Bruno Kapanji nommé chargé des missions au cabinet du Président de la RDC pour s’occuper du projet Grand Inga

Jeudi 15 octobre 2015 - 05:52

L’ex-ministre des Ressources hydrauliques et de l’Electricité de la République démocratique du Congo, Bruno Kapanji Kalala, a été nommé mardi 13 octobre 2015 par ordonnance présidentielle « chargé des missions au cabinet du Président de la République ».

Il va s’occuper de l’Agence pour la promotion, le développement et la mise en œuvre du projet Grand Inga, entre la RDC et la République Sud-africaine (ADPI/ RDC) créée par une précédente ordonnance du président congolais Joseph Kabila Kabange, signée le même jour.

Bruno Kapanji Kalala sera assisté de deux coordonnateurs. L’un sera chargé des questions techniques et, l’autre, des questions administratives et financières.

Le Sénat congolais encourage l’exploitation du barrage Inga 3

Le projet de loi portant autorisation de ratification du Traité du Projet Grand Inga, signé en 2013 entre la RDC et l’Afrique du Sud, a été adopté le vendredi 6 juin 2014 par le Sénat congolais dont la commission des Relations extérieures a émis certaines réserves en présentant son rapport.

Ces réserves portaient sur certaines dispositions contenues dans ce Traité, notamment « le choix des acheteurs, le timing, le titre du projet et la qualité des obligations de prêt ».

Parlant du choix de l’acheteur, le président de cette commission a estimé que cela se fait de « manière arbitraire », avant de s’interroger : « Quand est-ce que nous allons arrêter d’engager les avoirs de l’Etat par des formules et des procédures de gré à gré ? ».

S’agissant du timing, Emery Kalamba a relevé que « l’engagement de la RDC aurait dû se faire sur base d’études habilités, permettant de savoir exactement quel est le coût de la production d’un mégawatt ».

« Quand vous regardez là dedans, c’est Inga III. Alors que Grand Inga c’est Inga I jusqu’à Inga VII. Dès lors, comment s’engager sur des choses qu’on ne maîtrise pas ? Parce que l’Afrique du Sud doit en principe produire ses meilleurs efforts, on dit qu’elle fera ses meilleurs efforts pour acheter. Ce n’est rien faire du tout », a-t-il fait remarquer.

Au finish, le Sénat a encouragé l’exploitation du barrage Inga 3, tel que prévu dans l’accord signé entre les deux pays.

« Cette exploitation permettra non seulement de combler le déficit énergétique en RDC, mais aussi de vendre l’électricité aux pays voisins et principalement à l’Afrique du Sud », a-t-il conclu.

Fourniture de 40% de l’électricité du Grand Inga à l’Afrique du Sud

D’une puissance de près de 40.000 mégawatts et d’un coût total estimé à 80 milliards USD, le projet Grand Inga est un ouvrage qui pourrait fournir 40% de l’électricité à l’Afrique du Sud.

« Il sera d’une taille presque deux fois supérieure au barrage des Trois Gorges situé sur le fleuve Yangtsé en République populaire de Chine. Le barrage chinois est le plus grand ouvrage hydroélectrique actuellement en service dans le monde », selon des experts.

Lors de l’assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (Bad), son premier vice-président et le ministre congolais délégué aux Finances ont signé, le 31 mai 2013, deux accords de don d’une valeur de 5,25 millions USD devant financer une partie de la réalisation du projet Inga 3.

« Les 5,25 millions de dollars sont déterminants dans le processus de réalisation du projet Inga 3. Seuls les volets institutionnel et technique de ce projet vont bénéficier de ce financement », a souligné la BAD, dans un communiqué.

Sur le plan institutionnel, ce don était destiné à « contribuer au financement d’une structure nationale chargée de la promotion et du développement du potentiel hydroélectrique du site d’Inga ».

Techniquement, il devrait servir à « la mise  à la disposition de la RDC des conseillers juridiques et stratégiques » devant accompagner le pays dans la sélection « du développeur de la  première phase du projet Grand Inga ».

Dans l’entendement de la Bad, ce financement devrait « aider le gouvernement de la RDC à développer le potentiel hydroélectrique du site Inga- estimé à 440 000 mégawatts- conformément à son plan entamé depuis 2008 ».

Les 5,25 millions USD de la BAD s’ajoutaient aux 15 millions USD qui ont permis de mener l’étude de faisabilité de Grand Inga dont Inga 3 est la première phase.

Pour sa construction, dont le début est prévu pour fin 2015, un consortium géant réunit la RDC, l’Afrique du Sud, l’Espagne et la Chine, sous l’égide de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI).