussi les mouvements des personnes. Ceci, a-t-il poursuivi, dans le souci de fournir aux opérateurs économiques et autres commerçants plusieurs possibilités d’écouler de leurs marchandises. Possibilité aussi assurer l’intégration des différentes populations que compose la Province orientale, appelée à être découpée.
La réhabilitation du bateau Kokolo pour le transport sur l’axe Kinshasa-Kisangani, n’est pas donc un projet isolé. Dans le cadre toujours de l’émergence de l’économie nationale, d’autres projets dans le transport fluvial sont en cours. Il s’agit, par exemple, des travaux de réhabilitation de M/S Gungu, un autre bateau courrier pour desservir la province du Bandundu sur les rivières Kasaï et Kwilu.
Et puis, d’autres unités fluviales neuves suivront, a souligné le ministre des Transports. Car, poursuit-il, le Gouvernement est déterminé à exploiter ce boulevard naturel qui est le fleuve, dans le but principal d’inonder la capitale congolaise en produits crus, gage d’une bonne santé de la population.
Dans le cadre toujours du redressement de l’économie de la Province Orientale, il faut également noter la réhabilitation des routes de desserte agricole entre Kisangani, Beni, Ituri, etc. Ces voies d’accès, qui jadis immobilisaient des véhicules dans la boue, sont actuellement fluides. Et à en croire le gouverneur de province Bamanisa Saïdi, en 8 heures de temps, on peut parcourir plus de 700 Km.
Pour lui, le développement du secteur agricole de la Province Orientale dépend non seulement de l’amélioration de l’accès des producteurs aux intrants, aux techniques de production, de transformation, de production mais aussi et surtout aux facilitations offertes pour l’écoulement de divers produits issus de leurs champs, plantations, commerce et de l’agro-industrie.
Les différentes voies d’évacuation contribuent efficacement au processus de création des recettes du pays en général et à celle de la Province Orientale en particulier. Jean Bamanisa a également fait remarquer que la ville de Kisangani est un pool économique très important, tant sur le plan aérien, routier et fluvial.
En définitive, la modernisation du système des transports congolais est véritablement en marche de l’Est à l’Ouest du pays, à travers un projet de transport multimodal suivi à la loupe par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, le Premier ministre Matata et tout son Gouvernement.
C’est à la suite de cette initiative que Kisangani est redevenue joignable par le fleuve, grâce à la reprise du trafic par la SCTP, suspendu plusieurs décennies durant. Kisangani dispose d’un aéroport qui recouvre, maintenant, sa vocation internationale, puisqu’il accueille des avions des sociétés aériennes zimbabwéennes, kenyanes et éthiopiennes, en plus des avions des sociétés congolaises.
Le chemin de fer Kisangani - Lubutu est une ligne à écartement métrique et voie unique en Province Orientale. Sa longueur est de 125 km. Elle est exploitée par la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
La ligne fut construite de février 1903 à avril 1962. La voie a souffert de désaffectation en raison du non-investissement et des guerres qui se sont succédé dans la région.
Dans les années 2000, la forêt avait repris ses droits sur le chemin de fer et la route parallèle n’était plus entretenue.
En 2006, la voie a été restaurée et le trafic a repris. Le 12 janvier 2012, le chemin de fer est rouvert après une interruption de six mois du à une avarie. MOLINA