* A n’en point douter, dans les prochains jours, le paysage politique congolais connaîtra, sinon un tsunami, du moins une recomposition comme en 2006.
Les alliances se font et défont. C’est ce qui se passe généralement à l’approche de nouveaux enjeux politiques. Ce sera sans doute le cas lors des élections prévues en 2015 et 2016, surtout la présidentielle. Car, dans certains milieux de la Majorité présidentielle et alliés, l’heure est désormais aux stratégies à mettre en place au cas où Joseph Kabila ne serait plus dans la course. Les grandes manœuvres commencent déjà dans les coulisses avant que de nouvelles alliances soient annoncées. Mais, sur quoi porteront ces alliances ? Cette question fondamentale au sein d’un regroupement politique taraude l’esprit de plusieurs acteurs politiques déterminés à corriger les erreurs consistant à ce que des poids légers se disputent des dividendes politiques au même titre que des poids lourds.
Il n’y a quasiment plus de doute. Le paysage politique va connaître sinon un tsunami, du moins de grandes mutations. Dans la perspective des élections, et il n’est pas nécessaire d’être devin pour le comprendre, les compteurs sont remis à zéro. Car, au moment où la législature se termine, où le quinquennat tire à sa fin, de nouvelles alliances sont en gestation dans plusieurs milieux politiques pour déterminer avec qui aller aux élections. Démarche tout à fait normale en politique, surtout lorsqu’on tire les leçons du passé en vue d’envisager l’avenir avec confiance. On comprend pourquoi par exemple une autre plateforme se concocte déjà au sein de la Majorité. En dehors de cette initiative, d’autres regroupements sont également en gestation en vue de mêmes objectifs, à savoir les prochaines élections en RDC.
LA NOUVELLE DONNE CONCERNE LA MAJORITE ET L’OPPOSITION
Il ressort du recoupement des informations glanées ça et là, qu’il faudra s’attendre à une recomposition du paysage politique congolais. Car, dans un pays, la RDC en l’occurrence, où l’idéologie n’est pas le facteur clivant le plus déterminant, d’autres paramètres doivent en tout cas être pris en compte. C’est notamment le cas de l’ancrage sociologique ou de l’emprise sur une province ou un groupe de provinces qui peuvent constituer les termes de la nouvelle alliance. C’est ce qui justifie d’ailleurs que des rapprochements se fassent dans tous les sens. En d’autres termes, ne peuvent s’associer que ceux des partis politiques ayant réellement pignon sur rue dans l’attente de vrais résultats politiques. Ce qui permettrait, par exemple, de partager le pouvoir après une victoire méritée lors des élections.
Au lieu de convier à la même table même ceux qui n’auront, in fine, été d’aucune utilité sur le terrain. On a vu, lors de deux législatures, des partis politiques ayant remporté beaucoup de sièges à l’Assemblée nationale se partager le pouvoir avec des formations n’ayant qu’un siège symbolique ou quelques rares sièges. Or, ce genre de partage crée des déséquilibres et frustrent ceux qui se sont battus bec et ongles et qui ont remporté des résultats probants. La récompense devrait pourtant se faire à juste titre, c’est-à-dire au prorata des résultats engrangés afin que ceux qui n’auront mérité de la lutte apprennent à réaliser le même score que les autres pour ainsi goûter aux délices du pouvoir. C’est cette note d’insatisfaction qui pousse certains partis à mettre l’accent sur la nature de nouvelles alliances politiques.
LE COMPTEUR DES ACCORDS REMIS A ZERO, VIVEMENT DES NOUVELLES ALLIANCES
La Majorité présidentielle et alliés, dans sa configuration politique actuelle, pourra connaître quelques bouleversements. Il ne sera pas étonnant de voir par exemple, à cette allure, le Parti lumumbiste unifié (PALU) prendre la tête d’une coalition et le PPRD cornaquer un tout autre regroupement politique, l’UDPS faire de même … quitte à se retrouver par après. C’est dire que les grandes manœuvres politiques ont déjà commencé même si, au stade actuel, aucune annonce n’est à l’affiche. C’est dire que même la Majorité présidentielle et alliés, dans sa configuration actuelle, ne peut résister à la nouvelle donne à venir. On est à l’heure de vrais calculs politiques basés sur ce que les uns et les autres peuvent concrètement apporter au-delà des discours et autres étalages sans intérêt manifeste.
C’est dans ce cadre qu’on ne voit pas comment, par exemple, un parti politique ayant pignon sur rue comme le PALU se résoudre à continuer à jouer le rôle d’appendice d’une Majorité où des partis sans base réelle sont susceptibles de le contrarier, de le bousculer. Pourtant, le parti d’Antoine Gizenga Fundji, fort de son ancrage sociologique dans l’ex province de Léopoldville (Bandundu, Kinshasa, Bas-Congo) pourrait se poser en pivot autour duquel se construirait une alliance. Déjà, dans certains cercles politiques, y compris au sein de la Majorité, des contacts se nouent, des négociations se mènent dans l’optique de la recomposition à venir. A n’en point douter, dans les prochains jours, le paysage politique congolais connaîtra, sinon big-bang, du moins un remodelage sur des bases nouvelles.
L’HEURE DU GRAND JEU POLITIQUE A SONNE EN RDC
Au fur et à mesure que l’on s’approche des élections, surtout de la présidentielle, l’heure du grand jeu a sonné en RDC. Car, la question la plus importante, c’est celle de savoir au cas où Joseph Kabila ne serait pas partant, sur qui miser. Et avant de chercher à connaître l’oiseau rare, il faut d’abord savoir comment l’attraper et avec quels chasseurs dans la forêt. Or, logiquement, plusieurs candidatures peuvent être de la partie quitte à savoir, en fin de compte, quel candidat présenter dans la course en vue de remporter la victoire. C’est là que le choix des partenaires s’avère plus que jamais important et même déterminant. Il ne s’agit pas de faire de la simple figuration, mais de lutter avec des combattants dignes de ce nom pour espérer faire une bonne affaire. On comprend mieux pourquoi des alliances doivent se baser sur des partis avec des cases réelles.
Raison pour laquelle, les alliances doivent être dictées, non par des enjeux politiques d’hier, mais sur de nouveaux enjeux. Car, il est question de voir qui peut apporter quoi dans la coalition à mettre en place. Car, si Joseph Kabila n’est pas le cheval de bataille de ce qu’on appelle sa famille politique, il faudra s’attendre à ce que l’Opposition s’essaie, une fois de plus, dans l’alternative crédible par rapport au pouvoir actuel. Le combat ne sera pas, dans ce cas de figure, ce qu’il a été en 2011, mais bien plus que cela. Or, qui veut aller loin, doit ménager sa monture, renseigne un vieil adage. M. M.