Bras de fer entre le SG des Nations Unies Ban Ki-moon et le Royaume du Maroc

Jeudi 17 mars 2016 - 11:19

Les déclarations du secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, lors de son passage en Algérie, sur le Sahara marocain ont soulevé un tollé général dans l’opinion marocaine et africaine. Pour rendre officiel cette désapprobation le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc, a rendu un communiqué sur la rencontre du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération avec le secrétaire général des Nations unies que nous publions ci-dessous.

 

Sur Très Hautes Instructions de Sa Majesté Roi Mohammed VI – que Dieu L’assiste- le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M Salaheddine Mezouar, s’est rendu, le

14 mars 2016, à New York, afin de rencontrer le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki Moon.

 

A cette occasion, le Ministre a remis une lettre au Secrétaire Général détaillant les protestations officielles du Gouvernement marocain au sujet de ses déclarations inacceptables et de ses agissements inadmissibles durant sa récente visite dans la région.

 

Au cours de cet entretien, M. Mezouar a fait part au Secrétaire Général de la dénonciation ferme et du rejet total par le Royaume du Maroc, son peuple et l’ensemble de ses forces vives, de ses propos inadmissibles et de ses actions condamnables au sujet de la question du Sahara marocain, lors de sa récente visite en Algérie.

 

Les autorités marocaines considèrent que de tels agissements sont incompatibles avec les responsabilités et la mission de Secrétaire général qui l’astreignent à un devoir d’objectivité et d’impartialité et au respect du référentiel établi par les organes de l’ONU.

 

Il a été rappelé en particulier à M. Ban Ki Moon que le terme « occupation » utilisé pour qualifier la présence du Maroc dans son Sahara est une ineptie juridique et une erreur politique grave. En effet, aucune résolution du Conseil de Sécurité n’a utilisé une telle terminologie. L’emploi de cette référence constitue ainsi une insulte au peuple marocain et à une Nation qui a consenti de lourds sacrifices pour recouvrer progressivement son indépendance et défendre son intégrité territoriale.

 

De même, ‘le recours au référendum évoqué pour résoudre ce différend régional a été balayé par l’histoire et écarté par le Conseil de Sécurité. Depuis 2004, le Conseil plaide exclusivement pour la recherche d’une solution politiqué négociée, sur la base « du réalisme et de l’esprit de compromis ».

 

Les tentatives inacceptables de travestir le statut de la zone à l’est du dispositif de défense, ainsi que le traitement sélectif et l’attitude complaisante à l’égard de la situation humanitaire dans les camps de Tindouf ont été également évoquées.

 

Lors de la réunion, M. Mezouar a réitéré l’urgence pour le Secrétaire Général de ne pas verser dan les tentatives dévoilées et visant à s’attaquer à l’initiative marocaine d’autonomie qui garde toute sa prééminence dans les résolutions du conseil de sécurité. Il lui a été demandé de clarifier publiquement ses positions pour restaurer un climat de confiance et de respect mutuel.

Or, au lieu de respecter les engagements exprimés lors de cette réunion, le communiqué publié par le secrétariat général rajoute à l’offense initiale, un nouvel outrage au peuple marocain qui n’avait fait qu’exprimer spontanément son rejet face à tant de dérapages et d’irresponsabilités.

 

Le Royaume du Maroc s’indigne de voir le Secrétaire Général contester le droit légitime et démocratique d’un peuple et de ses forces vive, à exprimer librement ses opinions et ses réactions.

 

En quoi l’exercice d’un droit individuel et collectif consacré par la constitution marocaine constituerait-il une offense à la personne du secrétaire général surtout lorsqu’il s’agit d’une réaction fondée à des propos et des actes qui touchent profondément chaque citoyen marocain du nord au sud?

Comment peut-on à ce niveau de responsabilité réduire l’organisation des Nations Unies à l’affect personnel du secrétaire général ?

En conséquence et face à cette dérive dangereuse, le Gouvernement du Royaume du Maroc a décidé les mesures immédiates suivantes :

 

* Une réduction significative, dans les jours qui viennent, d’une grande partie de la composante civile et plus particulièrement le segment politique de la MINURSO;

* L’annulation de la contribution volontaire qu’accorde le Maroc au fonctionnement de la MINURSO;

* L’examen des modalités de retrait des contingents marocains engagés dans les Opérations de Maintien de la Paix.

 

Le Royaume du Maroc se réserve le droit légitime de recourir à d’autres mesures, qu’il pourrait être amené à prendre, pour défendre, dans le strict respect de la Charte des Nations Unies, ses intérêts supérieurs, sa souveraineté et son intégrité territoriale.

Par FMK