IMMINENTE PROMULGATION DE LA LOI SUR LA REPARTITION DES SIEGES ET ELECTIONS DU 25 OCTOBRE 2015 CENI : UN PARI IMPOSSIBLE EN 60 JOURS !

Jeudi 13 août 2015 - 06:57

Après le vote éclair du projet de loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale pour les municipales et les locales, les parlementaires - uniquement ceux de la Majorité, l’Opposition ayant boycotté ce vote dans les deux Chambres - disent à qui veut les entendre qu’ils ont rempli Laur part du contrat. Ils ont réussi à éponger une grande contrainte d’ordre législatif réclamée à cor et à cri par la CENI. La balle est désormais dans le camp de cette centrale électorale.

On apprend que la loi est en route vers le Palais de la Nation pour sa promulgation considérée comme imminente. Ce qui fait que dès sa promulgation, la CENI n’aura plus de prétexte pour le respect de son calendrier, c’est-à- dire la tenue des locales et municipales le 25 octobre, le même jour que les provinciales dont le processus est lui déjà avancé.
A compter d’aujourd’hui, le 25 octobre, c’est dans quelques 60 jours. Dans les 60 jours, il faudra tenir toutes les opérations préélectorales requises pour une élection.
Il faudra convoquer le corps électoral avec l’ouverture du dépôt des candidatures, l’installation de la multitude de circonscriptions électorales et surtout des bureaux de vote à un nombre infinitésimal, donc à l’infini pour un scrutin des plus complexes que du reste la CENI organise pour la toute première fois.
Il faut tenir ce pari impossible en 60 jours environ. A priori, on ne voit pas comment la CENI peut relever ce défi et respecter la date du 25 octobre.
Mathématiquement, on ne peut combler en 2 mois, un retard de quelque 8 mois par rapport au calendrier électoral. Comme on le sait, il y a 8 mois que la CENI devait avoir convoqué le corps électoral pour les locales et municipales. Il y a 4 mois qu’elle devait avoir procédé à l’opération du dépôt des candidatures. Il y a 8 mois qu’elle devait avoir installé toute la cartographie électorale.

REALISER LES NOMBREUSES OPERATIONS PRELECTORALES DANS LES 60 JOURS
Elle ne pouvait rien faire sans la fameuse loi sur la répartition des sièges par circonscription et surtout son annexe qui fait le répertoire de toutes ces circonscriptions. La loi tombe, 2 mois avant la date des scrutins, c’est-à-dire le 25 octobre. Ce n’est pas sans conséquence. La date ne peut plus être respectée par la CENI. Elle est dépassée.
Cela en rapport avec l’impossibilité de réaliser les nombreuses opérations préélectorales dans les 60 jours. A cela s’ajoute une autre contrainte qui ne vient pas de la CENI, mais du consensus dégagé par la classe politique pour l’enrôlement des nouveaux majeurs. Si cette opération est confirmée, les élections du 25 octobre seront purement et simplement postposées.
Les nouveaux majeurs, c’est le seul point sur lequel toutes les chapelles politique et sociales, les deux Chambres parlementaires tout comme le chef de l’Etat sont tombés d’accord. Si tel est le cas, on ne comprend pas la précipitation de la MP pour le vote coûte que coûte du projet de loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale des municipales et locales.
Car il faudra aussi reprendre l’opération de répartition des sièges en tenant compte de l’enrôlement des nouveaux majeurs. Ce qui équivaut à repartir à la case-départ. Pour rien. Alors que la CENI aura déjà engagé des dépenses en rapport avec la répartition des sièges qui vient d’être votée par le Parlement.

LE BUDGET DES ELECTIONS EST ENCORE HYPOTHETIQUE
Il sied donc de rationaliser l’ensemble des opérations et éviter des dépenses inutiles là où le budget des élections lui-même est encore hypothétique. Car il y a aussi une autre inconnue à l’équation du 25 octobre qui est que le gouvernement mette à la disposition de la CENI tous les moyens nécessaires dans les 60 jours qui restent.
Toutes ces difficultés à surmonter dans les 60 jours donnent du grain à moudre à ceux, nombreux, qui continuaient à appeler de tous les vœux que les locales et municipales sont reportées. Une option défendue par l’Opposition, la Société civile et certains ténors de la MP et pas des moindres comme l’UNAFEC de Charles Mwando Nsimba et le MSR de Pierre Lumbi Okongo. Le PPRD et d’autres partis de la Majorité sont plutôt d’avis qu’il faille commencer par les locales couplées avec les provinciales.
Pour eux, il n’y a pas une échelle des valeurs des élections. Toutes les élections se valent. Les locales ont la même valeur que les législatives et la présidentielle. On le voit, ces différences de perception sur le processus électoral ajoutées à la contrainte de temps qui impose de fait un réaménagement par la CENI du calendrier électoral global remet sur le tapis la question du dialogue inclusif entre filles et fils du pays. Il n’y a que par ce dialogue que les Congolais vont s’accorder en rapprochant leurs divergences des vues. KANDOLO M.