Dialogue : tirs croisés sur Edem Kodjo

Mercredi 13 avril 2016 - 11:05
Image

Disparu des « écrans » depuis le mois de janvier 2016, après sa mission de consultation des parties prenantes au Dialogue, à partir de Kinshasa, et donné malade pendant un certain temps, Edem Kodjo a refait surface au milieu de la semaine dernière, dans sa peau de « Facilitateur » attitré de ce forum. Le lundi 11 avril, il a confirmé la tenue de ce forum et annoncé la mise en place de son Comité préparatoire avant la fin de cette semaine.

Depuis lors, l’ancien Secrétaire général de l’ex-OUA (Organisation de l’Unité Africaine) et Premier ministre honoraire du Togo fait l’objet des tirs croisés sur la scène politique congolaise.

 

On retient au moins que les deux méga-sensibilités politiques congolaises, à savoir la Majorité Présidentielle et l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) sont d’accord avec lui. On peut d’emblée penser que cela constitue une caution morale capitale pour la tenue de ces assises. On rappelle, à ce propos, que les délégués de Joseph Kabila et d’Etienne Tshisekedi avaient tenu plusieurs réunions informelles, notamment à Venise (Italie) et Ibiza (Espagne) l’année dernière, dans le but de se mettre d’accord sur les termes de référence.

 

Kodjo avait dû lui-même effectuer le déplacement de Bruxelles afin de s’assurer que les délégués de l’UDPS rencontrés à Kinshasa avaient le même entendement du dialogue que leur chef spirituel, Etienne Tshisekedi.

 

C’est donc fort de l’accord de ce dernier à prendre part à cette rencontre, sous réserve du respect des délais constitutionnel pour l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales, que celui qui est revêtu aujourd’hui de l’étoffe de Facilitateur est revenu dans la capitale congolaise, certain d’avoir dans le camp des pro-dialogue la majorité écrasante des partis politiques et des organisations de la Société civile.

 

Au sujet de sa participation au Dialogue, la Majorité présidentielle, par la voix de son Secrétaire général. Aubin Minaku, s’est réjoui de la confirmation d’Edem Kodjo, par la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkozasana Zuma, dans le rôle qui est présentement le sien. Au terme de sa 9me réunion extraordinaire, le gouvernement, qui est l’émanation de la famille politique du Chef de l’Etat, l’a rejointe dans sa position, en promettant d’apporter tout son soutien au Facilitateur.

 

S’agissant de l’UDPS, qui venait de lancer un ultimatum à Kodjo, l’invitant à clarifier le dossier du dialogue avant le 24 avril 2016, sinon ce forum devenait son objet, elle a reçu la réponse à sa préoccupation dans l’acte de nomination du précité, reconnu « Facilitateur » le plus officiellement du monde.

 

Pour le moment, les avis sont partagés au sein de l’Opposition. Du côté de la Dynamique de l’Opposition, du Front Citoyen 2016, du G7, du Front des ... continuent à dire « non » au Dialogue, sous prétexte que celui-ci serait une distraction et une porte ouverte sur le « glissement » des mandats des animateurs actuels des institutions de la République. D’autres sensibilités telles que l’Opposition pro-Dialogue... le soutiennent sans réserve.

 

Bref, la situation de l’heure indique que ce forum, est incontournable, d’autant qu’il bénéficie du soutien du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de l’Union Africaine.

 

Par KIMP