Les comptes bancaires de l’ Hopital de Panzi viennent d’être saisis par le pouvoir congolais. “Cela veut dire qu’on ne peut plus y opérer des retraits. Cela a un impact majeur sur le fonctionnement de l’hôpital et la prise en charge des malades” souligne Norbert Nkuna, chargé des ressources humaines de l’hôpital. Déjà ce mois de décembre 2014, les 500 agents employés par l’hôpital n’ont pas reçu leur salaire suite à cette situation”.
Pour maître Patient Bashombe, avocat conseil de Panzi, cette saisie est illégale. “L’hôpital de Panzi est un hôpital général de référence. Cela implique que c’est un hôpital de l’Etat. Et aucun hôpital public ne paie jusqu’aujourd’hui les impôts en RDC. Le fait de saisir les comptes de l’hôpital est illégal pouvant nous amener à parler d’un acharnement”.
Un acharnement, oui, vu que depuis de nombreuses années, cet hôpital s’occupe de la prise en charge des survivantes des violences sexuelles. Il est devenu le témoignage vivant de la barbarie et des atrocités que vivent les femmes en RDC et toutes les communautés congolaises. Depuis plus de 10 ans, Dr Denis Mukwege , Médecin directeur de cet hôpital ne cesse de dénoncer sur les hautes tribunes du monde cette barbarie ayant fait du corps de la femme un champ de bataille. Il a ainsi cessé de ne prendre en charge que les conséquences en s’attaquant aussi les causes entre autre la mauvaise gouvernance, le manque de l’autorité de l’Etat, le dysfonctionnement de la justice, etc. Ce que pourtant le pouvoir congolais nie affirmant avoir maîtrisé la situation sécuritaire du pays.
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Est-ce pour ça que les comptes de Panzi ont été saisis? Le personnel de Panzi se veut encore prudent pour l’affirmer. “Nous ne savons pas pourquoi cet acharnement dont l’objectif est d’asphyxier l’hôpital de Panzi. ” souligne Dr Désiré Alumeti, cadre médical de Panzi. Asphyxier l’hôpital, mais pourquoi? ” c’est à la DGI de l’expliquer. Parce que cela est anormal que seul l’hôpital de Panzi, en plus hopital publique subisse un tel harcellement.” répond Dr Alumeti.
En attendant, le personnel de l’hôpital de Panzi compte observer un sit in devant le bureau de la Direction générale des recettes (DGI) à partir de ce lundi 29 décembre. “Nous venons d’informer le maire de la ville ainsi que d’autres autorités sur le déroulement de ce sit in. Nous comptons organiser d’autres actions citoyennes pour exprimer notre mécontentement et obtenir la main levée de cette mesure cavalière. Nous exigions que les autorités cessent avec ces mesures discriminatoires à l’endroit du seul hôpital de Panzi” souligne Dr Grâce Muhima, présidente de l’assemblée générale de Panzi.