Depuis le week-end dernier, les scènes de violence redoublent d’ardeur dans la commune de Ngaba. A la base de cette situation, les jeunes brigands appelés communément ’’kuluna’’. Ces derniers sèment la terreur au point qu’il est actuellement difficile de circuler librement dans cette municipalité au-delà de 22 heures.
Habillés généralement en noir et munis des machettes, ils se dissimulent dans des coins de rue isolés aux heures tardives. Là, ils tendent des embuscades aux paisibles citoyens de passage dans ces lieux obscurs. Violents, rapides, ils surgissent de leurs cachettes et interceptent leurs cibles qu’ils malmènent sans pitié. Ils n’hésitent pas à dépouiller les passants de tout ce dont ils disposent de valeur. La moindre résistance de la part de la victime l’expose à une prise par force et à une scène tragique.
Lorsqu’ils tombent sur un passant la nuit, ces brigands s’empressent de lui vider les poches. Ils cherchent avant tout à lui ravir le téléphone portable et le porte-monnaie. Malheur à ceux sur qui ils ne trouvent même pas un seul billet de banque. Très souvent, ces derniers ont le malheur d’être dépiécés.
Recourant généralement à leurs machettes ou à bien d’autres armes blanches, ils blessent leurs proies sur le visage ou tranchent carrément les bras ou la jambe.
ATTAQUE SURPRISE
Le dernier en date, c’est le cas de M. Jean K., agressé dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 août sur l’avenue Kanioka, aux abords de la commune de Lemba. Ce dernier revenait du travail lorsqu’il vit surgir trois brigands, de noir vêtus. Effrayé par ces jeunes armés jusqu’aux dents, ce quinquagénaire s’est mis à hurler de toutes ses forces. Imperturbables, ces gangsters n’ont pas bougé d’un iota.
Au contraire, ils ont tenté d’extorquer de l’argent que ce passant détenait dans son sac. La victime venait, en fait, de retirer ce fonds pour aller acheter des fournitures scolaires pour ses trois enfants. Impuissants, les habitants de maisons environnantes n’ont pas pu lui venir en aide face à ces agresseurs munis des machettes, des bouteilles en verre et des morceaux de métal. Pas du tout inquiétés, ces inciviques lui ont arraché son téléphone portable et son sac à main dans lequel se trouvaient l’argent et d’autres biens de valeur, avant de s’enfouir.
PLAINTE
"Je rentrais du travail quand ces trois jeunes hommes ont surgi du noir, relate Jean K. En venant en face de moi, ils m’avaient complètement barré la route. Celui qui était au milieu m’a poussé violement. Puis, ils m’ont encerclé. Je me suis mis à crier, mais personne n’est venu à ma rescousse".
"Celui qui était en face s’est activé à m’arracher le sac, alors que les deux autres m’introduisaient les mains dans les poches, poursuit-il. Comme je résistais pour lâcher le sac, ils se sont mis à me tabasser. Finalement, je les ai laissés tout prendre. Ils m’ont arraché le téléphone et le sac dans lequel se trouvaient 120 dollars américains, 70.000 francs congolais (environ 80 dollars Us), ainsi que mes cartes d’identité et quelques documents du travail. Je regrette amèrement, parce que ce fonds, trouvé d’ailleurs difficilement, était destiné à acheter des fournitures scolaires pour mes trois enfants".
PROTESTATIONS
La population de Ngaba et de Makala se plaint de cette situation macabre. Car, des tels cas deviennent récurrents dans ces communes. "Depuis début août, la situation sécuritaire s’est sensiblement dégradée à Ngaba, devenant pire qu’avant le lancement de l’opération ’’Likofi’’, qui a eu le mérite de freiner l’élan de ces jeunes brigands à Kinshasa", nous a rapporté une dame rencontrée aux abords de l’avenue de l’Université.
"Le samedi dernier, un autre homme avait été cruellement tabassé. Il avait croisé sur son parcours un groupe de cinq assaillants, alors qu’il revenait d’une fête avec sa femme. Ces brigands ont, à tour de rôle, violer sa femme en sa présence", déplore notre interlocutrice.
Face à cette situation, les habitants de cette contrée tirent la sonnette d’alarme. Ils demandent aux autorités compétentes de prendre des mesures qui s’imposent. Ils suggèrent entre autres la multiplication des postes de police, et réclament que les patrouilles deviennent régulières dans cette zone. Orly-Darel NGIAMBUKULU Correspondance particulière