DELABREE PAR DES NIDS-DE-POULE L’AVENUE BOKASA SE MEURT

Vendredi 10 juillet 2015 - 06:31

L’avenue Bokasa se meurt. Frontière artificielle qui sépare les communes de Kinshasa et de Barumbu, cette artère principale est impraticable aujourd’hui dans son tronçon compris entre les avenues Kabambare et Commerce. Fréquents sur cet axe, les automobilistes désireux de se rendre au centre-ville ont du mal à se frayer un passage dans cette route à sens unique.

Sur l’avenue Bokassa, les transporteurs n’ont pas seulement à affronter les nids-de-poule. Ils ont aussi à franchir des lacs artificiels dont le nombre s’accroît même au plus fort de la saison sèche. Surtout au niveau du croisement Commerce-Bokassa. Cette situation inquiète les conducteurs et bien d’autres usagers de cette voie vitale de la capitale congolaise.
Aux abois, les vendeurs environnants déplorent le fait que le gouvernement congolais ne fait pas le suivi des travaux qu’il confie aux constructeurs des routes. Qu’il s’agisse des entrepreneurs nationaux tout comme des expatriés. C’est ainsi que chaque fois qu’on réhabilite ce tronçon, des trous béants réapparaissent aussitôt.
"Ce n’est pas du tout responsable !", lâche un habitant du quartier que nous avons rencontré aux environs de l’avenue Croix-Rouge, dans la commune de Barumbu. Selon lui, il faut un engagement ferme de la part du gouvernement pour que le budget prévu pour la réhabilitation de cette artère soit utilisé à bon escient. Et que ce fonds permette de mettre un terme à la détérioration constatée chaque année sur ce tronçon.

DES ACROBATIES POUR ATTEINDRE LA VILLE
Croisée aux abords de l’avenue Kigoma, dans la commune de Kinshasa, une vendeuse des produits alimentaires, la trentaine révolue, nous a laissé entendre qu’elle ne sait plus vendre normalement depuis que cette route est abîmée. "Les transporteurs sont obligés de faire des acrobaties pour atteindre le centre-ville. Et les passagers se sentent contraints de suivre ce mouvement. Ce qui nous rend la tache difficile", se plaint-elle.
Au croisement des avenues du Commerce et Bokasa, les usagers de cette route assistent impuissants à la prolifération des lacs artificiels. Ils ne comprennent pas d’où viennent les eaux qui remplissent ces différents trous béants pendant la saison sèche. Certains pensent que ces eaux proviennent des égouts des maisons environnantes qui auraient certainement débordé. Une scène désolante en plein centre-ville de Kinshasa.

REGRET DES CONDUCTEURS
"Il y a donc nécessité de prendre en compte la réhabilitation de ce tronçon d’intérêt capital pour permettre au paisible congolais de circuler aisément. Il ne faudrait pas continuer à dépenser de l’argent du trésor public chaque année pour un travail qui ne s’avère pas du tout efficace. Il est désolant de voir des travaux de réhabilitation durer au delà de cinq ans pendant qu’il y a des communes qui ne disposent pas encore d’avenues asphaltées", martèle un chauffeur de bus "207".
"Le mauvais état de cette route ne nous permet pas de bien travailler. Nous avons des pannes chaque jour et cela nous coute très cher", regrette ce conducteur kinois. Mathy MUSAU