Débat à la CCBCL sur des pistes pour la libéralisation du marché de l’assurance

Mercredi 4 novembre 2015 - 11:09

A partir du 17 mars 2016, le marché de l’assurance sera libéralisé en RD Congo. Du coup, la Société nationale d’assurance (Sonas) perdra le monopole qu’elle détient depuis plus de 40 ans. Comment les choses se passeront-elles après cette réforme du secteur des assurances ? La matière a fait l’objet d’un débat au cours du déjeuner-conférence organisé par la Chambre de commerce belgo-congolaise-luxembourgeoise (CCBCL).

 

Comment sera organisé le marché de l’assurance après le 17 mars 2016, date- buttoir pour l‘entrée en vigueur du nouveau Code qui cor’isacre1a libéralisation des assurances en RD Congo?

C’est pour répondre à cette préoccupation que la Chambre de commerce belgo-congolaise-luxembourgebise (CCBCL) a organisé, le mardi 3 novembre 2015 au restaurant Le Majestic River, un déjeuner-conférence sur le thème « le marché de l’assurance en RD Congo ».

 

Sous la modération du président de la Chambre, Philippe Falesse, et en présence de l’ambassadeur du Royaume de Belgique, Michel Latschenko, deux orateurs avaient éclairé les hommes d’affaires et autres investisseurs membres de la Chambre à ces assises, à savoir le directeur général du courtier d’assurances ORBIS, Valéry Safarian, et le représentant de l’IMOAF, Alex Mena.

 

Mais avant leurs interventions, l’ambassadeur de Belgique a salué la mémoire de son prédécesseur, Johan Swinnen décédé en Belgique. Puis il a souligné l’importance d’un tel débat sur l’assurance, un secteur aussi capitale pour tout pays qui tient à son investissement. « Si les investisseurs  doivent venir dans ce pays (Ndlr RDC) II leur faut une confiance au système bancaire et une assurance fiables », a-t-il déclaré.

Le premier intervenant, Valéry Safarian, a exposé sur les enjeux de la libéralisation du secteur des assurances en RDC, ses étapes à venir, ses défis. Il a rappelé que selon les prescrits de la loi, le code des assurances entre en vigueur le 17 mars 2016 et, à cette date, la Sonas perd automatiquement son monopole.

 

LIBÉRALISER, OUI MAIS …

 

Mais il y a des préalables. Il faut que le gouvernement dispos*des décrets et arrêtés relatifs à la création, l’organisation et le fonctionnement des institutions. L’urgence, c’est notamment la mise en place de l’Autorité de régulation du Code des assurances (ARCA). Cet expert a également relevé les défis qui attendent les futurs assureurs, à savoir l’appréhension du marché des assurances en RDC. Il s’agit prioritairement de la compréhension du marché congolais et de sa législation.

 

Dans sa conférence, Alex Mena s’est appesanti sur le marché de l’assurance en RDC. En quatre étapes, l’orateur a parlé de l’organisation, des branches commercialisées, les statistiques et des problèmes qui se posent sur le marché congolais.

 

De l’organisation, Mena a souligné que jusqu’à présent la Sonas garde son monopole. C’est elle l’assureur le régulateur et le contrôleur. Quant aux branches commercialisées, il se dégage que la branche « vie » est couverte à très faible proportion (l%) tandis que la branche dommage couvre 99%.

Cet expert a énuméré quelques problèmes qui se posent sur le marché congolais. Selon lui, à ce jour, la Sonas n’est pas capable de couvrir de grands risques. Pour cela, a-t-il indiqué, elle a signé des accords avec des courtiers, surtout vis-à-vis des marchés extérieurs.

 

Voilà autant d’enjeux qui ont fait que pour bien assurer, il faut libéraliser le marché. C’est ce qui a été fait et Va se matérialiser au mois de mars 2016. « Malheureusement, la loi reste muette sur certaines questions », a déploré Alex Mena. Or il faut des mesures d’accompagnement. Mai il sa fait qu’à quatre mois de la date-buttoir, rien n’est fait. « Il y a inquiétude », dit l’expert de l’IMOAF. Le temps de mettre en place l’Autorité de régulation du Code des assurances, de former des agents... Au gouvernement d’agir, en plaçant des gens non seulement compétents, mais surtout intègres.

 

Par RICH NGAPI