RDC : L'avenir du PPRD est entre les mains de 80 millions des Congolais qui vont comparer notre gestion à celle d'aujourd'hui, (Patrick Nkanga)

Vendredi 12 février 2021 - 19:09
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7SUR7

Il n'y a pas de crise au sein du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).  C'est-ce qu'a déclaré Patrick Nkanga, le rapporteur du bureau politique de cette formation politique chère à l'ex-président de la RDC, Joseph Kabila, dans un entretien accordé à la Rédaction de 7SUR7.CD ce vendredi 12 février 2021. 

Pour lui, l'avenir du PPRD appartient aux 80 millions de Congolais qui sauront juger entre leur gestion et celle de leur ex-alliés du CACH-UDPS, est la meilleure.

Dans cet entretien, il revient également sur les débâcles politiques enregistrées au sein du Front Commun pour le Congo (FCC), avec la destitution du bureau Mabunda à l'assemblée nationale et du bureau Thambwe Mwamba au Sénat mais aussi la destitution du gouvernement Ilunga Ilunkamba. Il évoque aussi le comité mis en place par Joseph Kabila au sein du FCC pour redynamiser cette plateforme. 

7SUR7 : Après une suite de débâcles politiques (perte de la majorité au Parlement, chute des bureaux Mabunda et Thambwe, démission du gouvernement Ilunga , Quel avenir pour le PPRD ?

PN : Il est important de préciser, avant toute chose, que tout cela a été orchestré en piétinant notre constitution, nos lois et règlements en vigueur. On a fait prévaloir la force des choses à la force de la loi, et ce sont des précédents fâcheux pour notre jeune démocratie, qui est encore en train de se solidifier. Dans cet environnement politique qui s’éloigne de plus en plus de l’État de droit démocratique, le camarade président national, nous invite à la résistance. Nous devons à tout prix préserver la démocratie, la consolider et non la fragiliser. Quant à l’avenir du PPRD, il est entre les mains du peuple, de 80 millions des congolais qui vont observer par eux-mêmes ce qu’a été la gestion du pays par le passé et ce qu’il en est aujourd’hui. Au-delà de toutes formes de populisme, la majorité silencieuse est en train de tirer des leçons. 

7SUR7 : Double crise au sein du PPRD avec la contestation du secrétaire permanent, Shadary, après la suspension controversée du président de la Ligue de jeunes, Serge Kadima. Pourquoi le président du parti, Joseph Kabila, ne réagit pas ?

PN : Il n’y a pas crise au PPRD. Les structures du parti sont en place parmi lesquelles le Secrétariat Permanent. Il y a plutôt des expressions militantes qui peuvent être incomprises par certains. Mais en tant que militant, étant d’une  certaine génération, ayant dirigé la jeunesse de notre parti pendant deux ans, je les comprends. Comment voulez-vous que les militants restent stoïques face à une succession des faits en notre défaveur. 

Le camarade président national est un homme serein et discipliné. Il n’est pas insensible à ce qui se passe dans notre parti. Il comprend l’inquiétude de certains de ses camarades. Il est au courant de tout. Lorsque les expressions des uns et des autres vont s’atténuer, il nous conviera certainement à une réflexion profonde sur notre parti et les enjeux d’avenir. 

7SUR7 : Quid des conclusions du Comité de crise du FCC dirigé par Tshibanda. À quoi doit-on s'attendre ?
Statu quo ou évolution ?

PN : On ne fait part des conclusions que lorsqu’on a fini son travail. Le comité de crise dirigé par le ministre Tshibanda poursuit son travail. Il n’y a pas statut quo, la mise sur pied dudit comité en est la parfaite illustration. 

7SUR7 : Le FCC et le PPRD sont de facto dans l'opposition. Y sont-ils préparés ? Si oui pour quel type d'opposition ?

PN : Nul ne fait la politique avec pour choix, l’opposition. Ce sont les résultats électoraux qui nous y conduisent. Mais, au Congo de l’État de droit, ce sont les résultats des menaces, chantages, corruption en plein jour qui peuvent vous y conduire. Drôle de conception démocratique et de l’État de droit.. heureusement qu’il se diffère de l’État de droit démocratique. En tant que des structures politiques, ses animateurs ainsi que les militants se doivent d’être prêts à toute éventualité. Nous sommes prêts à faire la politique dans un état d’esprit démocratique et républicain, même si l’environnement politique est en déphasage avec notre état d’esprit. 

7SUR7 : Une opposition ''resistance" à la Fayulu ou une opposition ''republicaine'' à la Katumbi ?

PN : Nous allons faire la politique telle que nous la pensons et telle que nous la concevons. Et que je sache, monsieur Katumbi a rejoint l’Union dite sacrée.  

7SUR7 : À deux ans des élections, le PPRD et le FCC ne sont pas en ordre de bataille, pourquoi ?

PN : On ne fait pas la politique pour les élections mais pour qu’au travers ses idées, nous transformions positivement notre société. À ce jour, notre société est confrontée à des problèmes dans le secteur de l’éducation, de la santé, une résurgence exponentielle de l’insécurité dans la partie Est de notre pays. Notre économie bat de l’aile. Si hier, un commerçant ayant fait un bénéfice de 100.000 FC estimait avoir gagné 100 dollars, aujourd’hui la somme ne vaut que la moitié, si pas  moins. Ce qui doit donc être notre préoccupation ultime en tant que politiques, ce sont les réponses aux besoins de nos concitoyens. 

Les élections, c’est une obligation constitutionnelle. À terme échu, nous allons nous déployer et nous aurons un discours adapté à la circonstance électorale. Ce discours de demain est même en train de s’écrire tout seul, par les faits auxquels toute la population assiste tous les jours.