Dongo : où sont passées les promesses des autorités congolaises ?

Jeudi 16 juillet 2015 - 12:01

5 ans après les événements tragiques survenus dans cette localité de l’Equateur

Un peu plus de cinq années après les événements tragiques et regrettables survenus dans la localité de Dongo à l’Equateur, les communautés autrefois rivales, les Enyele et les Munzaya, regrettent que le gouvernement tarde à mettre en œuvre les recommandations formulées en vue d’une paix durable. Celles-ci portent sur la création des routes, d’écoles, d’hôpitaux, d’une radio communautaire en plus de la définition de limites territoriales claires.

Bref, la localité de Dongo attend encore les effets de la révolution de la modernité promise en 2011 par le président Joseph Kabila.

Dans cette partie du pays située au bord du fleuve Oubangui délimitant la frontière avec le Congo-Brazzaville, le visage est sombre : pas d’électricité, pas de réseau d’eau potable, les pistes en terre battue sont dans un état déplorable.

Malheureusement, le sous-développement chronique de la région est de nature à favoriser d’importantes frustrations.

En 2009 – 2010, deux communautés d’agriculteurs-pêcheurs (les Enyélé et les Munzaya) s’étaient affrontés pour le contrôle d’étangs poissonneux . Ce qui avait l’air d’un simple conflit de voisinage a vite dégénéré en véritable insurrection contre les institutions provinciales et nationales.

Au motif qu’ils ont été victimes de la stigmatisation et de l’oubli de la part de l’autorité pour la simple raison qu’ils sont habitants de la province de l’Equateur, comme l’ancien dictateur congolais, feu maréchal Mobutu.

Au total, 270 personnes ont été tuées dans ces troubles, alors que près de 200.000 habitants s’exilaient dans les pays limitrophes, le Congo-Brazzaville et la Centrafrique . D’autres enore étaient contraints au déplacement à l’intérieur de la province. L’ONU a annoncé en 2014 avoir achevé les opérations de rapatriement des réfugiés.

A Dongo, la population a juré de ne plus jamais recourir à la violence comme moyen de règlement de conflits. Située à 950 Km au nord de Kinshasa, dans la province de l’Equateur, la localité de Dongo ne figure pas sur toutes les cartes générales de la RDC. 150.000 personnes y vivent pourtant dans des habitations en torchis.

Certes, les populations rivales ont juré de ne plus trahir la paix, mais le souvenir des évènements tragiques de 2009-2010 est encore vivace.

L’autorité devrait donc songer à fixer clairement les limites de terrains et forêts. L’absence de la délimitation claire risque de conduire encore à des affrontements entre villages. Les autorités qui disent avoir pris bonne note, trainent malheureusement encore les pieds pour concrétiser les promesses faites.

Par G.O.