Le Syndicat du Corps des Diplomates (SYCODIP) a tenu une réunion pour analyser le bien-fondé des accusations portées contre le vice-premier ministre des Affaires Etrangères, Christophe Lutundula.
Au cours d'une interview accordée à la presse le mardi 19 octobre 2021, le président de ce syndicat, Benoît Mukenge, a conclu qu'il s'agit des contrevérités sur toute la ligne.
Le numéro un du SYCODIP a, au cours de ce face-à-face avec la presse, abordé toutes les questions d'actualité. Il a affirmé qu'en 6 mois de fonction de Christophe Lutundula à la tête de ce ministère, les signaux sont bons. Pour lui, les fausses informations qui sont diffusées sur les réseaux sociaux au sujet du VPM Lutundula émanent des personnes qui n'ont ni titre, ni qualité et qui ne sont uniquement animées que par la mauvaise foi et l'intention de nuire à la personne qui travaille sans relâche pour redresser la diplomatie congolaise.
"Il est difficile de faire le bilan du VPM en 6 mois de travail. Mais les signaux que nous recevons sont très bons. Prenons rendez-vous dans un ou deux ans. Mais, je recommande à la presse de toujours chercher l’information à la source pour avoir des éléments crédibles et vrais", a-t-il déclaré d'un ton ferme.
Des allégations utopiques
Le président du SYCODIP a qualifié d'utopiques les allégations selon lesquelles, le VPM Christophe Lutundula aurait détourné une prétendue somme d'argent laissée par sa prédécesseure aux Affaires Étrangères.
En bon diplomate, il s'est réservé de rappeler l'etat dans lequel Christophe Lutundula a hérité de ce ministère miroir de la République démocratique du Congo et les périodes sombres de l'équipe précédente.
A une question sur les voyages du VPM des Affaires Etrangères, Benoît Mukenge a indiqué qu'il s'agit d'un faux débat. Il a rappelé que la diplomatie se fait sur terrain, en allant parfois vers les autres acteurs.
"La diplomatie se fait avec les autres États. Tous les ministres du monde des Affaires Étrangères prennent des avions. Ils ne sont pas appelés à négocier uniquement avec les représentations diplomatiques en poste dans leurs pays. Affirmer ces genres de choses et en être scandalisés, prouve à suffisance une méconnaissance criante et totale des arcanes de la diplomatie, du travail d’un diplomate et moins encore du ministre qui s’en occupe", a-t-il déclaré.
Il a salué les efforts déployés actuellement par Christophe Lutundula et son équipe pour assurer le rapatriement des dépouilles des diplomates décédés à l'étranger. Benoît Mukenge a saisi cette occasion pour fustiger la pratique devenue monnaie courante en RDC de faire de la diplomatie la poubelle des anciens politiques.
« La diplomatie est devenue la poubelle des politiques. Tous ceux qui ne se retrouvent pas dans le partage du gâteau sont déployés dans notre ministère et même directement dans nos représentations diplomatiques à l’étranger, échappant plus souvent au contrôle du ministère. Pendant que des vrais diplomates sont ici au pays et ne sont pas exploités dans ce sens. Ces parvenus, ne connaissant rien de la diplomatie, font du n’importe quoi. Malheureusement, ils sont payés par le trésor public. Et pourtant, ce sont des gens qui n’ont aucun contrat avec l’Etat congolais. Et cela dure des décennies !", regrette-t-il.
Christophe Lutundula hérite de la situation laissée par ses prédécesseurs
Dénonçant les fausses informations distillées en ligne, Benoît Mukenge a précisé que Christophe Lutundula n’est qu’héritier de cette situation qu’il essaye d’ailleurs de corriger. La preuve, rapporte-t-il, c’est le rapatriement du corps d'un diplomate il n’y a pas plus de deux semaines.
La rotation des diplomates a aussi été l'une des questions abordées par le président du SYCODIP au cours de cette interview. Il a affirmé qu'il s'agit là d'un problème qui mine le ministère des Affaires Etrangères depuis des décennies.
« Le mandat d’un diplomate est normalement de 4 ans, renouvelable une seule fois. Vous pouvez donc faire 8 ans et revenir au pays. Y passer 2 ans avant d’être encore déployé. Mais, tenez-vous bien, il y a des diplomates qui ont plus de 20 ans en mission à un seul endroit. Il y en a même qui demandent leur retour au pays, mais sans succès", explique le président du SYCODIP.
Collaboration avec les syndicalistes
Christophe Lutundula a aussi été accusé par ses détracteurs de ne pas avoir institué un cadre de dialogue avec des syndicalistes. Une accusation que Benoît Mukenge Mutiku a balayé d'un revers de la main.
"L’ancien ministre, par exemple, ne nous a jamais reçu jusqu’à son départ. Mais, l’actuel, en seulement 6 mois, nous a déjà reçu plus de 3 fois. Dès son entrée en fonction, il nous a reçu pour le compte du SYCODIP et nous lui avons remis un cahier de charges. Il faut laisser le temps au temps. Le VPM Christophe Lutundula nous donne jusque-là des bons signaux. Ils nous écoutent et nous respectent", a-t-il conclu.
Orly Darel Ngiambukulu