COMESA : des missions d’experts de l’OCC attestent du retard du pays en matière de normalisation

Mardi 22 mars 2016 - 11:42

En matière de normalisation et de l’intégration économique régionale et internationale, la RDC accuse un retard. Les missions effectuées par les experts de l’OCC au pays comme à l’étranger l’attestent.

 

L’Office congolais de contrôle (OCC) a organisé, le 17 mars 2016 au Cercle Gourmand de Kinshasa, un atelier de restitution des missions effectuées par ses experts en République démocratique du Congo (RDC) et à l’étranger, dans le cadre du projet de mise en œuvre de l’Intégration régionale (PMIR/COMESA).

 

Ces missions portaient sur les enquêtes normatives réalisées dans les entreprises à Kinshasa et en provinces, et sur la participation de ces experts aux Assemblées générales et aux Comités techniques ISO dans le monde, Ces missions font état du retard de la RDC en matière de normalisation et de son intégration économique régionale et internationale.

 

Financé par l’Union européenne (9ème Fonds européen de développement), dans le cadre des Mécanismes d’appui à l’intégration régionale! Facilités d’ajustement (projet PMIR/COMESA), cet atelier de restitution s’est déroulé devant une centaine de participants venant du ministère de l’Industrie, de l’OCC, des entreprises (publiques et privées), des PME...

 

IGNORANCE DES NORMES

Les missions sur les enquêtes normatives menées dans les entreprises à Kinshasa et en provinces de la RDC visaient à vérifier la mise en application dés normes, en général, et celles du COMESA, en particulier, à démontrer aux opérateurs économiques les avantages liés à l’utilisation des normes et à évaluer le besoin réel en aménagement des laboratoires d’analyses physico-chimiques et microbiologiques de l’OCC.

 

De façon générale, «nous avons constaté [lors de ces enquêtes], que peu d’entreprises utilisent les normes et sont informées de l’existence dès normes harmonisées COMESA », a rapporté le chef de département Normalisation adjoint à l’OCC, Désiré Bashidikie Mboso. La majorité d’entre elles ont sollicité l’accompagnement de l’OCC dans la d& marche et dans la formation de leur personnel en Normalisation.

 

Les missions à l’extérieur du pays ont permis aux experts de l’OCC de participer aux Assemblées Générales et aux Comités techniques ISO, dans le cadre des activités de normalisation. Ils ont pris part à la 79ème AG IEC en octobre 2015 en Biélorussie, à la 38ème AG ISO en septembre 2015 en Corée du Sud, à la 21ème AG ARSO en Ethiopie et à 5ème AG AFSEC en mars 2016, en Egypte.

 

ÉCHANGES D’EXPÉRIENCES À L’INTERNATIONAL

Selon M. Gauthier Mpanga Mbuya, chef de division Développement des normes adjoint à l‘OCC, ces Assemblées générales sont des moments d’échange d’expériences, des occasions des travaux de quelques Comités techniques et groupes de travail, des rencontres entre décideurs, chefs d’entreprises pour la facilitation directe des négociations, et des lieux où se définissent les grandes orientations des politiques générales sur la Normalisation.

 

Lors de la 5ème AG de l’AFSEC tenue en Egypte, par exemple, des recommandations ont été faites à tous les pays africains d’utiliser ou d’adopter, si possible, les normes proposées par le « Guide des normes pour l’électrification rurale en Afrique » (publié à cette occasion), pour soutenir les projets et programmes d’électrification pour tous.

 

Une recommandation a également été faite, de recourir à toutes les formes des énergies renouvelables pour soutenir l’hydro-énergie, qui est l’énergie la plus utilisée à ce jour...

 

En Corée du Sud, l’un des objectifs de la participation des experts congolais à l’AG ISO était de prendre langue avec les chargés de cours de normalisation sud-coréen et le responsable de l‘ISO Académie pour échanger autour du contenu des cours dispensés, et analyser les difficultés de la RDC dans la mise en œuvre de la recommandation de l’ISO relative à l’introduction de la normalisation dans les enseignements.

 

CAPITALISER LES NORMES ISO

L’ dernière restitution portait sur la participation des experts congolais aux travaux des Comités techniques de l’organisation internationale de normalisation (ISO) et de l’AFSEC en 2015.

Cette participation avait pour objectif principal de faire entendre la voix de la RDC aux consensus internationaux de chaque norme en élaboration, pour une meilleure capitalisation de ces normes, publiées lors de leur adoption en normes nationales. Des missions ont eu lieu en Finlande, à Hong Kong, en France, en Inde et en République Sud-africaine.

 

Mais la participation de la RDC « se situe encore dans un état embryonnaire », a reconnu le directeur chef de division Développement des normes à l’OCC, M. Adrien Likengelo Babelangi.

 

Pour rappel, seuls les produits répondant aux normes internationales peuvent traverser les frontières nationales pour atteindre de manière compétitive les marchés étrangers, et la richesse d’un pays dépend étroitement de sa capacité à franchir ses propres frontières avec des produits compétitifs. « C’est ainsi que les Nations-unies encouragent surtout nos pays en développement à participer le plus possible aux travaux de formalisation internationale », explique Adrien Likengelo Babelangi.

 

Les pays qui ont répondu à ce appel et qui s’y sont impliqués à fond comme le Brésil, qui compte plus de 3000 Comités miroirs et qui participe aux travaux de pratiquement tous les Comités et sous- comités de l’ISO, ont vu leurs économies décoller.

 

Actuellement, la RDC a adopté 271 normes COMESA harmonisées et adoptées en normes nationales, et n’a mis en place que quinze (15) Comité miroirs nationaux.

Par O. DIOSO