Le continent noir abrite une grande variété de cultures dont chacune se caractérise par son langage, ses traditions et ses formes artistiques, voire sa danse. Cette dernière est marquée par une sensualité, une sensibilité, une réflexion sur la signification profonde de l’œuvre, une signification cachée et l’importance du mythe de la cosmologie.
Mais, la danse africaine ne vise pas la représentation, ni l’imitation, moins encore la figuration mais plutôt la signification et la symbolique.
En Afrique, les événements sont considérés comme étant l’affaire de tous. Même s’ils affectent plus particulièrement tel individu ou telle famille. Tout le monde veut s’y mettre.
Les danses en Afrique sont multiples et diverses, correspondant à la diversité et la multiplicité des régions, ethnies et pays. Chaque pays s’appuie sur une gestuelle, une rythmique différente, une mimique, pour exprimer des choses aussi essentielles que le sens de la vie. Elles sont la manifestation de l’âme, elles peuvent rendre compte de toutes les situations personnelles ou collectives.
Elles s’efforcent d’offrir à l’homme, la grande réconciliation de la tête et du corps, de la pensée et de l’instinct, par la libération du geste et l’abandon au rythme.
En d’autres termes, les danses en Afrique constituent une démarche qui conduit l’homme au plus profond de lui-même, à la découverte de ses qualités latentes, à l’épanouissement de sa personnalité, à la fois sur le plan physique, sexuel, intellectuel, social, thérapeutique et spirituel.
L’auteur Babette dans son mémoire intitulé : La danse africaine : phénomène ou mode de vie ?, a affirmé que « L’idée des danses d’Afrique est une réalité. Le chemin parcouru est bien là. Elles ont leurs propres histoires, leurs propres cultures, leurs propres personnalités, leurs courants, leurs conflits, leurs rivalités.
Elles ont trouvé leurs marques d’abord en Afrique, puis en Occident et ensuite à travers le Monde. Elles sont en train de devenir un véritable concept, bien plus qu’un phénomène de mode, Elles perdurent et s’inscrivent dans l’histoire culturelle et artistique des peuples, pour devenir un patrimoine mondial en plein mouvement et en pleine évolution. Qui aurait pu dire au début du siècle que la rencontre des Noirs d’Afrique et des blancs d’Europe, tous immigrés en Amérique du Nord allait donner le Jazz ? (…) ».
A chaque moment, elles sont utilisées pour raconter, communiquer ou plus simplement pour vivre, elles sont une composante majeure de la vie sociale.
Les danses en Afrique sont un élément essentiel du patrimoine culturel. Elles sont l’expression vivante de sa philosophie et la mémoire de son évolution de tout un peuple. Elles témoignent d’une connaissance et sont chargées de transmettre. Elles révèlent une grande diversité d’un continent, une richesse inestimable sur le plan symbolique, mystique et spirituel.
Elles constituent à la fois une histoire symbolique, une forme de méditation, un art de spectacle, un passe-temps distrayant, un jeu, un sport, un art de vivre, une manière d’exprimer intensément les rapports de l’homme avec la nature, la société, un langage universel, un dialogue des civilisations, une thérapie. Aussi, une initiation de la jeunesse à la vie sexuelle,…
Avec plus de force que le geste, plus d’éloquence que la parole, plus de richesse que l’écriture parce qu’elles expriment ce que l’être ressent au plus profond de lui-même, ces danses sont l’expression de la vie et de ses émotions permanentes: joie, amour, tristesse, espoir,…
Il ne peut y avoir de danses en Afrique sans émotion. Elles content l’inexprimable, elles sont le lien entre le corps, la terre, la tête et le ciel. Le grand Léopold Sédar Senghor l’a dit à son époque : « En Afrique au commencement, de toutes choses, était la danse. Si le verbe l’a suivi, c’est mieux ; mais ce n’est pas le verbe parlé, mais le verbe chanté, rythmé. Danser, chanter, porter des masques constituent l’art total, un rituel pour entrer en relation avec l’indicible et créer le visible ».
(Onassis Mutombo)