Coupable implication européenne dans le glissement de Kabila : Une tricherie CENI – Gemalto

Lundi 12 septembre 2016 - 13:01
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Plus de doute. La MP a géré de bout en bout le projet du glissement. Un sénateur, en vogue dans la MP, a approché, au nom et pour le compte de la Céni la firme hollandaise, Gemalto, La Céni a été chargée de brouiller les pistes pour rendre presqu’inévitable le glissement du cycle électoral. Avec Gemalto, c’est aussi l’Union européenne qui tend à être éclaboussée par cette maffia à grande échelle.

 

Le projet de glissement du cycle électoral a été sérieusement mûri au sein de la Majorité présidentielle (M P). La firme hollandaise qui a gagné le marché de fourniture des kits d’enrôlement à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est au cœur d’un scandale qui implique à la fois la centrale électorale et la Majorité présidentielle. Gemalto copine avec la Majorité présidentielle depuis un bon bout de temps avec la complicité active de la Céni. Les preuves accablantes dans des échanges de correspondances (cft Fac similé) ne laissent planer aucun doute sur les accointances entre ces trois parties en présence.

 

A quel titre un sénateur MP a fait à plusieurs reprises le déplacement de Paris pour négocier, au nom et pour le compte de la Céni, avec Gemalto ? Laquelle paraît, aujourd’hui, avoir joué le rôle de support technique .à la famille politique du chef de l’Etat.

Pourquoi le fameux sénateur MP a-t-il été invité par la filiale africaine de Gemalto en lieu et place des experts de la Céni ? Ceci pourrait expliquer cela!

A la Céni, des langues tardent à se délier face a ce qui paraît comme un plan de longue date, sérieusement mûri par la majorité au pouvoir, grâce au silence du leadership de la centrale électorale qui ne peut nier ses accointances autant avec la MP qu’avec Gemalto, fière d’avoir gagné un jackpot.

 

DE L’ARROGANCE À LA CUPIDITE

 

Sur son site Internet, Gemalto annonçait le 4 juillet 2016 que la « République démocratique du Congo choisit la solution d’enregistrement mobile de Gemalto pour assurer des élections équitables ». Quelle arrogance pour une entreprise qui n’a pas opéré dans les règles?

Pour avoir gagné en toute innocence le marché de fourniture des kits électoraux à la Céni, cette société très cupide n’est pas aussi innocente qu’on l’aurait cru. Elle a trempé jusqu’au bout dans le plan macabre du glissement auquel s’accroche toujours la famille politique du chef de l’Etat.

 

Portée par le août du lucre, Gemalto a, sans doute, joué le jeu de la MP en se rendant coupable de pratiques peu recommandables dans la conclusion des marchés publics. Cela du fait d’avoir été en intelligence avec l’une des parties aux élections, à savoir la Majorité présidentielle. Des sources diplomatiques généralement bien informées sont formelles à ce sujet.

 

Qu’un sénateur de la MP ait servi d’intermédiaire entre Gemalto et la Céni, l’intermédiation laisse un champ libre à une pratique maffieuse. Car, la Céni pouvait bien se charger de suivre ce marché en amont et en aval. Pour ce cas précis, le sénateur est allé jusqu’à se substituer au président de la Céni. Et la firme Gemalto a pleinement joué le jeu. Un fait avéré de délit d’initié que l’Union européenne devait sanctionner si elle veut se laver de cet opprobre.

DES PREUVES DE COMPROMISSION

Dans un courrier daté du 27 janvier 2016, ce sénateur, très impliqué en ce temps de dialogue au sein de la MP, a été l’invité spécial de Gemalto en France. Sur son identité, tout comme le motif de son voyage, nos sources ont préféré se taire, entretenant davantage le mystère. Tout ce qu’on peut retenir de cette correspondance est que le sénateur était en contact étroit avec un émissaire de Gemalto à Kinshasa, le nommé Kaleh Kalembwe Kangoi. Et l’ordre du jour de la visite du sénateur à Paris Meudon, les l et 2 février 2016, portait sur « la présentation générale de Gemalto, de nos produits et solutions dans le domaine de la sécurisation de l’identité et de la biométrie électorale, le partage de l’expérience de Gemalto dans la conduite des projets de glande envergure dans ce domaine, et nos propositions pour la République démocratique du Congo ».

Puis, le 22 février 2016, une deuxième correspondance tombe sur la table de l’illustre sénateur MP, à en croire cette fois-ci des diplomates occidentaux. Cette deuxième rencontre, avait pour but e le mettre en contact avec « des responsables du département des programmes gouvernementaux ». Une réunion qualifiée d’importante» 1 Dans toutes ses démarches, le sénateur MP a entièrement engagé la Céni, alors qu’il n’en portait aucune qualité. Au nom de la MP, il s’est donc permis d’engager la centrale électorale jusqu’à conclure avec Gemalto. L’appel d’offres lancé et avalise par la suite par le BCECO n’était donc qu’un paravent. En réalité, c’est à Paris qu’ont été conclues entre janvier et février 2016 toutes les discussions.

 

LA CÉNI PRISE LA MAIN DANS LE SAC

Le pan de voile qui vient d’être levé montre à quel point la Céni travaille en parfaite intelligence et en synchronisation intime avec la MP. Le 10 février 2016, la Céni avait porté son choix sur Gemalto pour lui fournir des kits.

Inscrits totalement dans la logique du glissement du calendrier électoral, les animateurs de la Céni ont « volontairement» omis d’inscrire dans l’appel d’offres que les données de base de ZETES pouvaient être prises en compte. Une économie substantielle de temps aurait été enregistrée par cette simple opération.

Dans la mesure où Gemalto ne partirait pas du néant, mais d’une base de données accumulées depuis 2006 puis 2011.

 

Pour rappel, c’est en se servant de la base de données fournies par ZETES entre 2006 et 2011 que les experts de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) ont donc jugé réalisable les élections en 2016.

Pour rendre le plus élastique possible les opérations d’enrôlement des électeurs, la Céni a ignoré - en toute connaissance de cause, les données de ZETES - en vue de garantir sur le plan technique te glissement du calendrier électoral en faveur de la MP.

 

Pire, la Céni a poussé la complaisance à l’extrême, en acceptant le principe d’une livraison à dose homéopathique des kits électoraux. Avec un plan de livraison étalé sur plusieurs mis, la Céni capitalise son option du glissement avec une précaution supplémentaire. Les données ZETES pour lesquelles la République a investi des millions de dollars américains vont être jetées dans la poubelle par la volonté de la Ceni et de ses commanditaires.

A tout prendre, les animateurs de la Céni ne pourraient jamais se contenter de dénégations d’autant plus qu’en face de l’exigence constitutionnelle de tenir les délais dans l’organisation de la présidentielle, il leur était imposé de ne prendre aucun engagement qui irait au-delà de l’échéance prévue dans la Constitution. En l’ayant imaginé voire levé unilatéralement l’option de le faire à travers l’offre de fourniture, la responsabilité de ces animateurs est engagée sans aucun doute.

 

L’invitation au sénateur MP par la firme qui pilote l’enregistrement des électeurs vient mettre un terme au doute qui subsistait encore.sur l’inféodation de la Céni à l’une des parties congolaises au processus électoral. De bout en bout, la MP a minutieusement préparé le glissement. Apparemment, le dialogue n’y changerait rien.

 

L’UNION EUROPENNE INTERPELLEE

Il est étonnant de constater que l’Union européenne qui multiplie des déclarations et communiqués en vue d’élections conformes aux délais constitutionnels ne s’encombre pas d’inviter les entreprises à ne point fouler aux pieds les principes qu’elle défend. Des contradictions qui cachent un malaise ou des compromissions à des niveaux divers.

 

L’UE est donc dans l’obligation de rappeler à l’ordre Gemalto qui s’est investie totalement dans une entreprise qui ne tient pas compte de principes défendus par sa politique étrangère. Comment l’UE peut- elle accepter de donner une prime aux fossoyeurs du processus électoral en RDC ? Là est toute la question sur la duplicité des langages diplomatiques qui soutiennent publiquement une chose alors que dans la pratique c’est tout le contraire.

Par ailleurs, dans ce jeu subtil de passe-passe, ou de cache-cache, ZETES s’est vu attribuer le juteux marché des passeports en contrepartie de « l’oubli» du marché des élections en RDC, selon des sources diplomatiques de Kinshasa.

Le Potentiel