La 9ème Assemblée générale annuelle et conférence de l’Association des Procureurs d’Afrique (APA) a ouvert ses portes hier mercredi 22 octobre à Kinshasa. Au cours de ces assises qui se clôturent demain vendredi, plus d’une trentaine de magistrats africains du ministère public vont plancher sur le thème suivant : " maintien de l’Etat de droit et réflexion sur dix ans d’unité en matière de poursuites judiciaires en Afrique. "
Dans son mot de bienvenu, le Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, a exprimé toute la reconnaissance des magistrats de la RDC à l’endroit du Chef de l’Etat pour son combat de consolidation d’un Etat de droit au cœur de l’Afrique. Avant d’inviter les praticiens du droit à dégager des résolutions relatives à l’unification des mécanismes des poursuites judiciaires en Afrique, dix ans après l’existence de l’APA. Car, aucun Etat ne pourra combattre les crimes graves sans le concours des autres. Pour lutter contre la criminalité, a-t-il reconnu, il est important de coopérer par l’échange d’informations et d’expériences.
Ce qui rendra, souligne le PGR, susceptible d’éradiquer les différents crimes transnationaux qui rongent le continent africain. Il a également remercié le Chef de l’Etat, ainsi que le Premier ministre, pour avoir mis à la disposition du corps de la magistrature des moyens nécessaires à la réalisation de ces assises.
Les procureurs vont, en outre, identifier les causes de la corruption et de la perméabilité des frontières. Un séminaire de formation de mise à niveau à ce sujet, s’est clôturé hier mardi. Il s’agit d’une formation pour faciliter certaines procédures comme l’extradition des criminels.
L’APA POURSUIT DES OBJECTIFS NOBLES
Le Premier ministre Matata Ponyo, qui lançait officiellement l’ouverture des travaux, a remercié les organisateurs d’avoir choisi la République démocratique du Congo pour abriter cette session. Il a indiqué que le Gouvernement, " soutenu par le président de la République, Joseph Kabila, a tenu à accompagner les magistrats du ministère public lors des préparatifs et l’organisation de ces travaux dont il attend tirer des dividendes sûres dans l’édification d’une justice forte et prospère non seulement pour notre pays mais pour l’ensemble du continent africain. "
Le chef du Gouvernement a loué les objectifs nobles que poursuit cette association depuis sa création en 2005. Lesquels sont en phase avec " les aspirations du peuple congolais engagé depuis quelques années déjà dans une vaste réforme de son système judiciaire. Dans le cadre de cette réforme, a expliqué Matata Ponyo, le ministre en charge de la justice applique une feuille de route à plusieurs axes devant toute concourir d’une part à la mise en place d’une nouvelle architecture juridictionnelle et d’autre part à garantir l’indépendance du pouvoir judicaire. La promotion de la fierté individuelle et le respect de l’ordre public, valeurs auxquelles aspire le peuple congolais doit se consacrer du reste dans la constitution de notre pays parmi les objectifs principaux poursuivis par votre association."
C’est ainsi que le numéro un de l’Exécutif national a appelé les responsables des organes de poursuites pénales des pays membres de l’APA, à assurer l’équilibre entre les valeurs cardinales dont la rupture est de nature à entamer la stabilité de la société africaine toute entière.
Les NTIC à la base de l’expansion des crimes transfrontaliers
Matata Ponyo a fait savoir que le développement de la technologie et la mondialisation des espaces économiques ont vu apparaître des crimes de genre nouveaux qui ne permettent plus aux organes judiciaires nationaux d’y faire face seuls sans le concours des autres Etats. " C’est ce phénomène, a-t-il ajouté, qui justifie la coopération judiciaire entre les nations et la création des organes supranationaux de justice. Le Gouvernement de la RDC vous félicite pour cette prise de conscience pour combattre ensemble les crimes de natures émergentes. Il est persuadé que vous parviendrez à y identifier les moyens adéquats pour y parvenir au cours de ces assises. "
Le locataire de l’Avenue Roi Baudouin s’est réjoui du fait que les procureurs africains ont choisi de discuter sur le trafic frauduleux des espèces de la faune et le braconnage ; le trafic illicite des ressources naturelles ; la contrefaçon des marchandises, le commerce d’armes légères, la protection de la propriété intellectuelle ; le terrorisme ; le blanchiment des capitaux ; la cybercriminalité ; le trafic des êtres humains ; les violences faites à la femme, ainsi que les violences sexuelles.
Selon lui, cette démarche est beaucoup plus appréciée par la RDC qui se remet progressivement d’une longue période de guerre. " Car, elle connaît les méfaits de tous ces crimes et souffre encore terriblement de certains d’entre eux. C’est pourquoi la RDC vous encourage dans votre volonté associative creusée d’une plate-forme d’échanges et d’expériences et de coopération judiciaire dans la lutte contre la criminalité dans toutes ses formes. "
Bien que la justice fait face à de nombreux défis, Matata Ponyo reste convaincu que son pays tirera certainement des profits notables des recommandations auxquelles aboutiront ces assises sur des sujets ainsi retenus dans l’intérêt supérieur des différents pays africains.
Me Olyvia Martha Imalwa, procureure générale en Namibie et présidente de l’APA a profité de ces assises pour présenter le manuel de lutte contre le terrorisme pour les procureurs, avant d’en remettre un exemplaire au Premier Ministre.
La 9ème Assemblée générale annuelle des Procureurs africains se clôture ce vendredi 24 octobre. 36 magistrats congolais des parquets de grande instance, qui se sont distingués dans la pratique judiciaire, seront couronnés d’une médaille de mérite ce même vendredi. MOLINA