EN REACTION AUX 27 PERSONNES EGORGEES PAR LES ADF/NALU Journée ville morte à Beni

Vendredi 17 octobre 2014 - 08:11

Il n’y a eu aucune activité dans la ville car le Maire a décrété une journée ville-morte de deuil. Elle s’est passée dans la colère. La population ne comprend rien. A la Coordination de la Société civile de Beni, on s’interroge pour savoir comment il se fait que les ADF/NALU puissent attaquer la ville et se permettre d’égorger 27 personnes sans la moindre intervention des Fardc. Ils en appellent à une enquête rapide afin de déceler le dysfonctionnement et de sanctionner car, qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de la dernière visite des ADF/NALU.

Emotion. Colère. Révolte. Ce sont les mots qui sont sur toutes les bouches hier à Beni-Ville, dans le septentrion du Nord-Kivu. La raison, c’est bien l’horreur qu’ils aient jamais connue dans cette ville commises par les forces négatives ougandaises des ADF/NALU. Ces dernières, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, ont fait irruption dans la ville où elles ont impitoyablement frappé. D’abord dans un premier quartier, situé à 7 Km du centre-ville où les rebelles ougandais ont égorgé uniquement à la machette 15 personnes.
Le même groupe s’est, par la suite, transporté, dans un autre quartier, à 7 autres Kilomètres de là où ils ont à nouveau égorgé 12 autres personnes, toujours à la machette. Parmi les victimes, hommes, femmes et enfants indistinctement. Ces ADF n’ont pris aucun bien. Leur message est bien clair : semer la terreur avec la dernière cruauté.
D’où le chiffre astronomique de 27 personnes tuées parmi lesquelles 17 égorgées a la machette comme des bêtes de boucherie et 10 enfants tués par balles, dans la même ville au cours d’une nuit. Les habitants sont inconsolables. Ils ne savent où donner de la tête. Ils se sentent seuls, abandonnés.

UNE VILLE HAUTEMENT MILITARISEE
Difficile à comprendre pour une ville hautement militarisée comme Beni d’être la proie facile des ADF/NALU qui peuvent se permettre une incursion au cours d’une nuit et d’égorger 27 personnes à la machette, sans un seul coup de feu. Qu’en serait-il alors de ceux qui habitent les coins les plus reculés de la province ?
En effet Beni est considéré comme un bunker, la ville hébergeant même le commandement de l’opération " SUKOLA " du général Muhindo. Ses hommes ne sont pas entrés en action. Là aussi la population aimerait savoir la raison de cette apathie.
Depuis deux semaines que les ADF/NALU ont repris du service dans Beni-Territoire où ils sèment mort et désolation sur leur passage dans un rayon de 30 Km, " SUKOLA " n’est pas allé les affronter. Au cours de ces deux dernières semaines, ils ont tué au bas mot 50 personnes, selon les statistiques macabres établies par la Société civile.
A chaque fois, les ADF ont frappé comme ils viennent de le faire avant-hier dans la forteresse de Beni et sont repartis sans être inquiétés le moins du monde. Au fait, qui les aurait inquiétés ? Les ADF ont commencé leur premier assaut pour signer leur retour à Beni-Mbawu, 30 Km de Beni-Ville où ils avaient tué 15 personne et pris en otage 10 autres. Il n’y a eu aucune réaction.

OU EST DONC LA MONUSCO ?
Quelque 5 jours plus tard, ils sont revenus à la charge, dans le voisinage, cette fois-là dans les faubourgs immédiats de Beni-ville, à Oïcha, 20 Km de cette métropole. Ici ils ont égorgé nuitamment 12 personnes. Sans coup férir. Après ce massacre, les ADF sont repartis comme ils étaient venus et personne ne s’est risqué à se mettre à leurs trousses.
Avant-hier, ils entrent à Beni pour égorger 27 personnes. Comme d’habitude ils opèrent tranquillement leur repli sans qu’on ne voie aucun uniforme. Si aucun soldat des Fardc n’est visible au moment de toutes ces attaques des ADF, mais-diantre ! - où est donc la Monusco.
Celle-ci a plusieurs PC qui quadrillent toute la zone. Comment se fait-il que ce soit à Beni-Mbawu ou à Oïcha on n’a vu à l’œuvre aucun Caque bleu pour intervenir et couper l’arbre sous le pied des ADF/NALU. Là aussi il faut des explications quand on sait que le mandat de la Monusco est la protection de populations. Comment tuer 50 personnes dans un secteur contrôlé par la Monusco.
Questions qui succèdent aux questions. On apprend des sources locales que le gouverneur du Nord-Kivu accompagné du commandant de la Brigade d’intervention de la Monusco sont arrivés sur place, à Beni, hier en fin d’après-midi. Pour quoi faire ? Question légitime quand on sait que vendredi dernier, lorsque les ADF ont frappé à Oïcha en égorgeant 12 personnes, tout le gotha politique, administratif, politique, militaire et sécuritaire du Nord-Kivu s’est transporté à Beni.
Un conseil de sécurité s’est même tenu sous la présidence du vice-gouverneur le dimanche dernier et il avait été dit que de tels incidents n’arriveraient plus, surtout pas à Beni. Chose qu’est venue confirmer Julien Paluku lui-même lors de sa descente sur place en début de semaine. Mercredi soir, tout ce beau monde est démenti par les ADF/NALU. 27 personnes sauvagement exécutées parmi lesquelles 17 égorgées à la machette et 10 enfants tués par balles. Personne au monde ne peut accepter cela. Mais ce qu’il faut dans l’immédiat, c’est de revoir de fond en comble toute la doctrine de la guerre contre les ADF/NALU. Tout. KANDOLO M.