RDC : Les diamants du Kasaï-Oriental sont bradés par la SACIM en complicité avec des étrangers, dénonce le député Éric Ngalula 

Jeudi 16 septembre 2021 - 18:14
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7sur7

Dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce jeudi 16 septembre 2021, le député national Éric Ngalula Ilunga a, une fois de plus, déploré la "sous-évaluation" de la production des diamants par la Société Anhui Congo d'investissement (SACIM sarl).

L'élu de Lupatapata dans la province du Kasaï-Oriental, en République démocratique du Congo, dénonce dans la foulée, des ventes arrangées qui se font avec "l'influence de certaines mains noires étrangères".

"Tout ce que je dis est que cette société, la SACIM sarl, exploite 1 million de carat tout le mois. Le prix par carat sur le marché à la bourse est de 15$. Donc, vous faites 15$ multipliés par 1 million, ça vous donne un montant. Mais 9$ ou 7$, ça c'est quand-même exagéré (...) Les diamants du Kasaï-Oriental sont bradés par la SACIM Sarl en complicité avec des étrangers", a-t-il fustigé.

Dans la foulée, Éric Ngalula Ilunga appelle l'Inspection Générale des Finances (IGF) à enquêter sur cette affaire. 

"Nous demandons à l'IGF d'enquêter de manière indépendante. Qu'on ne fasse plus l'audit mixte avec le Portefeuille et les Mines, Non. Que ça soit indépendant et qu'on nous dise où sont partis ces excédents là parce qu'on sous-évaluait", a-t-il martelé. 

Par ailleurs, l'élu de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) affirme détenir des preuves de cette sous-évaluation à travers notamment des certificats de Kimberley.

"J'ai des preuves du certificat de Kimberley qui est le certificat du CEEC (Centre d’Expertise, d’Évaluation et Certification des Substances Précieuses et Semi-précieuses) qui exporte. Donc, c'est la preuve que la matière a été sous-évaluée. L'IGF doit faire un effort parce que cette société évolue quand-même en électron libre. On doit contrôler comme tous les portefeuilles de l'État, sanctionner et savoir surtout où est parti cet argent. Que la justice fasse son travail", a souligné Éric Ngalula Ilunga.

Cet élu du peuple lance en même temps un appel envers le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour solliciter son implication personnelle dans ce dossier. 

"Mais dans l'entre-temps, je demande au président Tshisekedi d'instruire le premier ministre qu'on n'autorise plus l'exportation de la production. Que ça soit vendu pourquoi pas à Kinshasa ou à Mbuji-Mayi. Pour que la province s'ouvre aussi au développement", conclut Éric Ngalula Ilunga. 

Cependant, l'élu de Lupatapata précise qu'il n'existe aucun problème avec les opérateurs Chinois.

"Je continue à tirer la sonnette d'alarme, nous n'avons rien contre les Chinois. On n'a rien contre cet investissement qui a crée de l'emploi chez nous et qui exploite nos richesses", a-t-il rassuré. 

Pour rappel, en 2020 déjà le député Éric Ngalula Ilunga avait saisi plusieurs autorités politiques du pays notamment l'ex-premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et l'ancienne présidente de l'assemblée nationale Jeannine Mabunda sur cette affaire.

À noter que la Société Anhui Congo d'Investissement s'est installée et a commencé à opérer dans le Kasaï-Oriental à l'époque où Alphonse Ngoyi Kasanj, actuellement député national, était gouverneur de ladite province. 

Jephté Kitsita