Bruxelles mobilise 1,5 million d’euros pour enquêter sur le charnier de Maluku

Jeudi 9 avril 2015 - 07:59

La récente découverte d’une fosse commune à Maluku, dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa, suscite des agitations dans la sphère politique belge. Didier Reynders, le patron de la diplomatie belge, est vite monté sur ses grands chevaux pour exiger aussitôt ’’une enquête indépendante et crédible’’. Alexander De Croo, le Vice-Premier et Ministre de la Coopération, a aussitôt accepté d’octroyer 1,5 million d’euros au Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) pour mener cette enquête.

Selon un récent communiqué de presse émanant des services de communication de ses deux autorités belges, ’’le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a appris avec préoccupation la découverte macabre, à Maluku, à 80 km de la ville de Kinshasa, d’une fosse commune dans laquelle se trouveraient plus de 420 cadavres’’.
"Cette découverte pose de très nombreuses questions auxquelles la population congolaise et la Communauté internationale sont en droit d’attendre des réponses", souligne le communiqué de presse.

1,5 MILLION D’EUROS DANS LES POCHES DU BCNUDH
Le ministre Didier Reynders demande dès lors ’’qu’une enquête indépendante et crédible puisse immédiatement être diligentée pour faire toute la lumière sur cette affaire’’. "Il importe par ailleurs de sanctuariser le site pour éviter la disparition de preuves et d’indices permettant de dire qui sont les personnes qui ont été enterrées et dans quelles circonstances elles l’ont été", poursuit le communiqué des autorités belges.
Hier mercredi, précise la source, Alexander De Croo a accepté de libérer 1,5 million d’euros en faveur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Le gouvernement belge estime ainsi que ’’le BCNUDH pourrait assister les autorités congolaises dans l’enquête, entre autres par l’interrogation des témoins’’.
Cette réaction des autorités belges intervient cinq mois après l’expulsion de Scott Campbell, l’ancien directeur du BCNUDH. Alors que des sources onusiennes annonçaient qu’il était parti en vacances à l’étranger, les autorités congolaises confirmaient bel et bien son expulsion au lendemain de la publication d’un rapport de l’ONU qui mettait en cause les forces de sécurité de la RDC, accusées d’avoir commis ’’de graves violations des droits de l’homme’’. Yves KALIKAT