RDC : Il faut une étude approfondie avant de baisser le prix des billets d’avion pour éviter la faillite des compagnies aériennes (UNAC -RDC)

Jeudi 1 juillet 2021 - 13:56
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7SUR7

La baisse des prix des billets d'avion ne s'improvise pas. La volonté politique de pouvoir réduire les prix des billets d'avion doit faire l'objet d'une étude approfondie d'exploitation, tenant compte des réalités du terrain. Faire fi de cette exigence serait exposer les compagnies qui desservent le marché congolais à la faillite.

C'est ce qu'a affirmé Marvel Mutamba, secrétaire général de l'Union nationale de l'aviation civile en RDC ( UNAC-RDC), dans une réflexion dont la copie a atterrie à la Rédaction de 7SUR7.CD, ce 30 juin 2021.

Il précise que la fixation des prix des billets d'avion doit tenir compte en premier lieu du coût d'exploitation qui est très onéreux en RDC. 

A l'en croire, dans le coût direct qu'implique le coût d'exploitation, il faut prendre en compte l'amortissement, le carburant et lubrifiant, l'assurance matériel, le coût de la maintenance, les taxes et redevances.

Marvel Mutamba pense que la mauvaise qualité des infrastructures aéroportuaires en RDC, notamment les pistes, contribuent de manière considérable à l'augmentation du coût d'exploitation.

" Le pays ne dispose pas d'un centre de maintenance d'avion. Pour des C-chek, il faut sortir du pays avec des frais pour l'équipe. Ce qui ne se fait pas en Ethiopie par exemple. Nous n'avons même pas un centre de formation avec simulateur pour membre d'équipage pour refresh", a fait remarquer cet expert du secteur de l'aviation.

Un autre paramètre dont il faut absolument tenir compte, a-t-il souligné, est l'indisponibilité en RDC du carburant Jet A1 dont le coût est élevé dans la région de l'Afrique centrale.

Fixer le prix du billet d'avion revient également à étudier le marché et l'offre, a ajouté le secrétaire de l'UNAC-RDC. Il faut, pour ce faire, tenir compte des éléments comme le prix du carburant Jet A1, le taux d'occupation, la configuration de l'avion, la vitesse avion, les  passagers transportés, le tarif de vente, la marge brute, le coût de revient, la productivité et d'autres charges.

Il pense que supprimer les taxes et redevances dûes à l'Autorité de l'aviation civile (AAC-RDC) serait une erreur grave. Cet expert du secteur d'aviation civil pense par contre qu'il serait indiqué de supprimer la redevance sûreté et sécurité perçue par la RVA, car une redevance redondante.

Il soutient qu'avec la Covid-19, le gouvernement devrait plutôt penser à la subvention des compagnies comme ce fut le cas au Rwanda par exemple en lieu et place de s'empresser à baisser les prix des billets d'avion. 

Il appelle le ministre de Transport et voies de communication à mettre en place un cadre de concertation de l'aviation civile en RDC pour trouver des solutions idoines à tous les problèmes qui rongent ce secteur.

Il recommande la sécurité aérienne, l'exonération des taxes aux exploitants aériens et la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires.

Pour rappel, le ministre de l’économie et les opérateurs économiques du secteur aérien ne s’entendent pas sur la hauteur de la baisse du prix du billet d’avion. Le ministre veut une baisse jusqu’à 50%.

Orly-Darel Ngiambukulu