D. Mukwege au parlement européen : "Ceux qui ont été sanctionnés en RDC, ne l'ont pas été sans raisons. Lever ces sanctions veut dire qu'elles deviennent prescriptibles"

Vendredi 30 novembre 2018 - 09:50
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Devant le parlement européen, le prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege s'est insurgé jeudi 29 novembre dernier contre une probable levée des sanctions de l'Union Européenne infligées à certaines autorités de la République Démocratique du Congo, telle que prônée par Louis Michel.

Pour Denis Mukwege, ces sanctions n'ont pas été prises sans fondements. Il y a selon lui, des éléments qui prouvent que ces personnalités ont commis des crimes au pays.

"Les sanctions lorsqu'elles sont faites, elles se sont sur base des éléments. Elles sont tout simplement pour faire une prévention par rapport à des crimes qui ont été commis. Et ceux qui ont été sanctionnés en République Démocratique du Congo, ne l'ont pas été sans raison. Il y a un filet d'argument qui montre très bien que ces personnes si elles ne peuvent pas être reprochées par leur État, au moins vos États ont pris la responsabilité de les mettre en quelque sorte hors d'état de nuire", a déclaré D. Mukwege.

Le docteur Denis Mukwege estime en outre que lever ces sanctions sous-entend en quelque sorte, permettre à ces crimes d'être commis.

"Et quand les sanctions sont demandées d'être levées, ça veut dire que ces crimes deviennent prescriptibles", conclut l'unique prix Nobel de la paix de l'histoire de la République Démocratique du Congo.

D'après Paul Sapu, activiste des droits de l'homme, l'ancien vice Premier ministre belge Louis Michel fait du lobbying pour pousser l'Union européenne à lever les sanctions prises contre les autorités congolaises.

Pour rappel, plusieurs personnalités de la RDC dont Ramazani Shadary, Lambert Mende, Célestin Kanyama, John Numbi ont été sanctionnées par l’Union Européenne en 2017 pour notamment entrave aux principes démocratiques, violations des libertés et droits de citoyens…

Ces sanctions sont constituées du gel des avoirs et de la restriction des visas. Elles ont été reconduites récemment pour une année par l’Union Européenne et les USA.

Jephté Kitsita