Fini la confusion : CSAC, enfin, Tito Ndombi investi !

Jeudi 2 octobre 2014 - 11:42

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) est entré, depuis hier, mercredi 1er octobre 2014, dans une ère nouvelle. L’intérim a cédé la place au formel.  En effet, Jean-Christophe Tito Ndombi, nouvellement élu par consensus, a été officiellement installé et investi. Ce, après la cérémonie de remise-reprise en la salle de réunions du CSAC. Quatorze membres de l’assemblée plénière de cet organe de régulation des médias ont répondu présents. Ironie du sort, l’Abbé Bahala, démis de ses fonctions, a fait irruption dans l’enceinte du bâtiment de cette institution d’appui à la démocratie, à 15h20’.  Séance tenante, il a condamné l’acte tout en déclarant qu’il est toujours Président du CSAC.

La cérémonie de remise-reprise au Conseil supérieur de l’audiovisuel de la Communication s’est déroulée en la salle de réunions de cette institution, située dans la commune de Gombe. Deux invités de marque, le ministre de PT&NTIC, Kin-Kiey Mulumba et le Directeur Adjoint du cabinet du Ministre des Médias, ont rehaussé de leur présence cette cérémonie.

Peu avant, la porte de la salle qui mène au bureau du Président déchu, Abbé Bahala, avait été fermée. Des informations concordantes renseignent que l’ancien président aurait fermé, tôt le matin du mercredi, la porte principale qui mène vers son bureau, en y réquisitionnant quelques éléments de la police nationale congolaise, Unité de protection des institutions de hautes personnalités (UPI-HP). L’on pouvait lire sur différentes portes : «Bureau Scellé par la police judiciaire R.I.6582/0028/751/PGR/SEC/2014». Qu’à cela ne tienne, l’activité prévue a bel et bien eu lieu. Sauf que l’heure a été un peu décalée. Car, il n’y avait pas moyen tout de suite d’accéder facilement dans la salle fermée. A en croire Chantal Kanyimbo, Rapporteur général, toute tentative de joindre Monsieur l’Abbé au téléphone s’est avérée vaine.

Séance tenante, les membres de l’assemblée plénière ont dû requérir l’aval du Procureur Général de la République pour ouvrir les bureaux.

Prenant la parole, le rapporteur général a circonscrit le cadre avant de donner la parole au Vice-président, Alain Nkoy qui faisait l’intérim. Ce dernier a aussitôt passé le fanion à Jean-Christophe Tito Ndombi qui prend, désormais, les commandes du CSAC. S’en est suivi son installation en qualité de Président. Dans son mot de circonstance, il a déclaré : «J’assumerai pleinement mes responsabilités, mais je ne me substituerai pas à la plénière pour décider de tout, à la place de tous et partout… ».

Pour Kin-Kiey, c’est un changement démocratique qui vient de s’opérer au sein du CSAC. Une photo de famille a couronné ladite cérémonie ponctuée d’une ambiance bon enfant.

Jean-René Ekofo & Jimmy Biata

Mot de circonstance du Président du CSAC

Chers collègues,

En ce jour où je prends mes fonctions de Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, je vous adresse à vous mes collègues un message de confiance. Je mesure l’ampleur et le poids de la tâche que vous venez de me confier. Mais je l’affirme ici : il n’y a pas de défi impossible à relever dès lors qu’une volonté commune nous anime, qu’une direction claire est fixée et que nous mobilisons pleinement nos forces et nos compétences. La confiance, c’est aussi l’exemplarité. En tant que Président du Conseil, j’assumerai pleinement mes responsabilités mais je ne me substituerai pas à la plénière pour décider de tout, à la place de tous et partout. Tous, nous n’avons eu de cesse tout au long des trois années passées de dénoncer la gestion et la gouvernance autocentrée du Conseil. Nous avons estimé que notre institution était tellement mal gérée pour que nous puissions continuer encore à rester sans réagir. Une attitude qui aurait ressemblé pour l’opinion et la postérité à de la complicité de notre part. C’est cette volonté de réagir qui a justifié la responsable et courageuse volonté de la plénière du Conseil que nous sommes, de suspendre, puis de démettre l’ancien Président. Cette volonté qui a finalement conduit au changement de direction du Conseil, scellé ce jour par l’entrée en fonction du nouveau Président.

Chers collègues, vous conviendrez avec moi, que pendant toutes ces années, il a manqué à la direction du CSAC l’essentiel. L’essentiel, c’est le recul et le leadership pouvant permettre d’élever les yeux du ras du sol et donner un avenir à l’institution. Depuis quelques jours, nous avons décidé ensemble de retrouver nos priorités essentielles et donner à notre institution la notoriété et le prestige qu’elle mérite. Le nouveau Bureau du Conseil devra mettre au cœur de son action, le travail, une gouvernance collégiale et une gestion transparente. J’invite à cet effet les membres du Bureau à cultiver un sens élevé de responsabilité, à privilégier par-dessus tout l’intérêt général et de faire montre d’esprit d’ouverture pour construire une institution viable et crédible. Car pour avancer, une institution a besoin d’une direction qui donne l’impulsion nécessaire. Nous avons, ensemble, refusé de nous résigner à voir notre institution sombrer jour après jour. Mais, ne pensons pas qu’il suffit de changer de président pour que tout change. Il faut démontrer dès aujourd’hui que nous sommes capables de changer les choses ensemble. Je vous invite chers collègues, à prendre un engagement pour le travail, la vérité, la rigueur, le sens de responsabilité et la morale. Le CSAC devra placer l’éthique au cœur de son fonctionnement. Nous connaissons notre mission et nos attributions. Notre équipe à toutes les compétences requises pour réussir. Mettons nous au travail pour mériter de la Nation. Dès demain, je prévois d’organiser une série d’entretiens individuels avec vous chers collègues et collectifs avec les différents cadres et agents administratifs afin d’établir, dans le plus bref délai, l’état des lieux nécessaire au redémarrage de nos activités. En attendant, je remercie tous ceux qui ont compris et soutenu notre combat de reconquête de la dignité et de la crédibilité de notre institution. Je m’engage à restaurer, avec les institutions de la République, le lien nécessaire à l’accomplissement normal des missions du CSAC. La presse est un élément essentiel pour asseoir la démocratie. L’une des missions essentielles du CSAC est de garantir et assurer la liberté et la protection de la presse. Tout en veillant au respect de la déontologie. Le CSAC n’épargnera aucun effort pour accomplir cette mission. Tout comme nous mettrons tout en œuvre pour assurer la promotion et le développement des médias congolais. Je vous remercie tous, chers collègues pour la confiance que vous avez placée en ma modeste personne. A tous et à chacun et de tout cœur. Merci

Tito Ndombi

Président