Il fallait attendre près de 9 mois pour répondre, pacifiquement, aux violences subis par les RD Congolais brutalement expulsés du pays de Sassou Nguesso. Pillages à Brazza après la défaite contre les Léopards.
La vengeance est un plat qui se mange... froid, dit un adage. Et bien, cela vient d’être prouvé près de 9 mois après le lancement de l’opération “ Mbata ya Mukolo “, par les autorités du Congo-Brazzaville, contre les ressortissants rd congolais, brutalement expulsés, sans aucun respect de normes en la matière.
Un spectacle malheureux des Congolais de Kinshasa chassés comme des animaux sauvages, la plupart dépouillés de leurs biens, torturés, les femmes violées, outres d’autres traitements dégradants. Des bateaux traversaient le majestueux fleuve Congo du matin au soir pour verser au Beach Ngobila les compatriotes éjectés de Brazzaville et bien d’autres villes du Congo d’en face.
Evacuations
Les bus Transco venaient les chercher au port pour les évacuer vers des sites insalubres où ils passaient des nuits entières à la belle étoile, s’exposant ainsi à toutes les intempéries.
Les personnes touchées par ces expulsions massives n’ont pas hésité d’apporter leur aide, l‘Etat congolais n’ayant pas joué son rôle comme il le fallait face à cette catastrophe sociale. Plusieurs femmes ont été obligées de se lancer dans la prostitution pour répondre à certains besoins. Il suffit de passer devant l’Eglise Notre Dame de Fatima, l’ex stade du 24 novembre ou aux alentours de la maison communale de Kinshasa pour voir les filles se lancer dans le plus vieux métier du monde.
Kinshasa a multiplié des rencontres entre les deux rives pour arrêter l’hémorragie, sans succès. Tenez André Kimbuta avait invité, une fois, à Kinshasa, Hugues Nguélondélé, le maire de Brazza, pour mettre un terme à ces expulsions. Premièrement, l’hôte de Kimbuta s’était difficilement excusé pour ces actes condamnés par toute la planète. Deuxièmement, dès le lendemain de la réunion, les bateaux ont traversé le fleuve avec des milliers de Congolais de Kinshasa. Une humiliation sans pareille.
Pour d’aucuns, cela était la preuve de la faiblesse de la diplomatie congolaise face à une question aussi cruciale. Pour d’autres, c’était un aveu d’impuissance car il n’y avait aucune réplique en réponse à ces actes inhumains.
Au contraire, quelques mois plus tard, le président Denis Sassous Nguesso avait fait le déplacement de Kinshasa pour s’entretenir avec Joseph Kabila, non pas pour présenter ses excuses, mais plutôt pour demander à son homologue de soutenir le candidat du Congo-Brazza au Secrétariat général de l’Organisation internationale de la Francophonie, pour succéder à Abdou Diouf. C’était une honte de plus pour les Congolais qui ont vu leur bourreau venir leur demander de l’aide sans réparer ses fautes. Un manque de considération.
Les Congolais de Kinshasa, réputés pacifiques, n’ont pas voulu répondre coup sur coup. Ils ont attendu près de 9 mois pour venger, non pas en chassant les Congo-Brazzavillois de la RDC, mais pacifiquement en leur infligeant une humiliante défaite sur un terrain de football en Guinée Equatoriale, en match qualificatif pour les demi- finales de la 30ème Coupe d’Afrique des Nations.
Les RD Congolais leur ont d’abord donné de l’espoir en encaissant deux fois, ce qui a garanti les voisins de l’autre rive. Leur cri de joie avait même traversé le fleuve.
Au point les habitants de la commune de la Gombe ont entendu la musique jouer dans l’autre rive.
Malheureusement, incapables de protéger leur avantage, les Congolais de Brazza ont encaissé quatre buts sans une moindre réaction.
L’euphorie a changé de camp. La RDC a fait parler ses potentialités et son expérience. Même les défenseurs ont marqué des buts. 4 buts à 2, c’est ça le vrai « Mbata ya Mukolo » salué par le monde entier. Une vraie frappe chirurgicale sans contestation de la part de l’adversaire. Le coach Claude Leroy qui croyait mieux connaître les Léopards en a eu pour son compte.
Au finish, il a félicité “les Congolais “, sans dire de quels “ Congolais “il s’agit. Des authentiques peut-être !
Pillages à Brazza après la défaite
Des sources renseignent que des violences ont éclaté samedi 31 janvier soir à Brazzaville après le match contre la RDC.
Dans un quartier du sud de Brazzaville, rapporte-t-on, quelques centaines de jeunes se sont livrés à des pillages, notamment contre des magasins d’électroménagers tenus par des expatriés Libanais.
D’autres témoins font part des affrontements entre plusieurs centaines de manifestants et des policiers anti-émeute dans le nord de la capitale.
Une trentaine de personnes auraient été arrêtées, informe-t-on.
Les précédents matchs du Congo dans la compétition avaient été suivis à Brazzaville d’actes de vandalisme et de pillage, et le maire de la capitale, Hugues Ngouélondélé, avait appelé le public de sa ville à faire “preuve de fair play“. Un fort dispositif policier avait été déployé dans la ville pour contenir d’éventuelles violences.
LM