USD 183 millions en tout, l’Etat a mis de gros paquets sur Bukanga-Lonzo. USD 100 millions pour l’érection du futur marché international de Maluku alors que le parc lui-même a coûté USD 83 millions. Toutefois ni le Premier ministre Matata ni le ministre de l’Agriculture, Kabwe Mwehu, lors de sa réplique sur la question orale lui posée par l’honorable Frédéric Apala sur Bukanga-Lonzo, n’ont daigné préciser, (bonne) gouvernance oblige, les sources de financement de ce projet qui ne figure nulle part dans le budget de l’Etat 2015.
Même la constitution du capital pose problème. Selon le ministre de l’Agriculture, l’Etat est propriétaire à 80% de Bukanga Lonzo contre 15% aux Sud-africains Africom, qui vont également construire le futur marché de Maluku. Mais le ministre de l’Agriculture n’a précisé qui détient les 5% restant. Les 50.000 ha ont cependant été couverts par un certificat d’enregistrement dûment délivré par le ministre des Affaires foncières. Mais il se trouve 4 domaines privés jouissant des certificats d’enregistrement, ont été incorporés dans le périmètre de Bukanga-Lonzo. Mais le ministre de l’Agriculture se veut rassurant, qu’un modus operandi a été levé pour indemniser les 4 propriétaires agropastoraux. Quant aux autres paysans, leurs récoltes seront vendues ensemble avec celles de Bukanga-Lonzo, a indiqué un Kabwe Mwehu plutôt évasif. Mais il se trouve que quelque 1.800 plantations (hévéa, palmier à huile, coton, café) demeurent en abandon, depuis des lustres, sur l’ensemble du territoire national, apprend-on au Secrétariat général de l’Agriculture. Elles ne sont guère à l’abri d’une spoliation. Pas de réelle politique de cultures vivrières. La RDC, surtout sa plus riche province le Katanga, n’est pas à l’abri d’une crise alimentaire.
POLD LEVI
En cours
