Détournement des salaires des fonctionnaires : les députés nationaux interpellés

Vendredi 22 mai 2015 - 15:42

Selon les résultats d’une enquête publiés par radiookapi.net, plus de 185000 USD sont prélevés chaque mois sur la paie des fonctionnaires de l’Etat en République Démocratique du. Congo par un réseau mafieux.
La source affirme que 42% d’enquêtés, soit 151 sur un total de 352, souhaitent voir les auteurs de ce détournement jugés et condamnés par des instances judiciaires compétentes existantes.
31%, soit 111 enquêtés, soutiennent que les détourneurs restent impunis, tandis que 27%, soit 100 enquêtés, réclament la mise en place d’un mécanisme de lutte contre le détournement des fonds publics.

A la lumière des résultats de cette enquête, les analystes notent que les enquêtés favorables à l’impunité des responsables du détournement ont bien sûr le droit de s’exprimer librement. Néanmoins, ces enquêtés donnent la nette impression qu’ils peuvent, d’une manière ou d’une autre, se retrouver parmi les personnes impliquées dans ces actes d’incivisme.

Par ailleurs, la mise sur pieds d’un mécanisme de lutte contre le détournement des fonds de l’Etat ne semble pas, à l’heure actuelle, un impératif inévitable dans le contexte de la République Démocratique du Congo marqué par une floraison de services publics, dont certains n’ont pour mission réelle que de donner du travail aux partisans de telle ou telle famille politique, alors que le Trésor public ne dispose pas de moyens suffisants pour rémunérer tous les animateurs de ces services et répondre aux aspirations profondes de la population.

A ce point de vue, l’argument avancé par les enquêtés favorables aux jugements et condamnation des détourneurs des deniers publics par les instantes existantes reste probant. Les députés nationaux ont donc le devoir de se saisir de ce dossier dans le cadre du contrôle parlementaire, en vue d’appeler les membres du gouvernement de la République et les responsables des services publics, ayant en charge la gestion de la paie des fonctionnaires de l’Etat, à éclairer la représentation nationale sur cette question.

C’est dire que les élus du peuple, particulièrement ceux appartenant à l’Opposition politique, ont intérêt à faire davantage pression sur le pouvoir en place pour que les recommandations adressées au gouvernement de la République soient appliquées et que les motions de défiance initiées contre les membres de l’exécutif national ne soient plus bloquées sans motif valable.

Par Marcel Tshishiku