ELECTIONS GENERALES A 13 MOIS : RIEN N’EST ENCORE FAIT !

Jeudi 24 septembre 2015 - 06:30

A la MP, on se bouscule au portillon pour des nominations imminentes dans tous les secteurs de la vie nationale. Tandis qu’à l’Opposition, on est plus que jamais divisé sur tout. Dans les deux camps, personne ne prépare les échéances qui pointent à l’horizon.

Novembre 2016 est le mois retenu pour les législatives et la présidentielle au calendrier électoral global de la CENI. 20 décembre 2016, date de la passation des pouvoirs entre le Président sortant et l’entrant. C’est trop beau pour être vrai. C’est facile sur le papier que sur le terrain pratique. Car, novembre, c’est bien dans quelque 13 mois.

La difficulté, c’est qu’à ce jour, rien n’est fait dans la préparation des opérations préélectorales qui puisse faire croire au respect de ces échéances des élections générales qui coïncident avec la date de fin de mandature qui est le 20 décembre 2016. Le calendrier électoral lui-même a déjà implosé depuis.
L’Arrêt de la Cour constitutionnelle qui enjoint la CENI à subordonner toute élection à celle des gouverneurs de provinces au second degré et de réévaluer tout le processus est venu légaliser le réaménagement du calendrier électoral. Naturellement la CENI dans son nouveau chronogramme devra tenir compte des dates constitutionnelles qui sont des lignes margino à ne pas franchir.
On apprend que la centrale électorale s’emploie déjà à ce jour à l’élaboration de ce nouveau calendrier électoral autour duquel elle tient à réunir un consensus des parties prenantes avant sa publication. Ce, dit-on afin d’éviter des déboires connus avec le calendrier électoral global qui avait soulevé des montagnes dans tous les camps.

L’ELABORATION D’UN CALENDRIER ELECTORAL CONSENSUEL
En l’absence du dialogue inclusif qui devrait mettre tout le monde autour d’une même table pour entre autres questions l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel, on ne sait pas par quel cadre la CENI va obtenir le consensus sur le nouveau calendrier électoral. Visiblement, l’idée d’un dialogue est en train de faire flop.
A ce jour, la classe politique elle-même donne l’impression d’avoir d’autres chats à fouetter que les élections. En tout cas, à 13 mois de la date de la présidentielle et des législatives, on ne sent pas le moindre préparatif dans le chef des politiques. C’est comme si on était encore au milieu de la législature. Ils sont occupés à autre chose aussi bien dans la MP que dans l’Opposition.
Après l’exclusion du " G7", c’est à la folle course aux postes dégagés à laquelle on assiste. On se bat au portillon pour des nominations à tous les niveaux qui sont imminentes. C’est cela qui intéresse plus d’un et non les échéances électorales de 2016.
Au niveau des postes convoités, il y a d’abord la nomination par Ordonnance présidentielle de 42 gouverneurs intérimaires, titulaire set adjoints, pour les 21 nouvelles provinces démembrées. Ils sont appelés " Commissaires spéciaux du gouvernement " et vont en principe gérer les nouvelles provinces avec des mêmes pouvoirs que les gouverneurs élus par les Assemblées provinciales, mais répondront du pouvoir central.

DES DEMISSIONS QUI OUVRENT LA VOIE A UN REMANIEMENT
Certains membres du Bureau politique de la MP estiment que ces "Commissaires spéciaux du gouvernement " doivent être désignés par la plateforme kabiliste car disposant encore de sa majorité de pouvoir. Ces 42 postes de "Commissaires spéciaux du gouvernement " et leurs adjoints font l’objet des tractations secrètes dans la MP.
Là, ce sont des nominations au niveau de la territoriale. Vient ensuite avec des démissions des ministres du " G7 " qui ouvre inévitablement la voie à un remaniement ou un réaménagement. En tout cas, Matata II doit subir des retouches.
Des sources du Bureau politique de la plateforme présidentielle font savoir que les critères de désignation sont inchangés. Pour prétendre à tous ces postes dégagés, il faudra disposer de la représentativité politique en termes du nombre d’élus dans les Chambres parlementaires. Le combat fait rage aussi au niveau des élections partielles des Bureaux des Chambres parlementaires.

PAS LE MOINDRE SIGNE DES PREPARATIFS DES ECHEANCES ELECTORALES
Au Sénat, c’est le poste de " Rapporteur " qui a été dégagé tandis qu’à l’Assemblée nationale, il y en a trois : 1er Vice-Président, Rapporteur et Questeur adjoint. Le portefeuille de l’Etat n’est pas en reste. La MP semble obnubilée par cette quête des postes et n’a aucun regard vers l’horizon 2016.
Curieusement, c’est le même sentiment qui se dégage à l’Opposition. Ici aussi on ne voit aucun signe de préparatifs des échéances qui sont seulement à 13 mois de la date-butoir. Rien n’est fait dans ce sens. Au contraire l’Opposition est plus que jamais divisée. Les plus grands qui sont représentés à savoir l’Udps de Tshisekedi Wa Mulumba, le Mlc de Jean-Pierre Bemba Gombo et l’Unc de vital Kamerhe s’adressent à peine la parole fâchés les uns contre les autres au sujet du dialogue avec Joseph Kabila.
A cette allure, si les élections sont organisées dans le délai, l’Opposition aura du mal à dégager un candidat unique à opposer à celui de la MP ou à tout autre prétendant. On rééditerait alors le scénario de 2011 avec le " chacun pour soi Dieu pour tous " dans un scrutin à un seul tour.
A l’Opposition toujours, le seul probable candidat qui a une assiette sociologique suffisante et qui peut se présenter seul et gagner la mise, c’est bien Tshisekedi Wa Mulumba, le chef charismatique de l’Udps. Or le parti fait face à ce jour à une fronde de certains de ses cadres de l’extérieur qui ont fait un coup d’Etat monté et manqué à partir de Bruxelles pour désigner comme’ président intérimaire André Kalonzo Ilunga, un ancien de l’Udps/USA. Malgré que ce putsch n’a que l’effet d’un coup d’épée dans l’eau, il vient quand même 13 mois avant la présidentielle. Il faut en décrypter le message. KANDOLO M.