Espace La Pépinière : une innovation pour favoriser l’autonomisation de la femme en RDC

Lundi 4 juillet 2016 - 11:29
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La RDC compte, désormais, un carrefour d’échange d’expériences et de réflexions pour les adolescentes et les jeunes femmes.

Dénommé  » Espace La Pépinière », ce cadre, dont le siège central se trouve a Kinshasa, se veut un centre d’attraction et de rayonnement pour que l’autonomisation de la femme devienne une réalité en RDC, a expliqué la Ministre de la Femme, Famille et Enfant, Lucie Kipele Azy Azwa, lors de son inauguration à la commune de la Gombe/Kinshasa.

» L’Espace La Pépinière a la noble ambition de retenir l’attention et de piquer la curiosité de différents partenaires sur les opportunités susceptibles de favoriser le développement économique durable de ces deux cibles », a ajouté la Ministre en rassurant l’engagement déjà pris par le gouvernement de la République d’accompagner tous les partenaires qui manifestent le désir d’apporter leurs soutiens aux congolaises soucieuses de s’épanouir totalement et de se rendre utiles sur le plan économique.

En effet, La Pépinière, comme l’indique le rapport, présenté par la dite organisation, sur les réalités des adolescentes et des jeunes femmes à Kinshasa: recherche sur les filles par les filles, est un programme du Département du Développement International (DFID) pour les adolescentes et les jeunes femmes de 12 à 24 ans en RDC. Sa vision est d’améliorer la situation des femmes et des filles en RDC.

C’est dans ce contexte que la Ministre, Lucie Kipele Azy Azwa, encourage ce projet en sollicitant l’appui des partenaires pour sa concrétisation parfaite dans le pays.

» Pour ma part, je ne peux qu’encourager les initiateurs de ce projets très louable. C’est pour cette raison fondamentale que je saisi cette opportunité pour inviter publiquement tous nos partenaires à accompagner les animatrices et animateurs qui veulent réellement se jeter à l’eau et qui se dévouent en aidant nos filles à s’émanciper pour mieux briser le cercle vicieux du développement et lutter contre la pauvreté par l’autonomisation effective de la femme », a-t-elle déclaré.

Présente à la cérémonie, la Ministre provinciale de l’éducation, femme, famille et enfant, Thérèse Olenga, s’est engagé à s’impliquer dans cette espace en vue de permettre concrètement au gouvernement provincial de répondre réellement aux différents défis à relever s’agissant des adolescentes et jeunes femmes à Kinshasa.

» Notre devoir et de prêter oreille, répondre favorablement à leurs préoccupations et surtout les laisser décider de leur avenir », a-t-elle souligné.

Une documentation sur la femme

Prenant la parole a son tour, Pascale Barnich-Mugwa, Country Manager/Tram Leader La Pépinière, a fait savoir que les recherches en cours et réalisées par ce projet ont pour but de combler le manque d’information sur les réalités de vie des adolescentes et jeunes femmes à Kinshasa et en RDC et donner des clés pour développer des actions et politiques pertinentes.

Des projets pilotes démarrent pour pouvoir tester ce qui fonctionne ou pas afin de renforcer leur autonomisation, avec l’idée de pouvoir ensuite développer les bonnes pratiques.

Par ailleurs, ce projet propose de travailler avec sa cible pour améliorer l’impact des programmes et des politiques; et faciliter l’échange ainsi que les partages. L’objectif, affirme-t-elle, est qu’il soit un outil permettant d’augmenter l’impact des programmes pour les adolescentes et jeunes femmes.

En collaboration avec certains de ses partenaires, la dite organisation a déjà élaboré un rapport sur la réalité des adolescentes et des jeunes filles a Kinshasa.

Un rapport dont l’objectif est de mieux comprendre la situation et la réalité quotidienne des adolescentes et jeunes femmes dans la capitale.

Il analyse les recherches qualitatives menées par une équipe de 15 adolescentes et jeunes femmes congolaises recrutées, formées, et encadrées par le programme La Pépinière et met en avant les d’expériences, perceptions, avis et aspirations des adolescentes et jeunes femmes en termes d’autonomie sociale et économique.

Le dit document est destiné au gouvernement, aux bailleurs de fonds, aux acteurs de la société civile et privés, dont les politiques et programmes influencent, directement ou indirectement, la vie des adolescentes et jeunes femmes de Kinshasa et plus généralement celle de la RDC.

Selon ce rapport, les opportunités d’emploi rémunéré dans le secteur formel sont rares pour les adolescentes et les jeunes femmes.

Le harcèlement et les agressions sexuelles constituent le principal risque auquel elles sont confrontées dans le cadre des emplois formels et informels.

La principale activité économique de ces femmes corresponds à du petit commerce dans le secteur informel et à l’esthétique (Le tressage).

Pour survivre, certaines de ces adolescentes et jeunes femmes se lancent même à la prostitution. Ce document informe, par ailleurs, que la plupart de ces filles et femmes disposent d’un certain pouvoir décisionnel pour certains aspects de leur vie privée.

Cependant, pour d’autres aspects, elles n’ont pas le droit de prendre une décision indépendante ou doivent s’engager dans d’importantes négociations voire ont été obligées de refuser certains opportunités.

Quelques recommandations clés

Pour relever ces défis, dans ce rapport, La Pépinière et ses partenaires ont élaborés des recommandations aux décideurs politiques, praticiens et chercheurs en vue de sortir les adolescentes et les jeunes femmes de ce sable mouvant qui les absorbent et les empêche de trouver leur place dans la société, bref qui bloque l’autonomisation de la femme.

Parmi ces recommandations, il s’agit notamment de garantir une approche inclusive et participative; reconnaitre l’intérêt de le participation des adolescentes et des jeunes femmes au développement et à la mise en œuvre des recherches de qualités au niveau local, encourager les aspirations propres des adolescentes et des jeunes femmes en terme d’autonomie et aligner les programme en conséquence; mettre en évidence le besoin d’un environnement politique non-discriminatoire soutenant les besoins et les aspirations de groupes spécifiques d’adolescentes et de jeunes femmes, a des fins d’autonomie grâce à un code familiale plus équitable , la création d’environnements professionnels et éducatifs sûrs et protégés et à un accès à services financiers régulés; soutenir les adolescentes et jeunes femmes individuellement pour développer leurs compétences commercial et leur esprit entrepreneur ; et enfin faire participer les adolescentes et les jeunes femmes à l’élaboration conceptuelle de ces recherches en leurs laissant jouer un rôle essentiel dans l’équipe de recherche.

Par Carroll Madiya