Le ministre de l'Économie Nationale Jean-Marie Kalumba Yuma a, dans une correspondance datée du 29 juin 2021 et parvenue ce mercredi à la Rédaction de 7SUR7.CD, répondu à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) au sujet de la baisse des prix des surgelés.
Dans sa correspondance, Jean-Marie Kalumba Yuma affirme que son ministère considère la FEC comme son partenaire privilégié, raison pour laquelle il a toujours promu un climat de dialogue "sincère et respectueux" au cours de leurs différentes séances de concertation.
Cependant, parlant du dialogue mutuellement respectueux que la FEC voudrait avoir avec le ministère de l'Économie, Jean-Marie Kalumba Yuma dit ne pas oser croire que son administrateur-délegué estime avenante l'attitude de la plupart des patrons de ces entreprises, "dont certains d'entre eux n'ont même jamais daigné répondre à l'une de nombreuses invitations courtoises leurs adressées".
"Je note aussi que les entreprises concernées n'ont toujours pas, comme promis, éclairé notre lanterne quant aux disparités constatées relativement aux valeurs CIF qu'elles déclarent à la douane congolaise pour des produits provenant des mêmes fournisseurs ou d'une même zone géographique", a fait savoir le ministre de l'Économie.
Dans la foulée, Jean-Marie Kalumba Yuma a profité de cette occasion pour rappeler que les tableaux de synthèse des échanges qui eurent lieu entre les parties et au bas desquels les délégués présents à la dernière réunion du 24 juin dernier susmentionnée "semblent se vanter" de n'avoir pas apposé leurs signatures faute d'habilitation à engager leurs patrons "volontairement absents", portent les résultats des calculs non contestés effectués par les experts du ministère de l'Économie Nationale sur base des données provenant principalement de la DGDA, ainsi que des structures des prix déposées par les importateurs au secrétariat général de l'Économie Nationale.
"Les données supplémentaires tant complètes que partielles envoyées par quelques importateurs, y furent aussi intégrées de même que celles issues des plus récents prélèvement des prix sur site effectués par les experts sus évoqués", a renchéri ce membre du gouvernement Sama Lukonde.
Par ailleurs, Jean-Marie Kalumba Yuma persiste et signe sur le strict respect de la réglementation en la matière par les membres de la Fédération des Entreprises du Congo.
Pour rappel, la situation des produits surgelés d’importations vendus sur le marché à Kinshasa avait été évoquée lors de la 9ème réunion du conseil des ministres présidée par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
Le ministre de l’Économie Nationale avait fait le point sur les concertations similaires avec les opérateurs du secteur des produits surgelés dans le but de nettoyer la structure des prix de ces produits de grande consommation pour aboutir au « prix juste ».
Sur base des éléments recueillis et des déclarations faites par les opérateurs économiques ainsi que les informations obtenues sur le lieu d’approvisionnement en Namibie, l’analyse faite au niveau du ministère de l’Économie Nationale a répertorié au moins 36 éléments irréguliers non incorporables dans les structures des prix qui les surchargent sensiblement et amenuisent par conséquent le pouvoir d’achat de la population.
"Les calculs faits par le ministre de l’Économie Nationale élaguant toutes les incohérences n’ont fait l’objet d’aucune contestation par les opérateurs du secteur lors des concertations", avait rassuré le ministre de l’Économie.
Les prix suivants devraient donc être appliqués pour les produits importés sur le marché de Kinshasa :
- Cuisses de poulet : moins de 10 USD par carton de 10 kilos contre 21 USD pratiqué (soit 4 200 CDF le kilo) ;
- Poulet entier : autour de 10 USD par carton de 10 kilos contre 28 USD pratiqué (soit 5 600 CDF le poulet) ;
- Côtes de porc : autour de 15 USD par carton de 10 kilos contre 22,70 USD pratiqué (soit 4 540 CDF le kilo) ;
- Chinchards 16+ : autour de 17 USD par carton de 30 kilos contre 42,90 USD pratiqué (soit 2 860 CDF le kilo).
Quelques jours après cette annonce, la Fédération des Entreprises du Congo était montée au créneau pour exprimer son désaccord, évoquant l'imposition d’une structure des prix qui ne prend pas en compte les coûts justifiés par des pièces comptables.
La FEC avait appelé à l’arbitrage du premier ministre afin de trouver une solution concertée liée à la nécessité de baisser les prix des produits de première nécessité, tel que décidé lors du conseil des ministres précité.
Jephté Kitsita