Commune de Kinshasa : trois jeunes trouvés morts dans un cyber café

Vendredi 27 mars 2015 - 10:34

Trois jeunes-gens âgés visiblement d’une trentaine d’années ont été trouvés morts à l’intérieur d’un cyber café situé au croisement des avenues Kasa-Vubu et Croix-Rouge, dans la commune de Kinshasa, hier jeudi 26 mars dans la matinée. Les victimes s’appelaient respectivement Joël Kolela, Faustin Kalala et Héritier Tshimanga.

Bien que les circonstances de cette tragédie ne soient pas encore connues, les témoignages recueillis sur place indiquent qu’un groupe électrogène serait à la base du drame. A en croire les mêmes sources, les disparus travaillaient tous dans ledit cyber, y compris le propriétaire tombé également victime. Ils avaient l’habitude de dormir dans la même pièce une fois le service arrêté. Mais, l’entourage a constaté qu’hier jusqu’à 9 heures, la porte du cyber restait toujours fermée, alors que les clients faisaient des navettes pour savoir à quel moment ils pouvaient commencer à « naviguer ».

Après avoir tenté vainement de les atteindre par leurs téléphones, les habitants des environs ont constaté que leurs numéros sonnaient à l’intérieur de la pièce, sans que personne ne décroche. C’est vers 10 heures qu’ils ont finalement levé l’option d’alerter le poste de police le plus proche.
Peu après, des éléments de la police, assistés de ceux de la police scientifique, en présence des agents de la Croix-Rouge, ont ordonné l’ouverture forcée de la porte du cyber. Hélas, c’était la découverte macabre ! Des corps sans vie étaient étendus sur un lit, torses nus. Un des morts paraissait porter des traces de sang à la bouche. A la première vue, on avait l’impression qu’ils dormaient confortablement et tranquillement ! Mais, ce n’était pas le cas. Ils avaient plutôt changé de monde. C’est ce qui a provoqué l’émoi général dans le quartier. Pleurs, cris, émotion…tout était au rendez-vous.
Une fois l’émotion passée, plusieurs hypothèses ont été émises au sujet de ces décès. Selon la police scientifique, après s’être servis du groupe électrogène pour alimenter leur maison et faire fonctionner les machines pendant l’absence du courant électrique, ils n’auraient pas pris la précaution de le laisser à l’air libre pendant quelque temps, afin de laisser se dissiper la fumée. C’est-à-dire à l’extérieur de la pièce. Voilà ce qui aurait conduit à la mort par asphyxie des trois garçons.
En plus, a constaté la police scientifique, le groupe était toujours connecté mais le réservoir complètement desséché. Et la pièce où le groupe était installé était mal aérée. Il importe de rappeler que ce n’est pas la première fois qu’on assiste à de tels accidents mortels. Les cas sont légion dans la capitale. Les violons s’accordent pour dire que c’est l’absence de l’énergie électrique qui amène le plus souvent ce type d’accidents.
Concernant ce drame, les habitants du quartier ont indiqué que ça fait plus d’un mois qu’ils ont un sérieux problème d’électricité. Cette dernière ne se rétablit que vers 23h pour repartir à 5 heures. Et cette situation est observée dans presque toutes les communes de la capitale.
Il est temps que les services compétents et les vendeurs des groupes électrogènes lancent des campagnes de sensibilisation pour informer suffisamment le public sur l’utilisation desdits groupes, de façon à éviter que ces accidents se reproduisent.
Les enquêtes sont en cours pour déterminer les causes réelles de la mort des trois jeunes gens emportés en plein sommeil. Leurs corps ont été acheminés à la morgue de l’hôpital général de Kinshasa, ex-Mama Yemo. On rappelle qu’en dehors de leur activité commerciale commune, ils appartenaient à l’église Cité Béthel, extension de la commune de Kinshasa. Héritier Tshimanga était Secrétaire de la Coordination nationale de la Jeunesse de Kinshasa.
Perside DIAWAKU