Clôture de la session de septembre - Assemblée nationale : les élus du peuple interpellés sur le sens de leur mandat

Mercredi 16 décembre 2015 - 12:02

Dans son discours de clôture de la session de septembre, Aubin Minaku a appelé les députés nationaux au respect de leur identité politique, au respect des règles du jeu démocratique.

 

Les députés nationaux sont en vacances parlementaires depuis hier mardi 15 décembre. Et ce, après avoir clôturé la session ordinaire de septembre 2015. Une session essentiellement budgétaire qui a permis aux deux Chambres du Parlement de vo- ‘ter la loi de finances pour l’exercice 2016 et la loi portant reddition des comptes du pouvoir central pour l’exercice 2014.

 

A l’absence d’une frange importante des députés de ‘Opposition qui ont suspendu, depuis vendredi 11 décembre 2015, leur participation aux travaux parlementaires à la suite du désaccord avec la Majorité sur les modalités dans la procédure des motions de défiance (en référence à la motion de défiance initiée par l’Opposition contre le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, La démarche a été étouffée par une autre motion, cette fois-ci « incidentielle » initiée par la Majorité). Pour tous ces motifs, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a interpellé les élus du peuple sur le sens de leur mandat. « Je suis d’avis qu’il est des moments où nous devons, de par cette qualité, nous départir de certaines postures purement partisanes », a-t-il déclaré.

 

Selon Aubin Minaku, c’est légitime que le parti politique cherche à conquérir le pouvoir. Mais un député, quel que soit son camp politique, est déjà détenteur d’un pouvoir qu’il doit exercer, en toute responsabilité, pour le bien du peuple et l’intérêt supérieur de la nation. Ce, évidemment dans les limites de ses prérogatives, a-t-il estimé.

 

« Une mauvaise conjugaison entre les ambitions politiques permanentes de nos partis politiques, d’une part, et, d’autre part, l’exercice de notre mission constitutionnelle, peut nous amener facilement à des situations de tension que nous ne saurions éviter ni gérer », a regretté le speaker de la Chambre basse du Parlement, qui a pris soin de rassurer que la liberté d’expression des députés de l’Opposition au sein de l’hémicycle, n’a jamais été atteinte et, sous son mandat, elle ne lé sera aucun cas et sous aucun prétexte.

 

« Mon rôle est notamment celui de diriger les débats au sein de notre Chambre en toute impartialité et équité. Dans ce sens, il me paraît ainsi indiqué que chacun puisse, dans le respect de son identité politique, respecter les règles du jeu démocratique », a-t-ii expliqué.

 

L’ENGAGEMENT AU DIALOGUE

Auparavant, Aubin Minaku avait, dans son cliché bilantaire, indiqué que la session close avait également inscrit parmi ses priorités la poursuite des réformes législatives nécessaires à la consolidation de l’Etat de droit et à l’amélioration de la gouvernance politique et institutionnelle, économique et sociale, notamment la poursuite de la décentralisation, la répartition équitable des ressources nationales, la réforme du secteur de la justice, l’amélioration du cadre macroéconomique et du climat des affaires, la gestion des ressources naturelles. Aussi, la poursuite de la réforme du secteur de la justice, la lutte contre l’impunité des crimes internationaux et la promotion des droits de l’Homme et des libertés publiques.

 

S’agissant des élections, Aubin Minaku a noté la position de la Chambre basse du Parlement en ces termes: « l’Assemblée nationale a pris bonne note du fait que son excellence M. le président de la République a irréversiblement engagé notre pays sur la voie du dialogue, seul cadre approprié devant nous permettre d’aplanir nos divergences en vue des élections apaisées, de la base au sommet».

 

Au chapitre de la diplomatie parlementaire, parmi les activités menées, Aubin Minaku s’est appesanti sur la participation de la délégation de l’Assemblée nationale, sous sa conduite, à la réunion parlementaire organisée conjointement par l’Union interparlementaire et le Parlement français à Paris, les 5 et 6 décembre 2015, en marge de la 21ème conférence des Etats parties à la Convention des Nations unies sur les changements climatiques.

 

« C’est ici l’occasion de saluer au nom de tous les députés congolais, la conclusion, le 12 décembre, de l’accord de Paris sur le climat, qui traduit les engagements et ambitions des parties dans les efforts de réduction des gaz à effet de serre et d’atténuation des effets du réchauffement climatique », a-t-il déclaré.

 

Par ailleurs, Aubin Minaku a reconnu là perturbation enregistré à l’agenda de la session du fait de longues et âpres consultations politiques entre le bureau et les différents groupes parlementaires à la suite de la double démission du Premier vice-président et du rapporteur de l’Assemblée nationale. « Les matières ou rapports qui n ‘ont pas pu être programmés au cours de la session qui se clôture ce jour seront bien évidemment versés automatiquement dans le calendrier des travaux de notre prochaine session », a-t-il rassuré.

 

Par Pitshou MULUMBA