Génocide rwandais : La déclassification du dossier, une aubaine pour appréhender le drame congolais

Jeudi 9 avril 2015 - 13:44

La France officielle, par le biais du président François Hollande, vient de rendre publique sa décision de permettre à tous ceux qui en exprimeraient la demande d’accéder aux archives de la présidence française sur le Rwanda pour la période allant de 1990 à 1995!

Cette initiative des autorités françaises est très loin d’être symbolique. Il s’agit là d’un acte de grande portée historique et politique qui aura pour principal effet d’apporter un éclairage nouveau sur les zones d’ombre qui demeurent autour des événements tragiques ayant particulièrement marqué le Rwanda au cours de la période de précitée mais aussi autour de l’impact des mêmes événements sur les Etats voisins immédiats du Rwanda, principalement la République démocratique du Congo.

En effet, la période précitée inclut l’année 1994 au cours de laquelle le Rwanda a eu à affronter un génocide à nul autre pareil en Afrique au XXe Siècle ainsi qu’un changement de régime politique mi-figue mi-raisin qui prit rapidement les allures, et parfois l’envergue, d’une véritable menace à la stabilité de la région de Grands lacs africains et à la sécurité internationale par l’incroyable mouvement des réfugiés que l’avènement de celui-ci aura provoqué !

Une aubaine pour les congolais...

Pour la République démocratique du Congo, la période allant de 1990 à 1995 et celle au cours de laquelle son territoire avait servi de rampe de lancement aux assauts durables de Forces patriotiques rwandaises (FPR) contré les Hutu (rwandais) qui y étaient réfugiés au lendemain du déclenchement du génocide, le 6 avril 1994.

Pendant le même laps de temps, un mouvement politico-militaire d’essence congolaise était en formation au Rwanda, bénéficiant de l’expérience politique et militaire du FPR et de l’appui multiforme très intéressé d’un autre Etat voisin immédiat de la RDC, à savoir!
Ouganda, et prêt à chasser Mobutu du pouvoir un certain 17 mai 1997. Il s’agit, on s’en doutait, de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre) sous la conduite de Laurent Désiré Kabila
Profitant de l’avènement de ‘AFDL en RDC, les nouveaux maîtres du Rwanda, après le renversement du régime du Général Juvénal Habyarimana et toujours par le biais des FPR, le génocide rwandais s’était poursuivi sur le territoire de ce pays dont les originaires n’avaient pas échappé à un massacre sans visage programmé à travers les provinces orientales et de l’Equateur.

Il y a lieu donc de ne pas dissocier le génocide rwandais des événements survenus concomitamment sur le territoire de la République démocratique du Congo au concours de la période précitée avec ses 3 millions de morts, ses richesses systématiquement pillées et emportées invariablement au Rwanda et en Ouganda et ses millions d’habitants démunis.

Maintenant, survient la déclassification du dossier sur le génocide rwandais par la France. Il s’agit là d’une aubaine, quitte au gouvernement congolais de sauter là-dessus afin de mieux appréhender le drame congolais actuel qui prend incontestablement ses origines au Rwanda et en Ouganda.

Par KAMBALE MUTOGHERWA

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