Ancien directeur des projets Télécoms à la Société Congolaise des Postes et Télécommunications, "SCPT", Casimir Ilunga Kazadi est celui qui a géré le projet de la fibre optique et bien tant d'autres au sein de cette entreprise publique.
Dans une interview accordée à la presse ce vendredi 9 août 2019, il signe et persiste que le dossier de 25 millions USD de la fibre optique a été géré avant que le professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba ne soit nommé ministre des Postes Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, "PT-NTIC".
Il affirme que les 25 millions dont font allusion la Ligue Congolaise contre la Corruption, "LICOCO" et le Réseau des Parlementaires Africains contre la Corruption, "APNAC", c'est l'État congolais qui l'a payé au consortium Wacs pour la participation de la SCPT dans le projet des câbles sous-marins Wacs.
"Les 25 millions ne sont pas tombés dans la caisse de la SCPT mais c'est la Banque Centrale qui devait payer directement dans le compte du consortium Wacs. Il n'y a personne en RDC qui a touché cet argent, c'est la Banque Centrale qui a payé le Consortium au nom de la SCPT", a-t-il dit d'entrée de jeu.
Casimir Ilunga Kazadi précise en outre que la première tranche de cette somme [25 millions USD NDLR] a été payée en 2008. C'était une somme de 11 millions USD.
"La deuxième tranche était une somme de 5 millions USD payée au courant de l'année 2010. Les autres tranches étaient à hauteur de 3 millions. Et la personne qui était chargée de ce dossier au niveau de la Banque Centrale, qui payait pour le compte de la SCPT, c'est l'actuel gouverneur de la Banque Centrale, Deogratias Mutombo", renchérit-il.
À en croire c'est ancien directeur des projets Télécoms, la SCPT devait construire la station qui avait pour mission d'accueillir les équipements de la fibre optique.
"Pour la construction, la SCPT au départ avait besoin de 12 millions de dollars américains. Là, nous sommes en 2011, et le gouvernement va faire comprendre à la SCPT que c'est une année électorale, qu'il ne saura pas financer, et qu'il faut aller chercher l'argent dans les banques commerciales, et ce qui a été fait. De toutes les banques qui ont été contactées, c'est la BIAC qui avait répondu positivement à la demande de la SCPT", souligne Casimir Ilunga Kazadi.
Il révèle par ailleurs qu'il avait été entendu au Conseil National de Sécurité, "CNS", au sujet du dossier de la fibre optique. Il confirme également que plusieurs personnalités avaient été arrêtées sur ordre du chef de l'État de l'époque, notamment à cause d'une somme de 3 millions USD qui avait retirée par un certain Carlos Kalala, un Haïtien qui s'est fait passer pour un Congolais.
Casimir Ilunga martèle par ailleurs que c'est dans le souci de faire triompher la vérité qu'il a décidé d'éclairer l'opinion tant nationale qu'internationnale, pour que cette dernière comprenne que le professeur Kin-Kiey Mulumba n'était pas là au moment des faits.
"Ce qu'il faut retenir est qu'il faut dire la vérité. Si nous avons travaillé sur un dossier et qu'il y a des mensonges qui sont véhiculés moi ça me révolte. Il faut que les gens sachent ce qui s'est passé", conclut cet ancien directeur des projets Télécoms à la SCPT, aujourd'hui retraité.
Le professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba a été nommé ministre des PT-NTIC le 28 avril 2012. Fonction qu'il a occupée jusqu'au 7 décembre 2014.
Eu égard de tous les éléments fournis par celui qui avait à sa charge, la gestion du projet de la fibre optique, le patron du Journal Le Soft International n'était pas aux affaires au moment de la gestion de 25 millions USD.
Rappelons par ailleurs que Tryphon Kin-Kiey Mulumba a saisi la justice contre LICOCO et APNAC pour imputations dommageables, car selon ces deux ONG, l'ancien ministre des PT-NTIC doit justifier la gestion de 25 millions USD de la fibre optique.
Jephté Kitsita