Des éléments du sous-commissariat de Makala terrorisent les garages de motos de Kimbanseke

Jeudi 15 octobre 2015 - 15:41

Alors que les pannes de motos se multiplient à Kinshasa, et que les réparateurs de ces engins sont très sollicités, à Kimbanseke, quelques garages de motocyclettes ne font plus recette. Et ce, depuis le mois de septembre dernier.

A la base de cette situation déplorable, comme l’ont fait savoir quelques mécaniciens de ces «deux roues », une enquête menée par des éléments du sous-commissariat de Makala dans la commune de Kimbanseke, dont on laisse entendre qu’elle a été inventée pour tracasser les réparateurs.

 

L’une des victimes de cette arnaque, Hugo Diambanzulua Ntemo, garagiste de son état, est aujourd’hui inconsolable. Ce jeune entrepreneur qui a donné des emplois à quelques jeunes mécaniciens de motos de Kimbanseke, est menacé par des éléments du poste de police de Makala, après qu’une équipe conduite par le sous-commissaire principal Kiala ait opéré une saisie de trois motos prétendues volées, dans le pur style hollywoodien. Sans remise à Hugo Diambanzulua, un procès- verbal de saisie d’objets et sans le confronter aux prétendus propriétaires des motos volées.

 

Et l’on comprendra bien pourquoi. Appréhendé devant ses clients et des badauds et jeté dans le coffre arrière d’une voiture taxi, il a été acheminé au container du sous-commissariat de Makala où il sera violemment torturé, afin qu’il avoue ce qu’il n’a pas commis comme crime. Il a beau crier son innocence, le sous-commissaire Kiala et ses hommes se sont acharnés sur le pauvre réparateur des motos et ont pu arracher des « aveux » sous tortures.

Et comment ? Bras solidement ligotés, pieds suspendus au plafond, tête en bas, il sera assené de violents coups de poings et de pieds sur tout le corps, comme en témoignent les cicatrices de blessures causées par la corde. Ce n’est pas tout. C’est dans cette position inconfortable qu’on l’interrogeait. Imaginez alors les douleurs atroces qu’il ressentait et c’est pour en être délivré qu’il a lâché...

 

Pour s’en sortir de cet enfer, Hugo. Diambanzulua a dû payer par la suite, une amende de 41.0 dollars dont 100 dollars ont été versés dans le compte Tigo cash du sous-commissaire Kiala et la différence remise en mains propres, sans une quittance. Ce 13 septembre 2015, il était 23 H 29’.

 

Le calvaire de cet infortuné réparateur des motos, comme il faudrait le relever, a également enregistré l’extorsion de ses deux téléphones portables. Un Samsung Galaxie A5 et un Nokia double sim, ainsi que trois motos de marque Boxer.

 

Pour ces extorsions et tortures, il a saisi l’auditorat militaire

 

Cette affaire qui illustre le mauvais comportement de certains policiers dans l’exercice de leurs missions, fait coule aujourd’hui beaucoup d’encre et de salive. Quelques activistes de droits de l’homme choqués par ces violations massives de droits humains, ont conseillé à Hugo Diambanzulua de saisir l’Auditorat militaire de garnison de la Gombe, afin que les policiers du poste de Makala, auteurs de ces extorsions et tortures, puissent en répondre devant la justice.

Son avocat a cherché à s’imprégner de ce dossier, mais en vain. On ne lui a  pas laissé la tâche facile. Pourtant, la Constitution encore en vigueur reconnaît à toute personne présentée devant la justice, la présomption d’innocence, et le droit d’être assistée par son avocat. C’est comme si pour ce jeune homme, le fait d’avoir reçu de ses clients, des motos à réparer, fait de lui un malfaiteur. Telle est la nouvelle prévention mise au point par les éléments du sous-commissariat de Makala.

Incompréhensible est le fait que les propriétaires des motos extorquées existent.

Certains détiennent leurs titres de propriété et sont prêts à venir se défendre devant la justice.

 

Voilà pourquoi en priorité, l’Auditorat militaire de garnison de la Gombe ferait oeuvre utile d’instruire l’affaire de tortures corporelles et morales infligées à la victime Hugo Diambanzulua, quand on sait qu’il s’est fait soigner par ses propres moyens, avant d’examiner le cas des extorsions de la somme de 410 dollars et de deux téléphones Samsung et Nokia. Aucun texte de loi n’autorise aux policiers d’agir de la sorte, sans encourir des poursuites judiciaires. Ce sont de tels cas qui intéressent l’inspection générale de la Police nationale congolaise, au moment où elle est déterminée à lutter contre les antivaleurs jadis décriées, surtout avec le vent de la réforme de la police.

 

Que de tels cas demeurent impunis ne peut que rassurer une certaine opinion sur l’indiscipline qui réapparaît sournoisement et des crimes qui se commettent à l’abri des regards dans certains postes de police.

Affaire à suivre !

 

Par J.R.T.

 

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