EXPOSITION DES JEUNES FRANCOPHONES DANS Le Tchadien Abdel Mounim incite à la production de l’huile d’arachide

Mardi 17 mars 2015 - 08:09

Abdel Mounim Annour Brahim est un jeune entrepreneur tchadien, directeur général de la société Zam Zam, entreprise interagro de transformation de l’huile d’arachide. Lauréat d’un concours des jeunes entrepreneurs organisé dans son pays par la Confejes (Conférence des ministres francophones de la jeunesse et des sports), Abdel Mounim a exposé le produit de son travail durant trois jours à Kinshasa (du 11 au 13 mars), dans le cadre de la 35ème édition de cette structure. C’est dans ce sens qu’il nous explique le processus de fabrication de l’huile d’arachide, qu’il exploite depuis 2013.

Spécialiste en production agricole, Abdel Mounim a implanté son entreprise dans un village situé à 25 Km de N’Djamena, la capitale tchadienne, où il produit de l’huile d’arachide, de sésame et de tourteau. Il a commencé son activité en 2012, après plusieurs formations. Mais l’entreprise est implantée depuis 2013.
Pour arriver à exposer en République démocratique du Congo, dans le cadre de la 35ème édition de la Confejes clôturée le samedi dernier à Kinshasa, Abdel Mounim a d’abord répondu à un concours. " en 2012, confie-t-il, j’ai bénéficié d’une formation de la Confejes avec des formateurs nationaux. Au terme de cette formation, nous avons été encouragés à créer des entreprises, mais aussi à monter des projets, qui seront éventuellement financés par la Confejes. Mais moi, avant cela, je travaillais déjà dans une entreprise de fabrication d’arachide d’un cousin, où j’ai acquis une bonne expérience. Avant de participer au concours, j’ai rempli d’abord la fiche. Et à ma grande surprise, on m’appelle en 2013 pour le concours. C’est après avoir réussi que j’ai déposé mon projet. Et quand ça été retenu, on m’a rappelé et on m’a financé à hauteur de 1 million de FCFA. "
Alors que le coût global du projet présenté oscillait les 3 millions de FCFA, Abdel Mounim a comblé l’écart avec le peu de ses économies et l’aide des cousins et autres parents. Ce qui lui a permis de rendre son entreprise opérationnelle, poursuit-il.
Depuis, les affaires marchent bien, lâche-t-il avec sourire. " Au Tchad, l’huile d’arachide se vend et se consomme bien. Et mon activité est très rentable. C’est de l’huile pure d’arachide sans cholestérol. J’ai d’ailleurs constaté que les gens quittent la ville pour venir puiser mes produits au village et les revendre en ville, parce que c’est pure. Les commerçants de mauvaise foi ajoutent un peu d’eau pour avoir une quantité importante, alors que l’huile est déjà pure. ", a indiqué l’exposant du Tchad.

LE PROCESSUS DE FABRICATION
Pour rendre son activité plus rentable, Abdel Mounim s’est lancé dans la production d’arachide. " Avant, relate l’entrepreneur tchadien, j’achetais mes matières premières au marché. En 2014, l’année passée, je me suis dit pour avoir beaucoup de stocks, je dois me lancer dans la culture d’arachide. J’ai commencé avec un champ d’un hectare. Le champ a vraiment donné. Après la récolte, on passe à la machine. "
" À la production, explique-t-il, nous avons deux machines principales : la décortiqueuse pour séparer les grains de leur coque. La seconde machine, c’est le réflecteur d’huile. Ça nous permet de séparer l’huile et le tourteau (déchet d’arachides). Au début, on vendait ces tourteaux-là, l’huile déjà mise au service commercial. Je me suis encore dit comme je fais la culture d’arachide, pourquoi ne pas acheter quelques moutons pour les nourrir avec mes tourteaux, au lieu de les vendre à vil prix. Et j’ai commencé à acheter des moutons qui consomment les grains d’arachides et les tourteaux. Ils sont en bonne sante et je me retrouve actuellement avec 18 moutons. J’ai même créé une ferme et je deviens un agropastoral. "
Grace au financement de la Confejes, Abdel Mounim évolue dans la production, la transformation et la commercialisation de l’huile d’arachide et de sésame. Ce qui lui permet de payer ses employés qui sont au nombre de 7, contribuer à la réduction du chômage dans son pays et contribuer également au trésor public en payant ses taxes. Solidarité familiale oblige, l’entrepreneur tchadien prend en charge certains membres de sa famille.
Créée en 1969, la CONFEJES est une institution intergouvernementale qui œuvre pour la promotion de la jeunesse, du sport et des loisirs au sein de l’espace francophone. Ses principales missions sont notamment : conseiller et appuyer les pays membres en matière de Jeunesse, de Sport et de Loisir ; appuyer la formation des formateurs dont les pays ont besoin dans les domaines de la Jeunesse et des Sports ; encourager les initiatives d’insertion socio-économique proposées par les jeunes en participant au financement des projets de jeunes entrepreneurs et/ou candidats à l’entrepreneuriat… Suite à la réforme institutionnelle de la Charte de la Francophonie adoptée par la Conférence Ministérielle de l’OIF, le 23 novembre 2005 à Antananarivo (Madagascar), la CONFEJES a été érigée au rang d’institution de l’OIF. Depuis la 32ème Conférence ministérielle de mars 2009 à Bujumbura (Burundi), la CONFEJES compte 43 Etats et gouvernements membres. MOLINA